Cette plan�te � �mondialis�e � de force � n'est-elle pas en train de glisser lentement mais s�rement vers une dictature plan�taire dirig�e par les forces de l'argent ? Les r�gimes politiques, qu'ils soient � la t�te des grandes nations occidentales ou des petits pays du tiers-monde, ont-ils encore un pouvoir r�el, une quelconque d�cision sur le cours des �v�nements ? Ce qui se passe dans notre r�gion et � travers le monde nous pousse parfois � penser qu'il est trop tard. Les gouvernements ont-ils encore un minimum de pouvoir ? Des institutions transnationales, � caract�re financier ou �conomique, contr�lent tout. On peut citer, pour l'exemple, la Commission europ�enne de Bruxelles ou le FMI. Ou encore la Banque mondiale et l'OMC. Ces superstructures qui imposent leurs volont�s aux pouvoirs locaux sont un instrument aux mains des multinationales, groupes financiers occultes qui contr�lent toute la production des biens � travers la plan�te et disposent de la quasi-totalit� des richesses. Mais, pour donner l'illusion que les syst�mes nationaux ma�trisent toujours la situation, une manipulation g�n�ralis�e fait croire que la d�mocratie continue de fonctionner � travers des parlements constitu�s toujours des m�mes partis � ceux des syst�mes � et une vie d�mocratique superficielle, limit�e aux joutes politiciennes sanctionn�es par des votes bidon qui opposent toujours des candidats issus des m�mes milieux et dont la diff�rence id�ologique n'est gu�re visible. En Europe, la gauche et la droite se ressemblent au point o�, parfois, c'est la gauche qui m�ne une politique de droite et inversement. En fait, � des moments pr�cis du d�veloppement de l'ultralib�ralisme, il fallait acc�l�rer certaines privatisations et les �socialistes�, au pouvoir � cette p�riode l�, n'avaient pas d'autre alternative que de mener � bien ces fameuses r�formes. Par contre, dans des phases marqu�es par le m�contentement g�n�ral et le r�veil de la conscience populaire, ce sont les partis de droite qui ont d� reculer et voter des budgets pour l'�cole, la sant� et la protection sociale. Les Etats n'ont plus aucune marge de man�uvre puisque ce sont les institutions supranationales qui imposent les politiques � mener � travers des accords scrupuleusement contr�l�s. Ces accords et autres trait�s sont un moyen efficace aux mains des multinationales pour imposer leur diktat et �touffer toute vell�it� de r�sistance de la part des Etats nationaux. Pour prot�ger ses agriculteurs, la France doit avoir l'aval de Bruxelles et, pour g�rer sa petite industrie nucl�aire, l'Alg�rie doit ex�cuter les ordres de l'Agence internationale de l'�nergie atomique. On peut multiplier les exemples � l'infini. Quant � la �d�mocratie�, ou ce qui en reste, c'est juste une illusion. En fait, il s'agit partout d'une d�mocratie de fa�ade, � des degr�s divers selon les pays. Aux Etats- Unis, seule une petite minorit� de riches peut se pr�senter aux �lections, les autres n'ont aucun droit de participer � la vie politique. Ce sont juste des bulletins de vote que l'on exhibe de temps � autre devant les cam�ras pour entretenir l'illusion. A l'oppos�, et pour prendre l'exemple de notre pays, il n'y a plus de v�ritable opposition. Pour changer, le parti unique s'est offert trois vitrines, juste pour donner l'illusion. En fait, nous sommes dans une situation pire que celle que nous connaissions avant : le FLN, parti unique, avait une politique claire, coh�rente et identifi�e id�ologiquement. Aujourd'hui, tout ce que l'on sait, c'est que les trois partis �uniques�, d�sid�ologis�s, appuient sans r�serve le �programme pr�sidentiel�. Ce dernier appara�t comme un immense chantier de mise � niveau du pays pour le rendre accessible aux grands investissements capitalistes �trangers. Quant au vote alg�rien, il n'est pas diff�rent de tous les autres : les candidats du syst�me l'emportent toujours et il n'est plus question de jouer avec le feu. On g�re comme on peut l'islamisme et ceux que l'on d�signe par le vocable �d�mocrates� et qui sont de plus en plus absents de la sc�ne politique, � � leur d�charge, ils sont superbement ignor�s par les m�dias lourds � ont un parcours singulier : parfois, ils sont partie prenante du syst�me et, d'autrefois, ils se situent en dehors du cercle. A plusieurs reprises, ils ont fait le jeu du syst�me, comme en t�moigne la derni�re giga-manipulation du 8 avril 2004. En fait, la d�cision n'appartient ni aux Parlements, ni aux S�nats. Ce sont juste des instruments dont le r�le est de donner un semblant de l�gitimit� aux orientations g�n�rales qui sont en train de changer de fond en comble les politiques de nos pays. Les nouveaux centres d�tenteurs des pouvoirs locaux, qui sont en relation �troite avec les v�ritables ma�tres du jeu, m�nent des politiques d'abandon de la souverainet� �conomique, en vendant les usines et tout le patrimoine �conomique, fruit d'efforts et du sacrifice des collectivit�s nationales, aux plus offrants. Les travailleurs sont renvoy�s ou oblig�s de se plier aux exigences des capitalistes nationaux et des investisseurs �trangers qui ne sont que la partie visible des grands groupes multinationaux. Les r�gles du jeu sont claires : il faut limiter les salaires de nos travailleurs pour faire pression sur les classes ouvri�res de l'Occident, plus offensives dans la revendication � menaces de d�localisation � il faut �galement r�duire le r�le du syndicat et donner de larges pr�rogatives aux patrons qui peuvent payer comme ils veulent les ouvriers, ne pas les d�clarer, ne pas respecter les r�gles d'hygi�ne et la l�gislation du travail. C'est le retour de l'esclavagisme. Du temps de l'imp�rialisme historique, les grandes compagnies capitalistes utilisaient les arm�es et les administrations de leurs pays pour spolier nos terres, exploiter notre main-d'�uvre et piller nos richesses. La mondialisation leur offre tout cela et � moindre prix : les pouvoirs locaux sont charg�s de ce travail. Mais, pour cacher cette r�alit�, on les entendra parler de r�formes n�cessaires impos�es par la mondialisation, d'incitation � l'effort individuel, d'encouragement de la consommation, de corrections � apporter aux syst�mes bureaucratiques et tant d'autres slogans encore. Mais, c'est ignorer que l'histoire ne va pas toujours dans le sens que veulent lui imprimer les forces dominantes et les classes poss�dantes. Les peuples, qui peuvent sembler parfois r�sign�s et abattus, ont des ressources inimaginables qui leur permettent de rebondir pour corriger ces errements et remettre l'histoire sur les bons rails. M. F. P. S. : Le pire, c�est que l�autorit� bureaucratique de Bruxelles, aux mains des puissances de l�argent, et qui fait d�j� tant de mal aux classes d�munies europ�ennes, va s�occuper de nous, � la faveur de cette UPM naissante. De quoi �touffer toutes les vell�it�s d��mancipation de nos pays qui s��loignent ainsi de la voie qu�ils s��taient trac�e au cours des r�volutions populaires qui ont permis de chasser cet occupant qui revient, ainsi, � moindre frais !