Le 19 mai 1956 restera gravé à tout jamais dans la mémoire des Algériens étant une date phare dans la Révolution. Elle reflète l'engagement et la lutte des étudiants pour la libération de notre pays des griffes de l'ignoble colonisateur français. A cette occasion, l'Algérie a commémoré, hier, le 62e anniversaire de la Journée de l'étudiant, au Centre universitaire à Tipasa, en présence des ministres des Moudjahidine, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Culture et des membres de la famille révolutionnaire. A travers cette célébration, le peuple algérien a rendu hommage aux jeunes étudiants qui ont abandonné leur études, pour répondre à l'appel de la Révolution. Ainsi, un programme riche en activités culturelles et intellectuelles, a été au rendez-vous. Après la levée de l'emblème national, la pose d'une gerbe de fleurs et la lecture de la Fatiha en hommage aux chouhada, la délégation ministérielle a planté 257 arbres au centre universitaire de Tipaza en hommage aux victimes du crash de l'avion militaire à Boufarik. En outre, une convention de coopération, en matière d'histoire entre la direction des moudjahidine, la direction de la culture, le Centre universitaire Morsli Abdellah et la Radio nationale de Tipaza, a été signée. Par ailleurs, le 19 mai 1956 est la date où les Algériens se sont mobilisés pour entreprendre un débrayage général déclenché par la section d'Alger de l'Union générale des étudiants musulmans (Ugema). Cette grève était l'un des faits singuliers et exceptionnels qui ont tracé l'histoire des mouvements de libération dans le monde. En cette journée, les étudiants des universités et lycées ont quitté leurs classes pour répondre présents à cet appel et rejoindre le mouvement populaire aux côtés des paysans, des travailleurs et des jeunes, et s'engager, de la sort, dans la lutte pour la libération du pays. La grève de l'Ugema avait seulement certifié l'engagement de ces jeunes envers les objectifs du mouvement national. En effet, bien avant ce mouvement de débrayage, les étudiants avaient toujours dénoncé le colonialisme. Lors des années 1920 et 1930, certains de ces étudiants adhéraient dans de diverses associations qui appelaient à l'indépendance et à l'Etat national. A partir de 1920, la conscience nationale et les principes nationalistes étaient ancrés chez les étudiants algériens qui avaient créé, à cette même époque, l'Association des étudiants musulmans d'Afrique du Nord (Aeman et l'Association des Etudiants musulmans nord-africains (Aemna). Par ailleurs, la grève du 19 mai 1956 de l'Ugema, était marquée par un grand mouvement de mobilisation qui a vu la participation des étudiants des universités et des lycées. En ce jour, ils étaient des milliers à rejoindre le maquis et à intégrer les structures de l'ALN. Sur le plan politique, cette grève a démontré à l'administration coloniale qu'il lui était quasiment impossible de tenter une quelconque manipulation tendant à remonter les élites contre l'ALN, encore moins les étudiants contre l'aspiration du peuple à s'émanciper du joug du colonialisme.