Les Algériens n'ont pas tardé à exprimer leur compassion et solidarité avec les familles endeuillées suite au crash de l'avion Iliouchine des Forces aériennes algériennes, survenu mercredi à Boufarik. Cette tragédie nationale qui a coûté la vie à 257 éléments de l'ANP dont dix membres d'équipage a provoqué une véritable onde de choc dans tout le pays. L'élan de solidarité de la part des citoyens algériens a été remarquable, méritant d'être salué. Dans le périmètre de la base militaire aérienne de Boufarik à Blida, à quelques kilomètres d'Alger, des témoins du crash de l'avion militaire de l'Armée nationale populaire (ANP) ont afflué par dizaines pour porter secours aux possibles survivants. Les vidéos de témoignage diffusées sur les chaînes de télévision et sur les réseaux sociaux sont très émouvantes. On raconte comment des dizaines d'habitants de la périphérie où le sinistre a eu lieu ont accouru pour prêter aide et assistance. «On croyait qu'il s'agissait d'un tremblement de terre. Mais nous avons été alertés par la fumée éparse qui s'est dégagée. Mon voisin et moi nous sommes dépêchés sur les lieux munis de couvertures et de draps pour couvrir les cadavres calcinés. C'était horrible !» a raconté l'un des habitants. Cet insoutenable désastre a tenu en émoi et attristé des centaines de familles qui attendaient pour certains le retour d'un des leurs, et d'autres qui ne les ont pas vus depuis quelques mois. Pour permettre l'identification des cadavres carbonisés au moyen de tests ADN, des membres des familles des victimes ont dû se déplacer à Boufarik et Alger. Ils ont trouvé accueil dans de nombreux hôtels et foyers de la région. En effet, la majorité des hôtels de la wilaya de Blida a ouvert ses portes depuis mercredi aux familles des victimes qui ont convergé en grand nombre vers cette ville, à partir de différentes wilayas du pays, en leur assurant gîte et couvert à titre gracieux, reflétant, si besoin est, la solidarité du peuple algérien dans les situations difficiles. La direction de l'Action sociale de la wilaya (DAS) a pour sa part ouvert deux centres d'hébergement à leur profit. Il s'agit de l'ancien centre de rééducation des filles Ben Achour et de la nouvelle école des malvoyants d'Ouled Aich. De son côté, la ministre de la Solidarité nationale, Ghania Eddalia, après avoir exprimé sa compassion et présenté ses condoléances aux familles des martyrs ainsi qu'aux dirigeants et membres de l'ANP, a fait état de l'ouverture de ces deux centres relevant du secteur de la solidarité nationale. Elle a affirmé également que le secteur de la solidarité nationale a mobilisé tous les moyens nécessaires pour la prise en charge des familles des victimes, qui se sont déplacées à Blida pour identifier les corps de leurs proches. Des instructions ont été données à la DAS, aux cellules de solidarité et à la société civile pour coordonner leurs actions avec la direction du développement social et les services de wilaya en vue d'intensifier et de renforcer l'action de solidarité au profit des familles des victimes, en leur assurant une prise en charge psychologique à même d'atténuer leur douleur suite à cette terrible épreuve. Des psychologues sont également mobilisés au niveau des sièges de la Gendarmerie nationale pour prendre en charge les familles venues s'informer du lieu où se trouvent les dépouilles des leurs. Solidarité sur les réseaux sociaux Sur les réseaux sociaux, les réactions de sympathie et de compassion se sont poursuivies de la part même des citoyens de pays arabes. On cite à titre d'exemple la vidéo des élèves d'un lycée à Ghaza en Palestine, postée sur Facebook, qui ont exprimé leurs solidarité et présenté leurs condoléances au peuple algérien, saluant à l'occasion le rôle et le soutien de l'Algérie de la cause palestinienne. Hassan Houssini, un célèbre prêcheur du Bahrein, qui a passé deux mois en Algérie, a posté également une vidéo sur son compte Tweeter où il dit être affligé par ce drame, après avoir prié pour «les martyrs algériens».