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La fatalit� de M�tis Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 02 - 2010

Je crois que le mythe de M�tis est toujours � m�diter. M�tis signifie en grec ancien, quelque chose comme �la ruse, le conseil�. Cette Oc�anide, fille de l�oc�an, est pr�sent�e par H�siode (po�te grec du VIIIe si�cle avant J.-C., environ vers -700. auteur entre autres de les Travaux et les jours), dans les �crits duquel elle appara�t la premi�re fois, comme celle �qui sait plus de choses que tout dieu ou homme mortel�.
Elle personnifie � la fois la sagesse et l�intelligence rus�e. Magicienne, elle fut la premi�re femme de Zeus. Les dieux avaient la f�cheuse habitude d�avaler tout bonnement celles et ceux, humains ou dieux, qui les contrariaient. M�tis re�ut ainsi la mission de son �poux, Zeus, de pr�parer une mixture vomitive destin�e � Cronos, le ma�tre du temps, fils d�Ouranos, le ciel, et de Ga�a, la terre, afin qu�il r�gurgite les enfants qu�il avait aval�s. Cela fait, Cronos fut d�tr�n� par eux puis jet� dans les profondeurs du Tartare. C�est Zeus, son fils, qui le rempla�a sur le tr�ne au terme de ce qu�on appellerait un coup d�Etat. Mais tandis que M�tis �tait enceinte d�Ath�na, Ouranos et Ga�a, les grands-parents en quelque sorte, pr�vinrent Zeus que son �pouse allait accoucher d�un fils qui le d�tr�nerait comme lui-m�me avait d�tr�n� Cronos, son p�re, perp�tuant ainsi l�h�ritage familial du coup d��tat. Pour enrayer cette fatalit� de devoir perdre son tr�ne du fait de son propre fils exer�ant la force brutale, Zeus r�solut le probl�me � la source. Ni d�une ni de deux, il avala la m�re. Comme �a, au moins, il savait o� elle se trouvait. Ce fut pour lui tout b�n�fice car outre le fait d'emp�cher la venue au monde du tyran putschiste, il r�alisa un placement. Du fond de ses entrailles o� d�sormais elle aurait ses appartements, M�tis allait aider le ma�tre de l�Olympe � discerner entre le bien et le mal. Mais les choses ne se passent jamais comme on les pr�voit. M�me les dieux sont contrari�s. M�tis incarc�r�e dans ses boyaux, il fallait bien que l�enfant sorte de quelque part. Quelques mois plus tard, alors qu�il se trouvait au bord du lac Triton, Zeus ressentit de violents maux de t�te. Il fit qu�rir le dieu forgeron H�pha�stos ou Prom�th�e, selon les auteurs. Zeus re�ut un coup de hache qui lui ouvrit le cr�ne d�o� jaillit Ath�na arm�e d�une lance et d�un bouclier en poussant un cri de guerre qui, depuis, n�a jamais cess� de retentir chez les humains. C�est que M�tis avait con�u sa fille en m�me temps que son armure. Et c�est arm�e de pied en cape que naquit celle qui allait devenir la d�esse de la guerre et de la sagesse. Elle rejoignit bien entendu par h�r�dit� l�Olympe o� elle occupa une place privil�gi�e, celle de favorite de son Zeus de p�re. Tout comme ce dernier, elle eut entre ses mains l��gide et l�usage du bouton atomique d�alors, c'est-�-dire le lancement de la foudre et du tonnerre. Pourquoi M�tis et maintenant ? A vrai dire, je ne sais pas trop. Une sorte d�intuition de la n�cessit� de revenir aux sources mythologiques pour mieux comprendre cette esp�ce de farce de l�Histoire qui se r�p�te. On n�aura rien invent�, �videmment. R�fl�chir, c�est sans doute interpr�ter ou, encore mieux, changer le monde qui se construit sur ce qui est d�j� en place depuis le d�but. M�tis est un double symbole : celui de la ruse et de la sagesse, de m�me que sa fille Ath�na est celui de la guerre et de la paix et de bien d�autres choses encore. Cette tradition des p�res qui mangent leurs enfants pour n�avoir pas � �tre destitu�s par eux est une des permanences de l�histoire politique de l�humanit�. Avaler. Ing�rer. Bouffer. Manger. Mastiquer. La symbolique de la disparition par l�assimilation, qui est un processus digestif, marque l�histoire du pouvoir. Car c�est bien de �a qu�il s�agit. Ah, le pouvoir. Depuis que les hommes ont compris qu�avoir le pouvoir sur l�autre est une fa�on de ne pas l�avoir sur soi, la lutte est devenue f�roce. Aucune histoire de pouvoir, de quelque taille que ce soit, quelque communaut� qu�elle concerne, n��chappe totalement � la fatalit� de M�tis. Pr�voir et pr�venir sont � la fois antagoniques et compl�mentaires. La ruse et la sagesse sont parfois les deux faces de la m�me strat�gie de pouvoir. Quand on le prend par la force ou par la ruse, on le perdra de la m�me mani�re m�me si l�on enterre la m�re du putschiste au fond de soi. C'est-�-dire l� d�o� rien ne sortira sans qu�on le sache et le veuille. Qui est M�tis et qui est Zeus et qui avale qui dans notre fiction nationale ? Etant mythique, M�tis peut ne pas �tre f�minin, bien entendu. La suite, chacun la construira comme il lui convient. C�est l�avantage et l�inconv�nient de la fiction. Elle sort de l�imaginaire et s�adresse � lui. Parfois, bien entendu, elle rencontre la r�alit� et elle l��pouse. Mais c�est rare. M�tis doit �tre encore au fond des boyaux d�un Zeus qui ne souffre pas de maux de t�te.

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