Lorsque l'on découvre les toiles de l'artiste Ahmed Ben Youcef Stambouli, on est agréablement surpris par ce monde enfantin et ingénu de l'artiste. L'artiste-peintre Ahmed Ben Youcef Stambouli expose jusqu'au 26 juillet courant plus d'une cinquantaine de ses tableaux à la galerie Racim à Alger. Le plasticien nous introduit dans son jardin enchanté où lutins, farfadets espiègles batifolent et folâtrent au gré de leurs humeurs et envies. Cette exposition de l'artiste qui englobe 52 compositions de grands et moyens formats se décline dans la vision légère et taquine D'Ahmed Stambouli. L'artiste donne libre cours à son imaginaire et à sa créativité. Tel un enfant, il réalise des griffonnages, barbouillages, des tags, des graffitis, des silhouettes de gamins, des fleurs, des jeux comme un bambin qui se divertit et se distrait. Les jeux A ce sujet, il souligne : «je suis un enfant et je peins comme lui car celui-ci fait de la création selon son imaginaire. Je me suis inspiré de dessins d'enfants et je rentre dans cet univers enfantin. L'adulte peint avec ses yeux. D'ailleurs, le graffiti est art mural, comme les enfants qui dessinent sur les murs.» Faisant allusion aux thèmes préconisés dans son œuvre, l'artiste reprend ceux qui lui tiennent à cœur ou qui lui rappellent des souvenirs pas toujours plaisants. Les thématiques des Harragas, des jeux comme la marelle et le vélo sont ses préoccupations. «Enfant, j'ai toujours voulu un vélo et je ne l'ai pas eu», dit il. En outre, dans son tableau «Le chariot du supermarché» plaide pour la dénonciation de la société de consommation et l'enfant emmitouflé de pansement avec un seul œil représente les gens qui se surveillent et l'autre caché c'est celui de l'artiste. Marelle, vélo, semblent être ses jeux de prédilection qu'il prend plaisir à reproduire dans diverses compositions. Ces toiles sont un immense jardin, où les enfants se réjouissent et s'égayent dans une grande et allègre fête. Certains de ses tableaux un peu ésotériques sont difficiles à décrypter. Il faut avoir une hauteur de vue et une profondeur d'analyse comme celles de l'artiste pour mieux les appréhender. Sa palette colorée et enjouée est empreinte de tons vifs qu'il esquisse avec l'acrylique et les stylos feutres. L'œuvre d'Ahmed Ben Youcef Stambouli est un immense espace dédié à l'innocence, à la candeur et à la gaieté. Tout ce monde évolue dans un univers radieux, rayonnant et magnifique à l'image des enfants qui sont d'une grande candeur et ingénuité. Un riche parcours Il est à relever que l'artiste talentueux a fait ses études à l'école supérieure d'arts plastiques Ateliers Gili et César 1977 / 1981 à Paris. Par ailleurs, il a passé deux années de formation en architecture dans cette même ville. Ce membre de l'association internationale des arts plastiques (Unesco) et de l'union nationale des arts plastiques en Algérie ( UNAP) et d'une association en Tunisie et adhérent de l'Onda a une expérience professionnelle appréciable et conséquente notamment an qualité de professeur d'art à Miliana et directeur d'annexe des Beaux arts de Mostaganem. Ses travaux se résument dans la réalisation de fresques murales pour la télévision (émission inter lycées) et dans les décorations d'institutions privés et étatiques et de la réalisation de la statue d'Ali la Pointe à Miliana. Il a également dessiné la couverture d'un livre pour la direction de l'éducation. Dans ce riche parcours, les expositions collectives et personnelles sont innombrables, notamment en Algérie, Libye, Tunisie, France, Maroc, Espagne et Angleterre. Cette exposition fort intéressante mérite le déplacement.