L'autodidaxie représente un phénomène important et extrêmement répandu au Théâtre Régional de Batna. Presque que tous ses comédiens titulaires ou occasionnels n'ont pas reçu de formation et se sont formés sur le tas. Sur un nombre important dépassant les 350 comédiens dont une cinquantaine de comédiennes distribués dans les 74 pièces théâtrales durant l'existence de cette entreprise d'art ...dramatique, seulement deux ou trois sont titulaires d'un diplôme d'actorat et deux (sur les six) avaient suivaient un stage de formation continue à Moscou en 1987 et 1988. Le phénomène mérite une étude, si les intentions plaident pour le développement du théâtre. Après la création du Théâtre Régional de Batna en 1985 et sa désignation à la tête de cette entreprise en1986, Salah Lombarkia avait accordé une grande importance à la formation de ses comédiens, parce que, durant son expérience, il avait compris que le don seul ne suffisait et qu'il fallait l'appuyer "d'une formation professionnelle continue tout au long de la vie", comme il préférait répéter dans ses discours et ses conseils prodigués aux comédiens. Formation à Moscou Joignant acte à la parole, le défunt maître de conférences Salah Lombarkia avait fait bénéficier six de ses comédiens de deux stages de formation et de perfectionnement d'un mois : le premier s'était étalé du 17 octobre au 26 décembre en 1987, et le deuxième s'était déroulé la même période, en 1988. Les deux stages de formation professionnelle ont eu lieu à l'école des cadres de la Culture de Moscou en Russie (ex-URSS). Ces deux groupes de comédiens se composaient : le premier d'Aïcha Bouarara, Salim Ferroudj, Mammeria Rachid et Bensbâa Lotfi et le deuxième de Tiar Djamel et de Hocine Belghmas. Ces comédiens avaient suivi cette formation dans le but de développer leurs compétences professionnelles étant donné qu'ils ont appris sur le tas leur métier de comédien. De ces six comédiens Tiar Djamel et Salim Ferroudj sont comédiens titulaires du T R B. Pour les titulaires de diplômes d'actorat, leur nombre se limite à deux ou trois comédiens, qui ont suivi une formation de six années à l'annexe de Batna rattachée l'Institut National des Arts Dramatiques à Bordj Kiffan, qui avait ouvert ses portes en 1988. Malheureusement cette annexe n'avait pas fait long feu et au bout de six ans de formation, juste à l'éclosion de sa première couvée, elle avait fermé ses portes et mis la clef sous le paillasson pour des raisons qu'on ignore jusqu'à présent en 1992. Il est à rappeler que durant cet espace temporel, cette annexe avait formé une seule couvée de 17 comédiens et d'environ 40 animateurs, mais seulement deux comédiens sont employés par le Théâtre Régional de Batna. A quand le réveil ? Plusieurs comédiens connus ont été formés dans cette annexe notamment Rafik Lombarkia, Leboukh Fouad, Chiba Lahcène, Benhamimi Ali, Brahim Bouzida, Sahraoui Samira, Hellal Saâdane, Amel Messaï, Seghiri Ahmed et Houidi Abdelhakim (Hakim) (transfert sur Alger en 2e année). On se demande quand la direction de cette entreprise d'art dramatique décidera de leur assurer des formations continues pour qu'ils soient au diapason avec les nouveautés qui se pratiquent sur les scènes des théâtres du monde et par la même occasion qu'ils développent le théâtre à Batna. Qui osera réveiller la belle au bois dormant ?
