Apr�s le mouvement de foule qu�a connu Cheta�bi la semaine �coul�e, � la suite du meurtre d�un jeune habitant et les graves blessures occasionn�es � un autre par un malfrat, c�est au tour de la Marsa, dans la wilaya de Skikda, de vivre un sc�nario presque identique ce dimanche dernier. Des jeunes, en majorit� des adolescents, s�en sont pris aux campeurs c�libataires en provenance de diff�rentes wilayas. La veille d�j�, c�est-�-dire le samedi, ces m�mes jeunes avaient tent� d�organiser des attroupements. Ils furent rapidement et calmement dispers�s par des adultes de la localit�. Il s�agissait apparemment d�un repli strat�gique puisqu�ils reviendront le lendemain. Ils ont aussit�t plong� dans la violence par des propos et des gestes d�expulsion de leurs h�tes de l��t�. Ainsi, pour la premi�re fois depuis la d�cennie noire, ressurgit une ambiance d�insurrection dans cette commune c�ti�re de la Marsa. Selon des sources proches de l�administration communale, le d�c�s par noyade sous les yeux de sa famille d�un m�decin natif de la localit� serait l��tincelle qui a allum� le brasier. Au p�ril de sa vie, il aurait sauv� une fille en camping de la noyade. Ajout� aux vols de voitures dont une Toyota et une Chevrolet � l��tat neuf et les casses des appartements et des locaux, ce drame aurait motiv� le groupe d�adolescents de ce qui s�apparente � une milice, d�effectuer une razzia dans les tentes. Leur objectif avou� �tait de d�loger et d�expulser du territoire de la commune, les campeurs c�libataires et ceux qui s�adonnaient � la consommation des boissons alcoolis�es. �Le jour, ils consomment des boissons alcoolis�es et la drogue. Tard le soir lorsque tout le village dort, ils commettent des vols � la roulotte et des casses d�appartements pour dispara�tre aussit�t�, a affirm� un des jeunes habitants de la Marsa interrog� sur la brutale expulsion des campeurs. L�affolement a gagn� les familles de campeurs tant � la Marsa qu�� Rema�let, la plage voisine. La majorit� a pli� bagages pour rentrer jurant de ne plus remettre les pieds dans cette commune. �Le comportement de ces adolescents m�a rappel� la p�riode d�inquisition v�cue dans les communes du temps du parti dissous. J�ai la certitude que cette affaire rel�ve de la manipulation politique. Ils sont encourag�s dans leur comportement par l�absence de l�Etat. Sommes-nous chez nous en Alg�rie ou dans une mintaqa mouharama ?� s�est indign� un des campeurs. Originaire d�Oum El- Bouaghi d�o� il �tait venu pour camper en famille � la Marsa, il se pr�parait � partir. D�autres campeurs ont affirm� que ce qui s�est pass� � Cheta�bi et la Marsa loin l�un de l�autre d�une vingtaine de kilom�tres, r�pond � une strat�gie politique avec pour perspective l��lection pr�sidentielle 2009. Il y a ceux qui estiment que ces incidents sont le r�sultat du client�lisme appliqu� par les structures de l�Etat. Celles-ci distribueraient des subventions sans affectations pr�cises � des associations aux activit�s douteuses. L��lection en nombres de membres d�APW et APC proches des extr�mistes lors des derni�res �lections locales, est attribu�e � ces associations. Il y a enfin cette autre cat�gorie de citoyens qui affirment que les incidents enregistr�s � Cheta�bi et la Marsa seraient le r�sultat des enveloppes de dinars distribu�es la veille aux adolescents. En contrepartie, ces derniers devaient provoquer le trouble sur la voie publique tout en veillant � respecter l�int�grit� des personnes et des biens. D�s lors, rien d��tonnant que dans ces deux villages, des partis politiques s�activent � encadrer ou � r�cup�rer le mouvement. Le ph�nom�ne risque de faire tache d�huile et de s��taler vers d�autres localit�s comme Oued El Aneb et Tr�at dont sont issus le complice et le meurtrier du jeune Bouaziz � Cheta�bi la semaine �coul�e. Des militants d�un parti islamiste sont d�j� sur le terrain pour contacter les jeunes �miliciens � et tenter de canaliser leur mouvement. Le black-out total impos� par les responsables des institutions comp�tentes de l�Etat � m�me de porter des clarifications sur ces incidents, consolide les rumeurs et accentue le malaise des populations. Les tentatives des gens de la presse d�en savoir plus sont rest�es vaines. A la da�ra de Berrahal (Annaba) et celle de Benazouz (Skikda), toutes deux territorialement comp�tentes sur respectivement les communes de Cheta�bi et la Marsa � l�est du pays, les responsables commis de l�Etat ou �lus se sont inscrits aux abonn�s absents.