Ils n'exigent pas des médailles. Les anciens combattants algériens du Proche-Orient souhaitent juste être considérés. Ils ont créé une légende tant en Egypte que dans les autres pays arabes pour leur courage prouvé pendant les guerres de 1967 et 1973 contre Israël. Les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) ayant participé aux guerres du Proche-Orient en 1967 et 1973 seront reconnus pour leur engagement au côté de la cause palestinienne suite à la décision du Conseil des ministres, présidé par le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika, en approuvant la proposition portant création de «la médaille de la participation» à ces guerres. C'était en 2015. Cette mesure vient en réponse à une attente exprimée depuis plus d'une dizaine d'années par les anciens combattants aux guerres arabo-israéliennes de 1967 et 1973. L'Organisation nationale des anciens combattants du Moyen-Orient en 1967 et 1973 (ONACMO), agréée en 2011, réclamait une reconnaissance de leurs droits moraux et sociaux. Nous demandons une reconnaissance historique pour tous les combattants qui ont sacrifié une partie de leur vie en participant à ces guerres, ne cessaient-ils de réclamer en multipliant conférences de presse et des rassemblements dans des lieux publics. Le communiqué du Conseil des ministres indique, à ce propos, que cette médaille sera décernée selon des critères énoncés dans la loi, même à titre posthume, aux éléments de l'Armée nationale populaire ayant pris part à ces deux engagements. 6 000 à 7 000 soldats algériens sont tombés au champ d'honneur durant les deux guerres de 1967 et 1973, d'après l'ONACMO, témoignant : «L'arrivéede l'Armée algérienne sur le front apporta un grand soulagement aux forces égyptiennes exténuées car ne disposant pas d'un matériel de guerre adéquat face à cette armada d'Israël. La prise de position de nuit de l'Armée algérienne sur un front large d'environ vingt cinq (25) kilomètres n'à pas été facile, le vrombissement des bulldozers intrigua fortement Israël qui n'était distant que d'environ six cent mètres, au levée du jour l'ennemi constata un changement radical du front qui lui faisait face. A partir de ce jour les forces israéliennes stoppèrent net tout mouvement , un cessez-le-feu avait été signé mais sans la présence de l'Armée algérienne dont la notoriété aux combats n'est pas un vain mot, Israël ne l'aurait volontiers pas respecté le cessez-le-feu. L'occupation totale par l'Armée algérienne de la ligne Barlev en 6h de combat est une prouesse, car cette ligne est classée imprenable par les grands stratèges américains et européens qui l'ont visité. Cette ligne disposait d'une puissance de feu impressionnante. A tout cet arsenal de protection les stratèges égyptiens ont trouvé les solutions idoines. Le souci majeur du haut commandement était la réussite de la traversée et l'occupation de la ligne Barlev d'ou l'engagement total de la 2°et 3° armée dès le départ cette guerre était limitée dans le temps et dans l'espace, dans ses mémoires le chef d'Etat-major israélien le général David Elazar raconte que lors d'une discussion au sein du haut commandement israélien au sujet d'une éventuelle tentative de traversée du canal de suez par les forces armées égyptiennes, le général d'Israël Moshé Dayan avait dit: pour traverser le canal les Egyptiens devront avoir le soutien du génie de l'armée américaine et de l'armée russe à la fois. Le journal Al Ahram d'Egypte a noté, en 2013, l'importance de la participation de l'Armée algérienne dans cette guerre et son apport incontestable sur le plan matériel et humain. «L'Algérie était le deuxième pays après l'Irak en termes d'apport dans cette guerre aux côtés de l'Egypte. Elle a participé par plus de 2 000 soldats, plus de 800 sous-officiers et près de 200 officiers. Elle a également mobilisé 96 chars, des missiles et une cinquantaine d'avions de chasse russes», souligne le journal qui décrit l'attitude exemplaire et héroïque des soldats de l'armée d'Algerie.