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Un village à l'éternelle tradition
AIN ALOUANE (TAGNITS)
Publié dans L'Expression le 10 - 06 - 2009

Les habitants de Tagnits semblent plus que jamais attachés à leur rite ancestral, lequel faisant l'histoire et la légende de leur village, au coeur du Djurdjura.
«El waâda N'sidi Messaoud» est l'une des traditions qui existe depuis plus de mille ans. Un rituel qui unit et réunit, chaque année, les habitants du village Tagnits ou Aïn Alouane, situé à une dizaine de kilomètres au nord de Haïzer. Les familles résidant à l'étranger y viennent chaque année. Un devoir exigeant de tous les membres de la communauté respect et abnégation. Ainsi, le fait d'organiser cette manifestation est une reconnaissance au «saint Sidi Messaoud» et de tout ce qu'il a fait de bien à son époque. Cela est aussi une unique occasion permettant à ce village de sortir de l'isolement et d'un anonymat presque absolu. Perché sur une altitude d'environ 1100 m, le village de Tagnits qui surgit du coeur du majestueux Djurdjura garde toujours ce rite ancestral.
Une tradition de plus de 1000 ans
«El waâda de N'sidi Messaoud», un événement de solidarité organisé chaque année. Les habitants en témoignent longuement. Selon ce qui a été dit à travers des générations, cet événement se pratiquait depuis l'ère de Sidi Messaoud, l'homme qui débarquait au village vers le XIe siècle de l'ère chrétienne. Ainsi, les quelques ressources historiques indiquent que «Sidi Messaoud» venait du Sahara occidental, exactement de Séguia El Hamra. Sa mission aurait été donc d'enseigner la religion aux populations berbères nord-africaines. Depuis, la vie de la communauté commença à s'imprégner des préceptes religieux.
Pour des raisons de solidarité, le saint Sidi Messaoud organisait une grande kermesse, où les démunis du village, et même ceux d'autres bourgades avoisinantes, venaient assouvir leur faim. Depuis de lointaines années, les habitants de Tagnits ont perpétué la tradition. Et tout se passe comme du temps du saint Sidi Messaoud, il y a environ mille ans. «Nous faisons de notre mieux pour préserver cette tradition, et nous comptons aussi généraliser notre action de solidarité dans les prochaines années, nous a déclaré Nacer Zougari, président de l'association Tagnits».
Suivant la tradition, le village renoue avec son histoire. En cette journée de fin de mai, les habitants de Tagnits se sont encore réunis pour affirmer leur attachement à la tradition.
Organiser «El waâda de Sidi Messaoud», c'est rendre un grand hommage au saint homme qui était à la fois le fondateur du village. Les moutons, les boeufs ont été sacrifiés, le couscous a été préparé. Reste maintenant l'arrivée des gens, lesquels honoreront de leur présence la cérémonie.
Jeudi 28 mai. Le soleil a fait son apparition très tôt dans la matinée. La chaleur a déjà enveloppé toutes les villes. Mais à quelques kilomètres de là, sur les hauteurs du majestueux Djurdjura, le printemps est encore là. La verdure et le beau temps y règnent en maîtres des lieux. C'est au milieu de cette nature éblouissante que «El waâda de Sidi Messaoud» a pris racine il y a une dizaine de siècles, et défie encore les temps modernes.
Vers 10h, nous avons pris le chemin menant au village de Tagnits. Derrière, nous avons quitté la plaine qui peine à respirer, et tout en face, un éden terrestre nous ouvre grand ses bras. Air pur, sérénité, et une hospitalité exemplaire des habitants du village. Plus de mille mètres d'altitude et mille ans d'existence, le village et son histoire sont dignes d'un roman ou d'un film.
Dès son arrivée, chaque visiteur doit se diriger vers le mausolée de Sidi Messaoud. Le premier point de la visite afin d'avoir la bénédiction du saint. Le tombeau de Sidi Messaoud a été édifié en 1721. Les habitants de Aïn Alouane, du moins la nouvelle génération, reprend le flambeau. Pour eux, c'est la seule façon d'équilibrer le passé et le présent du village. L'association du village qui a été créée ces dernières années, compte faire de cette manifestation un grand rendez-vous de solidarité et de générosité.
Le développement, viendra-t-il?
Cependant, le long parcours traversé par les habitants de Tagnits a connu quelques années difficiles. Au début des années 1990, le terrorisme venait infliger à plusieurs villages d'Algérie un traitement morbide. Le village de Aïn Alouane en a subi la terreur. Pis encore, il a payé le prix fort en perdant cinq de ses fils, tués par les hordes terroristes. De ce fait, «El waâda N'sidi Messaoud» fut aussi interrompue. Le village fut déserté durant quelque temps, puis les habitants, après avoir pris leur courage à deux mains, sont retournés à leurs terres. Les choses ont commencé à reprendre leur cours normal à partir des années 2000. Avant d'atteindre le village, tout visiteur doit emprunter un chemin escarpé. De la RN33, en passant par une petite bourgade appelée Slim, la route est impraticable. Depuis sa réalisation, à l'époque coloniale, elle n'a jamais été réhabilitée à ce jour. Cette situation contribue à l'isolement de cette région.
Les commodités de la vie manquent énormément. Mis à part les pylônes électriques et surtout les quelques villas construites en béton, ce qui explique les changements qu'a subis le village, rien n'est venu améliorer les conditions de vie des familles montagnardes.
En l'absence du transport en commun, les villageois vivent un calvaire quotidien. Les écoliers n'échappent pas aux aléas de la vie en montagne. Le ramassage scolaire se faire encore rare. Une salle de soins pour épargner aux habitants le déplacement jusqu'au chef-lieu communal, est l'une des priorités qu'il faut inscrire au profit de ce village.
Le village de Tagnits, du haut de ses 1100 m d'altitude mais aussi de ses 1000 ans d'existence, appelle et interpelle les autorités. Car en terme de potentialité, la région pourrait être une zone touristique de renom.
En attendant d'éventuelles décisions émanant des autorités compétentes, la vie à Aïn Alouane continuera avec la bénédiction du saint «Sidi Messaoud».


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