Le football algérien a vécu, ces deux derniers jours, au rythme d'un évènement qui prétend le remettre sur les rails de la performance. La Fédération algérienne de football, organisatrice du rendez-vous, espère, qu'après ce symposium, on passera à une l'importante étape de la remise en cause d'un système qui s'est avéré obsolète et complètement dépassé. Restera à savoir ce que décideront les autorités du pays étant entendu que le renouveau vers lequel le symposium cherche à appliquer, demande des moyens aussi bien humains que matériels. Cela suppose des budgets supplémentaires, sachant que les besoins financiers iront croissant. Il est habituel d'affirmer que l'équipe nationale est la vitrine d'un sport donné. La sélection du football a remarquablement bien servi ce sport durant toutes ces dernières années. Ses performances ont dépassé les frontières du pays et lui ont permis de devenir la meilleure équipe nationale du continent africain et du monde arabe. Sa double qualification à la Coupe du monde et sa présence, pour la première fois de son histoire, à un huitième de finale de cette prestigieuse compétition, ont été le couronnement d'une série d'exploits qui a subjugué le peuple algérien. Le problème est que cette sélection était, essentiellement, composée de joueurs issus de notre émigration, à savoir des sportifs qui ne doivent rien au système de formation du football local. S'il est normal de faire appel à un sportif algérien où qu'il se trouve dans le monde, il ne peut être toléré que ce sportif soit utilisé pour pallier au désert, en matière de talents, qu'offre le football algérien local. Aujourd'hui, le constat est plus qu'accablant. Le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, a clairement affiché, à l'ouverture du symposium, sa déception de voir le sport que son instance gère se morfondre dans une situation qui pourrait, à plus ou moins long terme, filer vers une mort certaine. C'est la même amertume que l'on a retrouvée chez le directeur technique national, Rabah Saâdane, pour qui l'équipe nationale pourrait ne pas se qualifier à la CAN 2019 en dépit du fait d'être tombée dans un groupe de qualification des plus abordables. Le symposium va proposer des solutions pour la survie de ce sport mais également pour qu'il devienne productif. Ce n'est pas la première fois que la Fédération algérienne de football organise un tel évènement. En 1995, on l'avait qualifié «d'assises pour le redressement du football». Les travaux et les propositions de ce rendez-vous avaient été consignés dans des documents qui n'ont jamais servi. Des années plus tard, on a demandé à la Fédération de passer à la refondation du football, initiative qui a amené l'Etat à débloquer, annuellement, 35 milliards de centimes en faveur de ce sport. En 2010, année où le professionnalisme a été lancé dans notre pays, un Conseil interministériel a arrêté les mesures jugées nécessaires pour la mise en place de ce système. Force est de reconnaître que malgré toutes ces entreprises, la bateau est resté à quai. Le football algérien se contente toujours de vivre dans sa médiocrité quotidienne et de se cacher derrière les résultats d'une équipe nationale composée de joueurs qui ne doivent rien à son système de formation. Mais cette équipe nationale n'est plus aussi performante qu'auparavant d'où l'absolue nécessité de tout remettre en cause au risque de perturber ceux pour qui cette lamentable situation n'a rien d'inquiétant. Le constat établi, les solutions préconisées, tout dépendra maintenant de ce que va décider le gouvernement étant entendu, comme nous le disions plus haut, que ce renouveau sera exigible de moyens humains et matériels conséquents. Le football algérien accuse un tel retard qu'il faudrait une révolution pour le remettre en marche. C'est le devoir de tous ceux et de toutes celles qui composent sa famille, sans quoi c'est vers un précipice sans fond que l'on va mener ce sport.