Plusieurs formes de corruption utilisent la contrainte comme levier principal pour solliciter le pot-de-vin ou la faveur de la part des usagers. Elles sont v�cues par ces derniers comme des pratiques d�extorsion, dans lesquelles aucun service n�est v�ritablement fourni et les possibilit�s de transaction et de n�gociation se r�duisent fortement. Le premier exemple est celui bien connu du racket exerc� lors des innombrables contr�les routiers, dont sont victimes les chauffeurs de taxi et de car, les camionneurs, ou encore les importateurs devant un barrage douanier. On sait que le �code de la route pratique� pr�voit, depuis longtemps, le glissement furtif d�un billet de banque dans la chemise qui contient les pi�ces du v�hicule. Conna�tre ce code de la route, avec ses normes pratiques, son �tiquette, ses tarifs, constitue un �l�ment concret de l�apprentissage du m�tier de transporteur ou de commer�ant. Acheter la cl�mence du procureur Aux barrages douaniers, ou dans les salles d�attente d�un h�pital, c�est aussi le temps du citoyen qui est pris en otage ; mais les formes de corruption-contrainte sont parfois plus sournoises, comme l�abus de la garde-�-vue et des proc�dures de flagrant d�lit pour acheter, via des interm�diaires, la cl�mence du procureur. Si, le plus souvent, ces formes de ponction prennent la forme d�un v�ritable p�age non accompagn� d�un service, il faut aussi reconna�tre que sous l�aspect de la menace peuvent se cacher parfois des interactions mutuellement b�n�fiques pour les acteurs. En effet, la plupart des v�hicules impliqu�s dans le transport en commun ou dans le commerce v�tustes et d�pourvus de pi�ces valables, se trouvent dans un �tat d�infraction permanent. La fronti�re est donc faible entre la corruption sous contrainte et le cadeau de remerciement offert � l�agent, qui a permis au chauffeur de rouler malgr� les d�fauts constat�s.