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BOUIRA
La wa�da annuelle de Sidi Messaoud � Tagnits
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 06 - 2009

Comme pour se r�approprier leur histoire, les citoyens du village Tagnits de la commune de Ha�zer, � 20 km au nord-est de Bouira, ont d�cid� � partir de cette ann�e d�instituer la wa�da que le saint du village Sidi Messaoud organisait de son vivant, il y a de cela un peu plus de huit si�cles, et transmise de g�n�ration en g�n�ration gr�ce au g�nie populaire.
Ainsi, apr�s avoir observ� une �clipse qui aura dur� plusieurs ann�es � cause d�une situation s�curitaire pas du tout favorable, la wa�dadu saint Sidi Messaoud de Tagnits revoit le jour gr�ce � l�effort de tout un village et surtout � celui de l�association qui porte le nom du village et de son pr�sident, Nacer Zougari.
La l�gende du saint Sidi Messaoud
On raconte que le village fut fond� par un certain Sidi Messaoud qui serait venu du Sahara occidental (Saguia El-Hamra) vers le XIe si�cle. D�s son installation dans cette partie m�ridionale du Djurdjura, il s�appliqua � propager la bonne parole parmi les gens de la r�gion. On l�adopta vite et, tr�s vite, beaucoup de familles lui pr�t�rent all�geance. Etant tout le temps appliqu�s � l�enseignement du Coran, la coutume voulait que ce soit les �Kabyles� qui subviennent aux besoins des marabouts ; les hommes ram�nent du bl�, des figues, de l�orge, des fruits ainsi que de l�eau depuis une certaine source situ�e dans le territoire des Kabyles, la source des Iheddaden, pour Sidi (le saint marabout), et les femmes tissent, font le m�nage et pr�parent des mets pour Lalla (la femme du marabout). Cela fut le cas pendant de longues ann�es ; les Kabyles offrent le meilleur de tout ce qu�ils poss�dent pour le marabout et toutes les familles de sa tribu. Jusqu�au jour o� les Iheddaden d�cid�rent de ne plus approvisionner le marabout en eau depuis leur source. On vint informer Sidi Messaoud de cette d�cision inattendue. Imm�diatement, le saint prit sa canne et donna plusieurs coups dans le sol, et apr�s chaque coup jaillit une source. Depuis, la meilleure source, Tala, n�a jamais tari et les femmes de Tagnits pouvaient s�approvisionner en eau sans passer par la source des Iheddaden. Mohamed Sma�li ou ammiMoh qui nous raconta cette histoire nous montrera cette fontaine bien am�nag�e depuis et reconstruite par les Fran�ais en 1937, et dont l�eau coule toujours. Il nous racontera �galement d�autres l�gendes attribu�es � Sidi Messaoud, celui-l� m�me qui baptisa le village comme �Tagnits aux sept richesses�, tant, durant toute l�ann�e, � chaque saison, il se trouvait toujours des fruits et des l�gumes, du bl� et de l�orge, mais aussi, des vaches et des b�ufs pour le lait, le petit-lait et le beurre, pour que tous les membres du village en disposent � sati�t�. Le saint Sidi Messaoud fut enterr� � l�int�rieur de la mosqu�e du village ; plusieurs autres salihine(saints) furent enterr�s � ses c�t�s � l�int�rieur de cette mosqu�e, source de communion entre toutes les familles qui forment le village de Tagnit ; les Sma�li, Zougari, Rabia, Aoun, Messaoudani et Hniniche.
Perp�tuer la tradition de la wa�da
Et � propos de cette communion, jeudi dernier, nous avons vu comment le village et tous ses sages perp�tuent la tradition. Ainsi, la premi�re chose qui frappe l�esprit du visiteur est cette alc�ve situ�e � l�int�rieur de la vieille mosqu�e o� l�on voit deux cercueils couverts d�un tissu vert, symbole de l�islam. Les religieux du village parlent du saint Sidi Messaoud et de son d�vot qui sont enterr�s c�te � c�te. Sur l�un des cercueils en bois, il y est grav� une date : 1721. Cette ann�e est celle o� les villageois avaient plac� les deux cercueils en bois, puisque auparavant, le recueillement se faisait � l�int�rieur de la mosqu�e, directement sur les tombes o� sont enterr�s le saint et ses proches. Ainsi, pour donner aux lieux de la solennit�, des cercueils en bois auraient �t� plac�s et recouverts de la meilleure soierie. Bien s�r, et m�me si la chose n�a pas subsist�, des anciens racontent que pendant des si�cles les Kabyles faisaient tous les travaux pour les marabouts, m�me les habits neufs �taient offerts en donation et plac�s sur le tombeau du saint, lesquels sont repris plus tard pour �tre distribu�s aux pauvres. Aujourd�hui, cette pratique a disparu et plusieurs superstitions avec. Comme celles qui consistent � invoquer directement le saint pour avoir un gar�on, ou simplement pour procr�er, etc. Ainsi, pr�sentement, ce qui reste de la pratique dans ces lieux saints, c�est le recueillement sur le tombeau du saint avec lecture de la Fatiha et l�invocation de Dieu, des proph�tes et des saints. Et comme pour avoir plus de b�n�diction, sur place, des sages du village, assis dans un coin, r�citent le Coran en attendant un geste de charit� de la part du visiteur et c�est � ce moment-l� que tous les bras sont lev�s au ciel pour invoquer Dieu, et b�nir le bienfaiteur, ses biens et sa descendance. Le m�me c�r�monial est r�p�t� pour tous les visiteurs qui auraient fait don de quelques billets d�argent. L�argent r�colt� servira � l�entretien du cimeti�re attenant � la mosqu�e o� sont enterr�s tous les enfants du village, mais �galement � entretenir la nouvelle mosqu�e, aider les pauvres du village, etc. Apr�s ce c�r�monial, l�h�te du village est ensuite conduit vers la terrasse de la nouvelle mosqu�e o� est offerte la wa�da ; un bon couscous pr�par� par les femmes du village avec de la viande d�un b�uf offert par un bienfaiteur ou achet� par l�argent des donateurs r�colt�s auparavant.
Hommage aux martyrs du village
Ce jeudi, apr�s la wa�da, la r�citation du Coran et des b�n�dictions � tous les visiteurs et les musulmans en g�n�ral, le pr�sident de l�association a pris la parole pour �voquer et rendre hommage � l�un des artisans de cette wa�da, Sma�li Mokrane ou Dda Mokrane pour les intimes, qui vient de rejoindre son Cr�ateur, rendre hommage �galement aux martyrs du village assassin�s par les hordes terroristes durant les ann�es 1990 tout simplement parce qu�ils avaient �t�, � l�instar de tous les enfants du village, l�, sur les hauteurs du Djurdjura, � braver les terroristes et � d�fendre leur localit�. Les jeunes Zougari Ahmed, �g� alors de 33 ans, Zougari Slimane �g� de 31 ans et Hniniche Hamouche �g� de 24 ans, avaient �t� assassin�s en 1996 dans un guet-apens pr�s du village. Avant eux, Sma�li Rezki, �g� de 60 ans, patriote de son �tat, a �t� assassin� en plein mois de Ramadhan en f�vrier 1997 � Ha�zer, et Zougari Belkacem, quinquag�naire, policier de son �tat, l�a �t� �galement en 1996 dans un caf� � Ha�zer. Aussi, le village qui a pay� un lourd tribut face aux hordes terroristes, et avant cela face aux Fran�ais durant la guerre de Lib�ration nationale, est rest� debout, refusant l�abdication. Les gens sont rest�s sur cette terre b�nie par leur anc�tre, le saint Sidi Messaoud, sur ce coin paradisiaque qui culmine � 1 100 m�tres d�altitude sur le versant sud du majestueux Djurdjura, qui domine les plaines de Ha�zer et le plateau d�El- Esnam au loin, ainsi que le grand lac du fameux barrage Tilesdit dont les eaux partent justement en partie depuis ces hautes cimes et la source Assif Budrar, qui ruisselle et offre aux lieux une symphonie naturelle des plus enivrantes en ce jeudi du mois de mai des plus printaniers.
Am�liorer les conditions de vie du village
Apr�s tous ces hommages, le pr�sident de l�association, Nacer Zougari, a tenu � remercier ceux qui continuent � aider le village. Il citera le P/APW qui vient de leur octroyer une aide de 150 millions de centimes, le chef de la da�ra de Ha�zer, ainsi que le cheikh Rabia de la mosqu�e Emir-Abdelkader de Bouira. A tous ceux-l�, des burnous furent offerts par le village en guise de reconnaissance. Mais, avant de cl�turer ce rendez-vous par la Fatiha, le pr�sident de l�association a tenu � rappeler les besoins du village en terme de routes, d�assainissement, d��clairage public et de salle de soins, et de promettre aux villageois de travailler main dans la main pour le bien de la communaut� avec institution de cette wa�da annuellement pour permettre � tous les enfants du village de se revoir au moins une fois par an. Comme vient de le faire le jeune Alex Aoun, le fils de Slimane Aoun qui s�est mari� avec une allemande. Alex, �g� de 32 ans, est venu sp�cialement d�Allemagne pour prendre part � cette tradition � laquelle il tient tant. Ce jeudi, il �tait, � l�instar de tous les convives, tout simplement �merveill�. Rendez-vous est donn� pour l�ann�e prochaine.


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