Palestine – Tunisie. Voilà un match que l'on aimerait revoir encore et encore. Une rencontre qui ne ressemble en rien aux précédentes, tant elle déjoue tous les pronostics. La sélection palestinienne, que beaucoup imaginaint déjà écrasée par les Aigles de Carthage lors de cette deuxième journée de la coupe Arabe, a pris tout le monde à contre-pied. Annoncée diminuée, fragilisée, presque condamnée à subir, elle a pourtant renvoyé une tout autre image : celle d'une équipe debout, solide, et surtout prête à livrer un combat de 96 minutes sans jamais baisser les bras. Battue par 2-0 elle remonte au score pour un nul ! Car il faut le dire : sur le plan technique, tactique et dans l'engagement, la Palestine a surpris. Surpris d'abord par sa capacité à répondre au défi, ensuite par sa détermination à refuser le rôle de victime annoncée face à une Tunisie au complet et revancharde. Les Aigles de Carthage, battus par la Syrie (1-0) lors de la 2e journée de cette Coupe Arabe des Nations, avaient juré de récupérer les trois points perdus. Face à une équipe qu'ils jugeaient encore en rodage, ils pensaient imposer leur loi. Et pourtant... Déjà victorieuse du pays hôte lors de la première journée (1-0), la sélection palestinienne allait encore se dresser, fièrement, devant plus de 45 000 supporters réunis dans un stade Lusail incandescent. La Tunisie, elle, démarre fort. Sur un corner d'Ismaël Gharbi mal renvoyé, Amor Layouni surgit au second poteau et trompe Rami Hamada (16e). Le scénario semble écrit d'avance. D'autant que, dès le retour des vestiaires, les hommes de Sami Trabelsi doublent la mise : Firas Chaouati pousse dans la cage vide une balle subtilement piquée par Mohamed Ali Ben Romdhane (51e). Les Palestiniens protestent, demandent une faute pour une poussette, mais l'arbitre valide. À 2 – 0, beaucoup auraient abandonné, pas eux Dix minutes plus tard, Hamed Hamdan relance ses couleurs d'une frappe puissante qui transperce la défense tunisienne (61e). C'est le début d'une fin de match totalement folle. El-Fidai pousse, harcèle, étouffe une Tunisie qui recule inexplicablement. Et la récompense arrive : sur un ballon perdu dans la surface, Zaïd Qunbar trouve le petit espace, frappe à ras-de-terre et égalise (85e). Le banc palestinien explose, le stade aussi. La Tunisie jettera toutes ses forces dans les dernières minutes, frôlant même le but de la victoire, mais un arrêt réflexe incroyable de Rami Hamada dans le temps additionnel scelle le score. Ce point arraché héroïquement ouvre les portes à la Palestine d'une qualification historique pour les quarts de finale. En attendant la dernières sortie, elle partage avec la Syrie la première place du classement de son groupe avec 4 points . La Tunisie, finaliste de la dernière édition, se retrouve désormais dos au mur : elle devra absolument battre le Qatar pour espérer rejoindre la phase à élimination directe. Le Qatar stoppé au bout de la nuit par une Syrie héroïque Le match Qatar – Syrie (1-1) a été un véritable tourbillon d'émotions, un de ces duels qui happent des milliers de supporters qatariens dès les premières minutes. La Coupe arabe a encore offert un scénario à suspense, dans la lignée du précédent Palestine – Tunisie. Le Qatar jouait beaucoup : son image, son ambition, et cette volonté d'affirmer au monde que son football, encore en pleine construction, peut séduire. Les supporters, déjà mobilisés la veille, ont transformé le stade en un décor digne d'une finale mondiale. Dès le coup d'envoi, le Qatar affiche de la maîtrise, multiplie les tentatives et pousse la défense syrienne à se surpasser. Les cinq premiers tirs cadrés rassurent le public, mais la Syrie se montre solide, frustrant les offensives qatariennes et se créant même quelques frayeurs dans le camp adverse. Le match a offert un scénario tendu. Le Qatar a dominé le début avec plusieurs tirs cadrés mais a buté sur une défense syrienne compacte. Les attaques successives se sont heurtées à des contres rapides qui ont mis la défense locale sous pression. Au retour des vestiaires, le Qatar continue de faire le jeu. À l'heure de jeu, Homam est fauché dans la surface : penalty...puis annulation après l'intervention de la VAR, une décision qui change l'atmosphère du match. Malgré ce coup de massue, les Qatariens insistent et finissent par trouver la faille à la 77e minute grâce à Ahmed Alaaeldin, faisant exploser l'espoir dans les tribunes. Mais la Syrie ne renonce pas. À la 90e minute, Omar Kharbin surprend tout le monde d'une frappe lointaine qui ramène les deux équipes à égalité. Les dernières minutes sont étouffantes : la Syrie se replie en bloc, le Qatar pilonne la surface, et à la 90e+6, le gardien syrien détourne une balle qui semblait filer au fond. Le match se conclut sur un nul intense, laissant le Qatar et la Tunisie dans une situation délicate avant leur confrontation décisive du troisième match.