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"Si tisselbi ar tafat" : de la folie à la lumière
"Tamacahut taneggarut", roman en Tamazight de Lynda Koudache
Publié dans Liberté le 27 - 02 - 2018

Le passage de la littérature tamazight de l'oral à l'écrit demeure laborieux. Bélaïd At Ali (1909-1950) en fut l'artisan dont "l'apport à la littérature berbère réside certainement dans cette ouverture du champ de la prose écrite qu'il a contribué à constituer" dans la continuité de ses prédécesseurs Bensdira et Boulifa. Depuis, le chemin a été long, jusqu'à l'éclosion du roman amazigh à partir des années 1980 avec Rachid Aliche (Asfel-1981), Saïd Sadi (Askuti-1983), Amar Mezdad (Id d was- 1990), Salem Zénia (Tafrara-1995).
Pour la poésie, nous pouvons citer Mouloud Mammeri (Poèmes kabyles anciens-1980), le théâtre avec Mohya, et la chanson à texte vont renforcer le développement de la littérature amazighe qui va connaître une relative accélération ces dernières années, comme en témoigne sa présence aux différents salons littéraires locaux et internationaux. C'est dans ce sillage que progresse une jeune romancière algérienne d'expression kabyle, Lynda Koudache, au palmarès déjà assez riche. Lauréate du Prix du Forum Femme Méditerranée en 2009 à Marseille pour sa nouvelle Anagi n tudert et du Prix Assia Djebar en 2016 pour son roman Tamacahut Taneggarut, elle écrit d'abord des poèmes et des nouvelles, avant de devenir la première femme algérienne à écrire un roman en tamazight, Aecciw n'Tmes, en 2009 : Ouzna, femme courageuse, raconte sa vie et celle de sa mère en brisant des tabous. Tirant profit des critiques qui ont accompagné cet ouvrage, Lynda Koudache va s'appliquer pendant trois ans à écrire son dernier roman, Tamacahut Taneggarut (La dernière histoire). Elle s'y mue en ciseleuse de mots pour décrire les situations et les personnages qui composent son roman. "J'ai voulu exploiter le riche vocabulaire kabyle, rendre vie à des mots oubliés et leur donner une dimension littéraire." Le destin de Chabha Nat Bannen est dramatique. Non désirée à sa naissance, sa mère lui donnera le prénom de sa pire ennemie, sa belle-mère, "comme pour la détester deux fois". Le père abandonne son foyer. La mère de Chabha se débarrasse d'elle, la "donnant" à un homme sexuellement infirme qui se marie juste pour dissimuler son handicap. En secondes noces, Chabha sera "livrée" à un vieux notable dans un arch où la jeune femme, tombée enceinte, découvrira les dessous d'une société hypocrite. Elle retourne chez sa mère qui mène une vie dissolue et dont l'ami du moment cherche à abuser de Chabha qui, d'effarement en traumatisme, va sombrer dans la folie. À l'hôpital psychiatrique, elle découvre l'univers des femmes broyées par la société. Chabha relativise son sort. Elle rencontre Tajedjigt – la bien nommée –, une sociologue qui va lui apprendre des choses et surtout le goût de la lecture et de l'écriture. Sortie de l'hôpital, elle devient poétesse à succès. Elle fait la connaissance de Yidir Nat Talsa qui l'initiera à la philosophie et à l'ouverture sur le monde. Chabha écrira une œuvre qui sera traduite dans trente langues, y compris en Norvège, patrie du Nobel, comme pour prédire l'universalité à la littérature amazighe. Dans son œuvre, Lynda Koudache exprime ses émotions, brise les tabous, rend hommage à des militants de la culture amazighe comme Mouloud Mammeri et Kateb Yacine ; aux femmes comme Dihya, Fadma n'Soumer, Fadma, Taous Amrouche et Assia Djebar.
Mais, dit-elle, son ultime motivation reste la promotion de la culture et de la littérature amazighes. Dense, à la trame bien structurée, riche en vocabulaire kabyle ancien et nouveau, ce roman, d'une lecture captivante, figurera sans nul doute parmi les grands classiques de la littérature amazighe.
ALI BEDRICI
Tamacahut Taneggarut, roman de Lynda Koudache, édition Routnahcom, 316 pages, 2016.


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