Les produits artisanaux et manuels de la Kabylie viennent d'être honorés lors de la tenue de différentes manifestations culturelles qui ont eu lieu depuis le début de la saison estivale à ce jour. Après le bijou d'Ath-Yenni qui a été à l'honneur, la forge à Ihitoussène à Bouzeguène, cette fois-ci c'est au tour du tapis d'Aït Hichem qui sera en fête. En effet, le village d'Aït Hichem dans la commune d'Aït Yahia (à une soixantaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de Tizi-Ouzou) vivra à partir de demain au rythme de la 11ème édition de la fête du tapis qui s'étalera jusqu'au 13 du mois en cours. Organisée par l'association les femmes tisseuses pour la sauvegarde et la promotion du tapis «Azetta» en collaboration avec l'Assemblée populaire de wilaya (APW), les directions de la Culture, du Tourisme et de l'artisanat, de la formation professionnelle, la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM), cette manifestation a pour objectif la sauvegarde et la transmission de ce métier ancestral typiquement féminin aux futures générations. Mais aussi pour assurer la promotion de ce patrimoine national. Selon les organisateurs de ce festival, une centaine de tapissiers et tapissières venus de plusieurs wilayas du pays y prendront part à cette fête et qui devront exposer leurs produits. Ainsi, des artisans représentants les différentes activités artisanales participeront à des expositions-vente de divers produits traditionnels (bijou, poterie, vanneries, fantaisie). Ajouté à cela, des séances d'estampillage du tapis seront au rendez-vous pour sélectionner le meilleur tapis confectionné d'une manière professionnelle et qui répond aux normes internationales. A souligner que parmi les critères de sélection prise en considération par le jury c'est bien la qualité de la laine et le fil. D'ailleurs, des conférences-débats seront organisées tout au long de cette fête durant lesquelles les tisseuses de Ath Hichem devront exposer, une énième fois, les problèmes rencontrées sur le terrain pour exercer leur activité qu'elle ont hérité de leur mère et grand-mère. Ces lacunes qui s'articulent essentiellement dans le manque de la matière première en l'occurrence la laine sur le marché local. «Nous sommes contraintes de se déplacer à Ghardaïa malgré les aléas du voyage pour procurer une laine de qualité», nous confie une tisseuse sous les initiales de D.H. Notre interlocutrice a affirmé que vu ces contraintes rencontrées sur le terrain, les jeunes filles s'intéressent de moins en moins à ce métier exclusivement féminin, éprouvant mais, aussi qui pourra contribuer au développement de l'économie locale. D'ailleurs, des rencontres entre les tisseuses avec les opérateurs économiques sont prévues durant cette fête visant la promotion du tapis d'Ath Hichem sur le marché national et même international. Dans le même ordre d'idée, les tisseuses ont déploré en unanimité, la concurrence déloyale à laquelle fait face ce tapis mural ficelé et confectionné avec les mains de ces tisseuses qualifiées. «Nous faisons appel au ministère de la Tutelle de veiller sur la sauvegarde de ce tapis qui constitue le patrimoine culturel et identitaire». Pour rappel qu'une subvention d'un millions de dinars a été alloué par la wilaya, lors de la clôture de la 8e édition du Festival national du tapis qui a eu lieu l'année écoulée à la Maison de la culture mouloud Mammeri. Une initiative qui vise l'encouragement de ces femmes tisseuses de Ath Hichem à pérenniser leur métier et à faciliter l'écoulement de leur produit. A souligner que la 9e édition du Festival national du tapis d'Aït Hichem aura lieu du 17 au 21 octobre prochain au chef-lieu de la wilaya.