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ENTRETIEN AVEC MOHAMED FACI, DISTRIBUTEUR CIN�MATOGRAPHIQUE
�On se la joue cin�ma d�avenir !�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 03 - 2009

Difficile de continuer plus longtemps � fermer les yeux sur un �tat des lieux peu reluisant : le cin�ma alg�rien non seulement stagne depuis plus d�une d�cennie, mais s�affale aujourd�hui sur quelques lauriers us�s. Les assisses d�une industrie cin�matographique ne sont toujours pas � l�ordre du jour, encore moins une priorit� des pouvoirs concern�s.
Propos recueillis par
Samira Hadj Amar
Mohamed Faci, distributeur cin�matographique et g�rant de la soci�t� Kinomax, a bien voulu r�pondre � nos interrogations. Ses r�ponses nous ont r�v�l� l��tendue du marasme dans lequel baignent les acteurs locaux de la distribution en salle du 7e art. Il est clair que l�ann�e 2007 durant laquelle a eu lieu l��v�nement �Alger, capitale de la culture arabe� n�a pas r�ussi � relancer l�esprit du cin�ma d�antan. Mohamed Faci est �galement revenu sur la projection rat�e de Slumdog Millionnaire, le succ�s mondial aux huit oscars. Il nous a livr� pas � pas le parcours du combattant qu�il a emprunt� pour qu�au final, ce film passe sous le nez des Alg�riens. Triste r�alit� d�un combat � la d�loyale !
Le Soir d�Alg�rie: comment se porte la carte cin�ma en Alg�rie ?
Mohamed Faci : Le cin�ma va mal. Tout le monde est d�accord l�-dessus. Le parc des salles commerciales se r�duit � huit cin�mas, sept � Alger et un � Oran. La fr�quentation du public ne peut exc�der quinze � vingt mille spectateurs pour un blockbuster et pas plus de huit mille pour tout autre film. Ces chiffres ne sont pas fiables en l�absence d�un syst�me de billetterie v�rifiable et transparent � tout instant, mais ce sont ceux que nous donnent les exploitants. La piraterie est l�gitim�e par le public et l�galis�e par l�Etat. Les dispositions r�glementaires constituent plus un frein qu�un cadre garantissant la transparence et la bonne marche de l�exploitation cin�matographique. Nous sommes soumis � toutes sortes de contraintes. La piraterie, par contre, s�est totalement affranchie de la loi. Elle prosp�re.
Comment envisager une relance solide et efficace du cin�ma alg�rien dans ces conditions ?
Depuis quelques ann�es, les pouvoirs publics annoncent r�guli�rement un programme de r�novation d�un certain nombre de cin�mas qui seront donn�s en exploitation au priv�. Cette t�che est difficile. Mais une fois r�alis�e, je ne crois pas en son efficacit� pour la relance du cin�ma. On aura, au mieux, les m�mes probl�mes qu�aujourd�hui � une plus grande �chelle. Au pire, on aura reproduit les erreurs du pass�. Il faut exiger un minimum d�investissements financiers et humains du priv�. Ou alors changer compl�tement la m�thode. Un priv� qui investit dans un cin�ma croit en ses possibilit�s de profits. Il se tiendra au mod�le �conomique universel de l�exploitation cin�matographique et d�veloppera son activit�. Un priv� qui re�oit en cadeau, sur un plateau en or, un cin�ma r�nov� n�aura pas la m�me vision. L�exp�rience nous montre qu�il ira vers le gain rapide et des pratiques douteuses. Rappelez-vous les projections des films en cassettes VHS dans les ann�es 80-90.
Qu�en est-il alors du cahier des charges ?
Le cahier des charges ne donne aucune garantie en soi. Sur les huit salles actuelles, cinq sont sous la tutelle de l��tat. Des �chos disent qu�un cin�ma d�Alger d�pendant d�une collectivit� locale projette des films en DVD. Un autre cin�ma g�r� par un office du minist�re de la Culture n�est pas fiable dans les recettes d�clar�es. Si les pouvoirs publics n�arrivent pas � faire tourner dans les r�gles les quelques salles existantes, sous leur tutelle de surcro�t, comment veulent-ils superviser un parc plus important ?
Quelles contraintes techniques et pour quel co�t supporte la distribution du cin�ma en Alg�rie ?
Les contraintes techniques, si elles existent, on les surmontera. La contrainte principale est la suivante : on ne va pas loin en terme de recettes avec huit cin�mas dans tout le pays. Un seul, l�Algeria, permet de r�aliser un minimum qui nous permet de proposer des prix d�acquisition aux vendeurs de films � l�international sans tomber dans le ridicule. Il y a des vendeurs qui ne r�pondent m�me pas � nos propositions d�achat. D�autres sont sensibles � la situation et font des efforts en esp�rant que les choses �voluent. Mais on n�est plus cr�dible lorsqu�on a ressass� les m�mes arguments durant quatre ans. Le distributeur prend seul le risque lorsqu�il investit dans un film. Face � lui, l�exploitant n�a pas les m�mes enjeux ; il ne cherche pas toujours � d�velopper la fr�quentation de sa salle. Il est fonctionnaire et son salaire est assur� quel que soit le nombre de spectateurs. L�une des cons�quences est que l�on se trouve dans une capitale o� seul El-Mouggar assure les s�ances en soir�e et le vendredi. Les autres pr�f�rent rentrer chez eux. Voil� o� se joue l�avenir du cin�ma alg�rien.
Pour sa distribution en salle en Alg�rie, Kinomax s�est int�ress� en juin dernier � Slumdog Millionaire de Danny Boyle, un film qui a rafl� r�cemment 8 oscars. Ce projet n'a pas abouti ! Peut-on en savoir plus ?
Comme je le disais, seul l�Algeria permet de r�aliser des recettes pouvant couvrir les co�ts d�acquisition. Voil� huit mois, nous nous sommes int�ress�s � Slumdog Millionaire. Le film n��tait pas encore sorti. Nous aurions pu n�gocier son prix � la valeur du march� alg�rien. Pour cela, il fallait avoir un minimum de visibilit�. En juillet dernier, nous avons sorti le film Maradona By Kusturica � El-Mouggar. Une salle d�excellente qualit� d�accueil et de projection. Nous comptions le programmer par la suite � l�Algeria pour r�aliser les recettes n�cessaires pour pouvoir continuer notre activit�. Ce cin�ma central � Alger, r�nov� en 2002, ne r�pond pas � ce que peut attendre un public cin�phile en termes d�accueil et de projection. Mais c�est celui qui est le plus fr�quent� du pays. Il est incontournable pour le distributeur quoi qu�il en pense. Nous avons propos� notre film � plusieurs reprises au responsable pour fixer une date de programmation d�s septembre 2008. Le directeur de l�OPCA n�a jamais voulu donner une r�ponse claire. Cela s�est termin� en d�cembre par un refus de sa part pr�textant qu�il s�agit d�un documentaire. Peut-�tre a-t-il d�autres raisons ? R�sultat, nous nous sommes trouv�s sans visibilit� pendant plusieurs mois. Nous ne pouvions pas nous engager pour d�autres films. Dont Slumdog Millionaire. Un autre r�sultat, l�investissement sur le Maradona n�est pas amorti. Le directeur de l�OPCA, conscient de sa position dominante nous met en difficult�. Il porte aussi un coup � la diversit� des films propos�s au public. Aujourd�hui, le vendeur de Slumdog demandera, � juste titre, un prix plus �lev� qu�il y a huit mois. M�me si nous avions les moyens de le payer, nous savons bien qu�il ne pourra pas �tre amorti. Il ne pourra pas r�aliser les recettes escompt�es dans les salles. Puisqu�il sera refus� (les raisons �tant �videntes) par le responsable de l�Algeria. Dans les autres salles, on ne peut pas esp�rer au-del� de mille spectateurs. Le ticket de cin�ma co�te cent dinars. La moiti� revient au distributeur. Faites vos calculs !
Comment peut-on actuellement am�liorer les conditions de la distribution cin�matographique alors que le nombre des salles reste d�sesp�r�ment tr�s limit� ?
Nous, distributeur, faisons notre part du travail. Nous attendons que les autres acteurs fassent le leur. Si certaines personnes sont incomp�tentes ou si leur motivation n�est pas la relance du secteur, qu�on les �loigne ! Nous avons huit cin�mas. Ils constituent un grand potentiel. Faisons-les tourner � plein r�gime. Seules des personnes r�ellement motiv�es sont capables de cela. Les distributeurs sont motiv�s. Les exploitants ne le sont pas toujours. Une salle de cinq cents places, ouverte sept jours sur sept avec six s�ances par jour peut arriver facilement � deux mille spectateurs par jour. Les films ne manquent pas. Il s�agit d�attirer le public cin�phile par la propret� des lieux, la qualit� de la projection et l�accueil. On n�a pas besoin de millions pour �a. Il suffit de retrousser les manches et travailler.
Ne pensez-vous pas que l'acquisition p�rilleuse des droits des �uvres cin�matographiques pour une distribution l�gale dans les salles est en �chec croissant face au r�seau tr�s organis� de distribution des copies en DVD pirat�es ?
En effet, parfois on se demande pourquoi continuer dans ces conditions. Chez nous l�Etat est complice de la piraterie puisqu�il per�oit des taxes sur cette activit�. Lorsque nous achetons un film en vue de sa distribution en salle, l�op�ration se passe en toute transparence. On signe un contrat. On paie les droits par transfert bancaire. On effectue le d�douanement � l�importation des copies 35 mm et on d�clare nos recettes aux imp�ts. On ne peut pas dire la m�me chose pour un film �tranger vendu sur DVD en Alg�rie. Aucune trace bancaire du paiement des droits vid�o. Aucune op�ration d�importation du master servant � faire les duplications. L�Onda doit donner plus de transparence lors de la d�livrance des timbres. Il n�est pas possible d�avoir dans un m�me pays deux �diteurs d�un m�me film. Chez nous �a existe. Il y a un probl�me de ce c�t�-l�.
Quel serait, selon vous, le meilleur moyen d�exploiter en salle un film sans tomber sous la coupe d�un gestionnaire d�pass� par les �v�nements et d�institutions publiques complices de cet �tat de fait ?
Pour exploiter un film, nous avons besoin du visa du minist�re de la Culture. Pourquoi ne pas instituer un visa d��dition vid�o ? Il serait d�livr� apr�s paiement des droits et d�douanement du master import�. L�administration fiscale a son mot � dire aussi. Les revenus des droits d�exploitation, qui rel�vent des redevances, de source alg�rienne sont soumis � l�imp�t. Th�oriquement, les �diteurs vid�o sont tous redevables au fisc d�une certaine proportion des sommes qu�ils paient aux ayants droit �trangers. Paient-ils le fisc ? Paient-ils les ayants droit ? Le cin�ma est une activit� �conomique qui peut cr�er dans notre pays de la richesse et des emplois. Les pouvoirs publics ne peuvent faire autrement que de combattre la piraterie. Si on arrive � r�duire ce ph�nom�ne � la vente � la sauvette et au t�l�chargement occasionnel, je pense que la partie sera gagn�e. Le cin�ma constitue une partie de la m�moire d�un pays. La bonne organisation de l�exploitation nous a permis de grandir avec la Bataille d�Alger, l�Opium et le B�ton, Hassan Terro, les Vacances de l�inspecteur Tahar� et d�autres grands films alg�riens. Mais aussi avec les grands films mondiaux. Avec quoi grandiront nos enfants ? Rien qui soit alg�rien. Ils ne connaissent les films que sur de mauvaises copies VCD ou � la t�l�vision. Ils ne connaissent pas la magie du cin�ma. L�enjeu est l� !
S. H. A.


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