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125 � 200 PERSONNES ASSASSIN�ES EN UNE JOURN�E PAR L�ARM�EFRAN�AISE EN 1956 DANS LA FOR�T DE DJERRAH
Retour sur un g�nocide perp�tr� au gaz
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 07 - 2009

Le peuple alg�rien c�l�bre le 47e anniversaire de l�ind�pendance de son pays. Le prix pay� par nos a�eux pour nos libert�s, pr�sentement toutes relatives, a �t� lourd.
Des voix s��gosillent dans l�Hexagone pour mettre en exergue le cot� positif de cette occupation, occultant la f�rocit� sans pareille de la r�pression contre un peuple aux mains nues. Les villageois de Djerrah � paradoxalement ce nom a une connotation de blessure � en savent quelque chose. Et pour cause, plus de 145 personnes ont �t� gaz�es et enterr�es vivantes en une journ�e, dans la for�t de ce village. Des t�moins, dignes de foi, qui ont v�cu ce massacre jurent que le bilan d�passe les 200 victimes. Cela s�est pass� vers la fin de l�ann�e 1956. Retour sur un massacre de civils.
Les victimes, des civils, mais il y avait �galement des moudjahidine arm�s, se sont engouffr�es dans les grottes situ�es � proximit� de ce village- martyr (Djerrah), croyant pouvoir �chapper � leur ex�cution certaine par les soldats, accompagn�s de harkis. L�arm�e d�occupation menait un ratissage, dans cette r�gion tr�s accident�e et fortement bois�e, dont les populations des douars �pars accroch�s aux flancs des montagnes �taient encercl�es par une armada de soldats depuis plusieurs jours. Dans la grotte o� �tait cach� Sa�d Bouberhri � Behri pour l��tat civil � deuxi�me survivant et t�moin de cette tuerie, une tentative d�assaut se serait sold�e par la mort d�un officier fran�ais. Voyant que l�assaut �tait tr�s risqu�, les officiers qui commandaient cette op�ration avaient demand� du gaz � leur commandement install� � Palestro. Ce poison a �t� achemin� par des h�licopt�res, qui ont effectu� plusieurs rotations.
Localisation du lieu du massacre
Le douar de Ammal qui faisait, durant la colonisation, partie de la commune mixte de l�ex-Palestro, est compos� de plusieurs dechras : Henni et A�t- Dahamane au nord et en amont de l�oued Issers et de la RN 5 (Alger-Constantine), et de la voie ferr�e Alger- Annaba (ex-B�ne) o� se trouve Djerrah, au centre. Tigeur-Ouacif, Tigrine, A�t Oumallou, A�t-Oualmane, Tidjedjiga et A�t-Amar entourent, par le sud et l�ouest, Djerrah. Les nombreuses familles qui occupaient cette montagne �taient compos�es, comme le veut la tradition berb�re, de dizaines, voire de centaines de personnes. Actuellement, ces villages sont rattach�s � la commune de Ammal, situ�e � l�entr�e-ouest des gorges de Lakhdaria (ex-Palestro), dans la wilaya de Boumerd�s. Ces dechras, accroch�es aux flancs de montagnes rocailleuses et bois�es, o� de nombreuses familles y vivent, rendent leur acc�s tr�s difficile. La proximit� des voies de communication (RN 5 et voie ferr�e), strat�giques pour l�arm�e fran�aise, la nature du terrain et le caract�re r�solu de ces Kabyles de montagne, qui ont particip� � l�insurrection d�El-Mokrani, ont �t� probablement pris en compte par les chefs du FLN/ALN pour faire de Djerrah, et des autres villages, une r�gion de repli. Par ailleurs, le massif de Djerrah fait jonction, � moins de 10 kilom�tres � l�ouest, avec une autre r�gion r�put�e fief du FLN/ALN. Il s�agit du fameux massif de Bouzegza. Rappelons qu�� partir du congr�s de la Soummam, la r�gion est int�gr�e � la wilaya IV. Pour l�Histoire, c�est Oued Issers qui d�limitait les territoires des Wilayas III et IV.
Des humains gaz�s et enterr�s vivants
Il a 87 ans. La m�moire lui joue quelques fois des tours, comme au sujet des dates, mais il a quand m�me gard� l�essentiel. Sa�d Oubehri (Behri Said pour l��tat civil) se souvient parfaitement de son retour de l�enfer. Il est le second rescap� de la grotte o� ont p�ri, selon lui, il ne s�agit que d�une estimation de sa part, plus de 70 personnes. Le second rescap� est d�c�d� il y a moins d�une ann�e. �La grotte est �norme, et il y avait beaucoup de monde et un grand nombre de personnes que je ne connaissais pas. Chacun se cachait comme il le pouvait, pr�s de ses proches ou de ceux qu�il connaissait�, se souvient Da Sa�d, qui nous a re�us chez lui, � Boudouaou. A la question de la pr�sence des moudjahidine avec eux, il dira, fi�rement : �Vous savez, chez nous, m�me les civils sont des moudjahidine par la force des choses, d�s l��ge de la maturit�, c'est-�-dire � 14 ans.� Et de pr�ciser �Il y avait, dans la grotte de Tafraout, o� j��tais, des moudjahidine que je ne connaissais pas.� Sur les armes dont disposaient ses compagnons de la grotte, il a insist� sur ce point : �La grande majorit� n�avait aucune arme. Ceux qui en disposaient n�avaient que des armes rudimentaires. Le plus arm� n�avait qu�un vieux fusil de chasse.� Et de faire la comparaison avec les moyens dont disposaient les assaillants : �C�est comme si nous nous battions contre l�arm�e fran�aise avec des cailloux.� N�anmoins, il a fait �tat d�un combattant de l�ALN qui �tait arm� d�un FM. Il dira : �Il a ripost� � l�assaut des soldats fran�ais. Je crois qu�il a atteint un officier.� Puis, il nous a narr� la tentative de deux civils, des cousins, arr�t�s par l�arm�e et qui se sont engag�s � le ramener, lui sp�cialement. �Comme ils ont �chou�, ils ont �t� abattus devant la grotte. Apr�s l��chec de l�assaut, les militaires ont install� du fil barbel� autour de l�entr�e de la grotte. Ils ont envoy� le gaz avec des pompes. Il �tait tr�s difficile de respirer. Le gaz nous �tranglait. J�ai dit aux gens qui �taient � cot� de moi d�essayer de se masquer. Moi, j��tais dans un endroit o� l�eau ruisselait. J�ai, alors, mouill� un chiffon que je mettais sur mon visage, en plus du burnous que j�avais sur ma t�te.� Da Sa�d n�a pu nous indiquer la nature du gaz. Il s�est content� de dire que �c�est comme le gaz que nous br�lons pour cuisiner �. Il faisait allusion au p�trole utilis� par les m�nag�res il y a quelques d�cennies. �Apr�s plusieurs jours pass�s dans la grotte, j�ai dit � mes voisins que j�allais sortir. Nous �tions seulement quatre � quitter vivants la grotte. Je crois que tous les autres �taient morts. Deux personnes, que je ne connaissais pas, sont mortes d�s qu�elles ont vu la lumi�re du jour. Moi-m�me et La�chaoui A�ssa qui, lui aussi, a surv�cu, nous avions �t� pris en charge par les femmes du village qui nous ont soign�s avec seulement de l�huile d�olive. Elles n�avaient qu�un petit morceau de pain, qu�elles r�servaient aux enfants.� L�homme relatait difficilement les faits, sans haine et sans col�re. Il parlait comme savent le faire les vieux sages Kabyles. Il nous a relat�, en pr�sence de ses deux fils, l�horreur qu�avaient v�cu lui-m�me et des dizaines d�Alg�riens dans cette grotte.
Technique et moyens d�extermination
Le r�cit de Da Sa�d est compl�t� par ceux de son fr�re Oubehri Mohamed, de Ma�llem Rabah, 76 ans, et de Bouchiouane Mina, 76 ans, veuve de Haddadou Rabah. Le vieux Rabah affirme que les grottes �taient utilis�es aussi bien comme centre de soins des moudjahidine que comme caches pour les civils �D�s qu�un ratissage �tait d�clench� par l�arm�e fran�aise dans la r�gion, constitu�e actuellement par les communes de Ammal, d�A�t-Amrane de Souk-El-Had (Th�nia ex- M�nerville Ndlr), et m�me de Zemmouri, tout le monde accourait vers ces lieux s�rs. C�est pour cela qu�il y avait beaucoup de monde.� Il se rappelle que les militaires fran�ais ont bombard� l�entr�e de la grotte et que, devant la r�sistance des moudjahiddine se trouvant � l�int�rieur, les assaillants l�ont pulv�ris�e de gaz et ont attendu trois jours avant de lever le si�ge. Par crainte de repr�sailles, les villageois ont mis quelques jours pour s�approcher de la grotte et tenter d�y p�n�trer. �Il �tait impossible d�entrer. Le gaz �tait trop puissant�, r�v�lera-t-il. Il confirmera, par ailleurs, l�information sur le nombre de rescap�s. �Seuls quatre survivants sont sortis. Deux d�entre eux sont morts juste � la sortie.� Quant � lla Mina, � la premi�re question, elle ne s�est pas arr�t�e de parler de ce massacre. Elle avait, enfin, l�occasion de vider son c�ur et se d�charger de ce fardeau, lourdement et longtemps support� : �Mon fils, � notre arriv�e devant l�entr�e de cette grotte, � terre, �tait toujours br�lante. Toutes les femmes se sont mobilis�es pour ramener de l�eau afin de refroidir les alentours. Personne ne pouvait respirer, tellement les douleurs dues au gaz �taient violentes. � Et d�encha�ner : �Les moudjahidine m�avaient charg� de soigner les deux rescap�s. J�ai veill� sur eux, en les alimentant d�huile d�olive pendant 8 jours. Ils ont �t� r�cup�r�s par la suite par l�ALN.� Elle est s�re que pas moins de 140 civils �taient dans la grotte, au moment de l�injection du gaz.
Les lieux squatt�s par des islamistes arm�s
En d�pit de la situation s�curitaire et des difficult�s �conomiques que subit la r�gion sud de Ammal, Behri Mohamed � Mohamed Oubehri pour les gens de la r�gion - le fr�re du rescap�, est rest� � Tachehat, � moins de 3 kilom�tres de Djerrah. Sa modeste habitation est � quelques m�tres du poste avanc� de l�Arm�e nationale populaire (ANP). Pour ce qui est de notre souhait de nous rendre sur place, notre h�te nous le d�conseilla. Tout comme le jeune capitaine du d�tachement militaire, qui dit : �Votre d�sir de voir sur place la r�alit� de nos chouhadas est noble, mais je suis responsable de votre s�curit�. Comprenez-moi. Il y a des risques. De plus, le terrain est min�.� Il est, en effet, de notori�t� publique que les islamiste arm�s ont fait de la for�t de Djerrah leur base arri�re. D�ailleurs, le village martyr est compl�tement d�sert�, et grand nombre de ses habitations ont �t� d�truites. Accompagn� du pr�sident de l�association Assirem (Espoir), de Ammal et d�un po�te amateur local, nous avions rendu visite, � l�improviste, la derni�re semaine de juin 2009, � Da Mohamed Oubehri. Nous avions trouv� un t�moin qui garde des souvenirs vivaces de ce massacre collectif. Pour lui, ce sont quatre grottes qui ont �t� gaz�es le m�me jour. Il avance l�ann�e 1957 comme date du massacre. Selon ce qu�il nous a relat�, dans les 2e et 3e grottes, il y avait, respectivement, 40 et 15 personnes. Quant � la quatri�me, elle a �t� b�tonn�e et, � ce jour, aucun bilan n�a �t� fait. Pour la premi�re, o� s��tait cach� son fr�re, il avance le chiffre macabre de 70 personnes, majoritairement des civils sans armes. �Lorsque les soldats ont pulv�ris� au gaz cette caverne, ils ont constat� une fuite dans un autre endroit. Ils ont encore pulv�ris� de leur poison cet endroit, avant de le boucher. Ce gaz donne des douleurs terribles aux yeux et � la gorge. Nous avions remarqu� �galement son impact sur l��corce des arbres. Et � ce jour, il cause des troubles aux humains.� Il se souvient, aussi, que la plupart des moudjahidine ont r�ussi � �chapper � l�encerclement des lieux. En conclusion de l�entretien il lance, en ces termes, une fl�chette � la famille r�volutionnaire de la r�gion : �Que ceux qui se disent v�ritables moudjahidine viennent nous montrer les grottes.�
4 ou 7 grottes gaz�es ?
Il est utile de dire que nous n�avons pas r�colt� toutes les informations utiles pour pr�senter un bilan exact sur le nombre des victimes. Cependant, pour la majorit� de nos interlocuteurs, la liste des chouhadas d�passe, largement, les 200 martyrs. Par ailleurs, ils font unanimement �tat de tueries au gaz. Pour eux, des traces demeurent et il est loisible d�effectuer des pr�l�vements aux fins d�analyses pour le prouver. Comme on l�a vu, Behri Mohamed parle de 4 grottes. Or, une autre personne native du village Henni, situ� en aval de Djerrah et du massif o� a eu lieu le drame, Haddad Ahmed, 58 ans, jure qu�il a recens� 7 grottes dans lesquelles pas moins de 200 personnes ont �t� tu�es au gaz. Il est normal que ce dossier reste ouvert, d�autant plus que, selon ce que nous avons entendu, la loi universelle portant sur l�obligation d��pargner les civils en temps de guerre et l�interdiction de l�emploi de produits chimiques et gazeux mortels contre les humains aurait �t� viol�e. Dans de ce drame de Djerrah, tout rel�ve du g�nocide.


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