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Les po�tes de Br�me Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 12 - 2008

Pourquoi la po�sie d�clenche-t-elle � ce point les passions ? Pourquoi ne permet-elle que l'adh�sion, voire une certaine forme d�addiction, jusqu'� la folie, � la mani�re d'H�lderlin ou d'Artaud, ou la belle et froide indiff�rence, un peu cynique souvent, du banquier du coin ? La po�sie demeure encore, quand on veut faire dans la caricature, le truc des r�veurs, de celles et ceux qui voient le monde filer dans sa fr�n�sie en effeuillant, comme dirait Brassens, la marguerite. Il y a comme quelque chose d�anachronique d�en faire. Et encore davantage de l�aimer et de l��couter.
Ces gens qui viennent, bravant le froid, la nuit, pour �couter des mots, ne m�ritent- ils pas un coup de chapeau ? Rien � gagner, sauf un peu de cette �motion que les po�tes ambitionnent de procurer � ceux qui les lisent ou les �coutent. C�est pourquoi, je tenais vraiment � adresser ce coup de chapeau � ces femmes et � ces hommes qui avaient travers� la brume de Br�me, dans le nord de l�Allemagne, pour gagner la coquette petite salle de l�Institut fran�ais dont le directeur est po�te lui-m�me. A l�invitation de l�universit� de Br�me, en la personne du professeur Elisabeth Arend, famili�re de la litt�rature alg�rienne, et de l�Institut fran�ais, j�ai �t� press� de parler de la po�sie alg�rienne. Vaste sujet dans lequel il est difficile d��tre � l�aise �tant donn� toutes les tentations de choix soumis � la subjectivit�. Il faut commencer par �voquer cette formidable �nergie qui pousse la po�sie alg�rienne, toutes p�riodes confondues, dans une contestation qui n�a rien, au fond, � voir avec l�engagement sartrien et tout avec une implication sociale et politique des po�tes � mille lieues des parti-pris th�oriques, r�fl�chis, des positionnements intellectuels. Cette notation me sera faite apr�s la lecture que j�ai eu le plaisir de donner de quelques po�tes alg�riens. La r�bellion n�est pas, chez ces derniers, une sorte de choix d�coulant de la conscience de ce qu�on doit faire de la po�sie une arme, encore que cette r�flexion ne soit pas absente chez beaucoup d�entre eux, mais une force charnellement constitutive de la parole. Pour illustrer la p�riode de r�sistance au colonialisme, et la naissance d�une certaine mani�re de la litt�rature alg�rienne de graphie fran�aise que les historiens de la litt�rature s�accordent � remonter � la blessure de Mai 1945, le choix s�est port� sur un texte de Jean Amrouche, le po�te �cartel�, et ce po�me de Anna Greki dans lequel elle proclamait � la face du monde qu�elle ne pouvait plus �aimer qu�avec la rage au c�ur�. On saute plusieurs �tapes pour arriver aux lendemains imm�diats de l�ind�pendance et � la contestation par les po�tes de cette l�gitimit� de fer, cette chape de noms et de dates, de m�moriaux, que le pouvoir politique posait d�j� sur la soci�t� pour la faire taire. Pour illustrer la col�re des po�tes contre ce hold-up, celui du sang des martyrs, celui de la souffrance du peuple, et s'auto-glorifier au nom d�un �seul h�ros, le peuple�, rien de plus indiqu� que la lecture du d�sormais classique po�me de Ahmed Azzeggagh �Arr�tez de c�l�brer les massacres�. Un peu moins de dix ans plus tard, nous sommes au d�but des ann�es 1970 et Jean S�nac, sans rel�che cherchant les citoyens de beaut� parmi les jeunes qui poussent � travers les m�andres de cette r�volution qu�il a lui-m�me chant�e avec ferveur mais qui est d�j� largement d�voy�e, publie cette anthologie explosive qui r�v�lera des po�tes-charni�res entre les �poques et surtout entre de nouvelles th�matiques davantage enracin�es dans le pr�sent tourment� de la soci�t� alg�rienne que dans l'exaltation de la guerre de Lib�ration. Tous les jeunes et �anciens jeunes� (la formule, imp�rissable, est de Malek Alloua) po�tes qui figurent dans ce choix de Jean S�nac forment une sorte d�avant-garde po�tique contre les pesanteurs qui plombaient l�atmosph�re sociale du boumedi�nisme. On aurait pu pencher vers plusieurs po�tes de l��poque mais, naturellement, ce splendide texte de Mohamed Isma�l Abdoun tir� de la nouvelle �Palma� s'est impos�. Ce texte fait partie de ceux qui m�ont personnellement ouvert les yeux sur toutes les ressources esth�tiques et s�mantiques de la po�sie. Je me surprends encore, parfois, � r�p�ter �Je hais les gens qui savent o� ils vont/ Moi, une �pith�te peut me faire changer de but�. A l�instar de tous nos amis qui ont concr�tis� leur int�r�t pour la po�sie de leurs pairs en regroupant les textes qui les touchent dans des anthologies dont l�utilit� � diff�rentes �tapes reste forte (je pense � Denise Barrat, Jean S�nac, Jean D�jeux, Tahar Djaout, Abdelmadjid Kaouah, Salima A�t- Mohamed, Mohamed Younsi et � d�autres encore), j�ai d�, moi aussi, opter pour des textes, �tant persuad� de l'�vidence qu�il est de toute fa�on illusoire d�essayer d�atteindre l�exhaustivit�. Je me suis permis de lire des textes qui me touchent, �crits par des po�tes avec qui j�ai, par la g�n�ration et la proximit�, partag� des moments, des complicit�s, des combats, des go�ts pour d�autres po�tes. Ce n�est pas sans �motion, on l�imagine, que je me suis plong� dans des po�mes de Tahar Djaout, pour commencer, parmi les premiers qu�il ait �crits. On s�aper�oit, en le lisant, � quel point d�j� la maturit� coulait dans les veines de ce jeune po�te, pr�coce en lucidit�. Les po�mes de �Solstice barbel� � sont comme des coups de poing qui font partir en poussi�re les murs et les gu�rites et qui d�truisent ces museli�res qu�on veut poser sur les po�tes. Une parole solaire, et m�re, que celle de Tahar Djaout d�alors. Elle le deviendra davantage avant que ne se plante ce sale couteau dans le soleil. Les po�mes de �Le n�ud de la Garonne� d�Abelmadjid Kaouah, �crits dans la solitude de la rive adverse, confirme ce po�te comme un musicien de la douleur paisible. Une respiration avec le pouls de laquelle battent les pulsations des marcheurs qui viennent de loin ! �Pens�es, neige et mimosas � est un po�me par lequel Hamid Tibouchi, dans son style inimitable, simple et pr�cis, s�adresse � son vieux complice Tahar Djaout, ce �jongleur qui s�est pris pour une de ses balles�. Un po�me qui rec�le une �motion esth�tique d�une qualit� rare ! On termine par la lecture de quelques textes de votre serviteur. Le public, venu �couter ces po�mes, �tait essentiellement compos� d��tudiants. Certains d�entre eux revenaient de Tlemcen o�, il y a quelques mois, ils avaient rendu visite � des �tudiants locaux auxquels les lient un projet de montage po�tique sur la base de �L�aube, Isma�l� de Mohamed Dib, un po�te a�rien �voqu�, au milieu d�autres, au cours de cette soir�e o� les mots ont vibr� pour nous rapprocher les uns des autres.

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