On a tellement pris la Peste d�Albert Camus pour une all�gorie politique, qu�on en a presque oubli� qu�une �pid�mie de peste r�elle poserait des probl�mes politiques. Or, justement, ce qui vient nous rappeler aujourd�hui l��pid�mie de la grippe porcine. Le lancement de la campagne de vaccination vit encore dans l�incertitude ce qui engendre peur et soup�ons sur l�efficacit� du vaccin aupr�s de la population. Mais le temps des catastrophes n�est pas uniquement de dimension m�dicale, cette pand�mie vient aussi mettre � jour d�autres crises auxquelles les politiques doivent faire face durant l�ann�e 2010, celle du ch�mage et de l�exclusion sociale qui touche des milliers de personnes, celle de la pauvret� qui frappe des centaines de famille, de la flamb�e des prix alimentaires, la crise du logement, les gr�ves des �tudiants, lyc�ens et les centres de formation, les enseignants et les m�decins des secteurs sanitaires. C�est pourquoi l�ann�e 2010, selon de nombreux citoyens, sera celle de tous les dangers. Nombreux universitaires essayent de comprendre la nature de la crise multidimensionnelle qui frappe l�Alg�rie. Pour certains, il s�agit tr�s clairement d�une crise de grande ampleur due essentiellement � la c�cit� de nos gouvernants, de la corruption, du refus de la r�forme (syst�me �ducatif, sant� publique, syst�me bancaire, etc.) c�est pourquoi l�Alg�rie a accumul� plus de handicaps que d�autres pays voisins (Maroc, Tunisie) et qui n�ont pas de ressources p�troli�res (rente). La politique de l�autruche de nos d�cideurs a rendu l�Alg�rie plus vuln�rable et elle aura plus de mal � sortir de la r�cession et � trouver un trend de croissance. Comment expliquer que 38 ans apr�s l�ind�pendance, le pays n�ait pas pu se moderniser et soit entr� dans le XXIe si�cle sans prendre la juste mesure des changements qui s�imposent ? Cela explique, en outre, que la crise y soit s�v�re et durable, et que l�Alg�rie doit d�sormais accomplir, en peu de temps et de mani�re douloureuse, l�indispensable mutation, que nos politiques ont refus� d�entreprendre depuis si longtemps mais cela exige une v�ritable r�volution culturelle, de sorte que les vrais d�cideurs politiques de ce pays, notamment ceux qui font passer l�Alg�rie avant tout, d�inviter certains d�put�s, s�nateurs et ministres � quitter la table, car ils sont simplement incomp�tents, et les remplacer par les technocrates, tels que le pr�sident de la R�publique l�avait promis. Mais le peuple alg�rien n�a rien vu � ce jour. Le monde d�aujourd�hui n�est plus celui d�hier et celui de demain sera encore diff�rent. Diff�rent notamment pour des raisons �videntes telles que l�aspiration profonde d�individus � plus de libert�, de justice et de d�mocratie. Alors ayons le courage de relever le d�fi du sphinx : �Invente ou je te d�vore.�