Plus qu�une d�termination, un d�fi. Le Syndicat national des praticiens sp�cialistes de la sant� publique (SNPSSP) ne se pr�occupe, d�sormais, plus de ce que pensera le minist�re de la Sant� et de la R�forme hospitali�re de ses actions futures. Le syndicat ne fera plus aucune concession, de quelque nature soit elle, sur les revendications l�gitimes des m�decins sp�cialistes. Plus encore, il radicalisera son mouvement de protestation et se placera en position de force pour faire barrage � toutes les tentatives d�intimidation, d�humiliation et de r�pression affich�es par les pouvoirs publics de l�ensemble des syndicats autonomes. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Lors d�une conf�rence de presse organis�e par le SNPSSP, hier, pour faire le compte rendu de la tenue de son 5e congr�s, le Dr Yousfi, fra�chement r��lu � la t�te du syndicat, n�a pas m�ch� ses mots en �voquant toutes les entraves rencontr�es dans la pr�paration du congr�s, � commencer par l�autorisation des autorit�s locales pour la tenue du congr�s. Ce n�est qu�� vingt-quatre heures du rendez-vous que le fameux document a �t� d�livr�, avec la condition mentionn�e par le minist�re de la Sant� et de la R�forme hospitali�re de �fournir l�ordre du jour du congr�s et de limiter celui-ci � la r��lection du bureau�. �C�est le summum de l�ing�rence. La tutelle a �t� jusqu�� s�impliquer dans le contenu de notre assembl�e g�n�rale qui est souveraine�, d�plore le Dr Yousfi, bien d�cid�, par ce nouveau mandat qui vient de lui �tre conf�r�, � d�fendre humblement la profession qu�il repr�sente et aussi les libert�s syndicales et d�expression, de plus en plus bafou�es. �A travers les pressions que nous avons subies et qui continuent � casser notre travail, nous nous sommes rendus � l��vidence que ceux qui se r�clament comme garants des lois de la R�publique, sont ceux-l� m�mes qui violent la r�glementation et sabotent nos actions�, dit-il en signalant que c�est �la premi�re fois que le minist�re de la Sant� s�immisce dans les affaires internes du syndicat, en posant ses conditions pour la tenue du congr�s�. �On aurait compris qu�un refus nous ait �t� signifi�, mais autoriser le congr�s avec des conditions, cela rel�ve de nouvelles formes de pression�. Le Dr Yousfi n�a pas fait l�impasse sur toutes les contraintes engendr�es par cette autorisation du minist�re sur le plan de l�organisation du congr�s o� les congressistes ont d� changer trois fois d�endroit, avant de pouvoir tenir leur rencontre. �Le ministre a m�me d�p�ch� pour la premi�re fois un sous-directeur de son d�partement pour assister aux travaux du congr�s. L�invit� �tait le bienvenu. Nous lui avons m�me adress� un message � transmettre � son ministre�, affirme le conf�rencier. Le message des syndicalistes : �Nous n�abdiquerons pas� �Si le ministre est un v�ritable politicien, il doit savoir et comprendre qu�aucune r�forme dans le domaine de la sant� ne pourrait se faire sans les syndicats et sans les m�decins sp�cialistes en particulier. Cette situation de pourrissement est le r�sultat de la politique actuelle du ministre qui a ferm� les portes aux syndicats. La balle est dans son camp. On est incontournable �, tel est le message du SNPSSP � sa tutelle. Les m�decins sp�cialistes crient � la trahison dans le dossier du statut particulier. Invit� � participer � une commission mixte pour l��laboration de celui-ci, le syndicat a �t� surpris par l�avant-projet pr�sent� par le minist�re de la Sant� qui a trahi compl�tement le contenu du travail fait par la commission mixte. �Nous refusons de cautionner ce statut particulier auquel les fonctionnaires n�ont pas �t� associ�. D�ailleurs, notre action sera dirig�e vers le gouvernement dans son ensemble pour rejeter la grille des salaires qu�on veut appliquer avant que les statuts soient �labor�s�, dira-t-il. Tout ce qui a trait � la grille des salaires, au r�gime indemnitaire et au point indiciaire, fera l�objet de d�cisions qui seront prises dans le cadre de la Coordination des syndicats autonomes. Se r�jouissant de la mobilisation des diff�rentes branches de la sant� publique, le Dr Yousfi fait savoir que des actions radicales seront prochainement lanc�es. Les consultations ont d�ores et d�j� commenc� et le mouvement de gr�ve reprendra de plus belle d�ici le d�but du mois d�avril. Le 5e congr�s du SNPSSP a tranch� ses positions dans ce sens et inscrit sa protestation dans la dur�e. �Il ne sera plus question de gr�ve de trois jours uniquement, mais d�un mouvement radical�, avertit le conf�rencier. Concernant les revendications sp�cifiques du syndicat, l�orateur a soutenu que sur ce plan �galement, des d�cisions fermes ont �t� adopt�es mais ne seront pas divulgu�es dans l�imm�diat, du moins pas avant d�avoir les r�ponses aux dol�ances exprim�es une fois de plus au repr�sentant du MSRH. �Nous avons adress� un ultimatum au ministre. S�il refuse de nous �couter, nous allons l�obliger � le faire, par notre force et notre d�termination � arracher nos droits�, insiste le conf�rencier qui laisse entendre que la radicalisation du mouvement est la seule alternative pour mettre un terme au pourrissement qui gangr�ne le secteur de la sant�. R. M. LE SNPSSP R�POND A ZERHOUNI "Personne ne nous dicte notre conduite" Interrog� sur les avertissements lanc�s par le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales � toutes les ONG et syndicats qui maintiennent des contacts directs avec l�ambassade des Etats-Unis en Alg�rie, le pr�sident du SNPSSP a indiqu� que son organisation est souveraine et n�accepte aucune ing�rence de la part d�aucune autorit� de l�Etat, concernant ses contacts et ses connaissances. �Nous sommes responsables et nous savons pertinemment avec qui nous devons discuter et sur quel sujet. Les donneurs de le�ons sur le nationalisme n�ont qu�� nous dire o� ils �taient pendant que l�Alg�rie �tait � feu et � sang.� �Nous, nous �tions dans les h�pitaux � soigner nos malades et bless�s. Alors aujourd�hui, nous refusons que qui que ce soit nous dicte notre conduite�, a d�clar� le Dr Yousfi. A signaler que le SNPSSP n�a pas �t� destinataire de la note de Zerhouni qui interdit aux syndicats de se rapprocher de la diplomatie am�ricaine en Alg�rie R. M.
