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La fête de l'achoura célébrée aujourd'hui: Entre vœux et rites…
Publié dans Le Temps d'Algérie le 19 - 09 - 2018

La Kabylie célèbre aujourd'hui, à l'instar de toutes les régions du pays, une fête religieuse à profond et fort ancrage dans la société. Il s'agit de la fête de l'achoura ou taâchourt.
Dans certaines régions, notamment en haute Kabylie (contrairement à la Kabylie maritime), elle est célébrée avec faste car elle reste l'une des rares fêtes religieuses à marquer encore profondément les us et coutumes.
Cette fête qui est surtout marquée par de véritables rites et cérémonies de réjouissance comme «timechrat» et «zerda» est aussi une occasion de retrouvailles.
Les différents et nombreux mausolées disséminés à travers les localités et villages de la haute Kabylie, comme à Larbaâ Nath Irathen, à Béni Douala, à Aïn el Hammam, à Mekla, à Souamaâ, à Bouzguène etc, constituent, l'espace d'une journée, un lieu de convergence pour des milliers de personnes qui viennent en quête de «baraka» des saints patrons des lieux.
Sur place, on fait des offrandes, des dons en argent ou autre avant de s'adonner aux prières et aux vœux de prospérité et de paix. Cette fête est particulièrement vénérée. Elle permet surtout aux caisses communes des villages de se remplir. L'argent collecté sert généralement au financement des projets des villages et à l'entretien des ruelles, des cimetières. L'Achoura ce n'est pas seulement les prières et les collectes de dons. C'est aussi et surtout une occasion inouïe pour les jeunes filles de se faire belles, d'implorer les saints afin qu'elles se marient.
Nombreux sont ceux qui demandent en mariage les jeunes au niveau même des mausolées.
D'ailleurs, il existe un adage qui déconseille aux jeunes de s'engager pour le mariage le jour de Taâchourt car, en pareille occasion, toutes les filles se font belles et s'habillent de leurs plus beaux atours.
Timechret, un rite qui marque cette fête
Cette année, la fête de l'achoura intervient, donc, à la veille du mois d'octobre qui marque avec le début de novembre une halte importante dans la vie socio-économique en Kabylie.
Cette période est surtout marquée par des traditions et des rites immémoriaux qui subsistent encore. Et l'occasion est surtout idoine du fait que le ciel a été généreux, lui qui a arrosé la région avec ses premières pluies qui augurent une saison agricole prospère. Elle coïncide presque avec une période où l'on s'adonne à un rite qui la marque, à savoir Timchret ou Lewziaâ.
Ce rite occupe une place prépondérante lors de la célébration des fêtes agraires qui, cependant, se déroulent pratiquement toute l'année.Malgré les bouleversements qui ont touché la société algérienne général et kabyle en particulier, il est utile de mettre l'accent sur le fait que ces fêtes continuent toujours d'avoir pour principale fonction de resserrer les liens, de restaurer le dialogue entre les diverses composantes de la société. Lors de ces rituels et autres cérémonies justement, les membres de la communauté villageoise, cette entité qui a résisté à tant d'aléas, se réunissent dans un seul élan spirituel et festif à la fois.
Bien que ces rituels portent souvent une apparence religieuse, il est essentiel de dire qu'une fois dépouillés de ces éléments, car ils coïncident des fois avec la célébration de fêtes typiquement religieuses, en coïncidant avec les célébrations du calendrier musulman notamment, elles renvoient néanmoins à une certaine philosophie de la vie, à une manière d'être.
Ils se veulent aussi une sorte de manifestation où l'individu se resitue au sein de sa communauté. Ces rituels et cérémonies s'apparentent ainsi à une sorte de philosophie de l'existence. Il est donc des périodes bien spécifiques de l'année où ces manifestations se tiennent et se perpétuent à travers les quatre coins de la Kabylie. Les mois d'octobre, notamment à partir de sa dernière décade du mois de novembre illustrent parfaitement le lien qui existe entre le rite et la saison.
D'ailleurs, comme l'indique le calendrier agraire amazigh, cet ensemble de manifestations correspond aux étapes de travaux agricoles et aux phases de végétation qui se divise en deux grandes périodes : semailles et labours (automne, hiver), moissons et récoltes (printemps, été). Et il se trouve que pour cette année aussi, la fête de l'achoura intervient à cette période. C'est pourquoi dans de nombreuses régions, on s'apprête à accomplir le rite de lewziaâ pour la journée d'aujourd'hui.
Il faut préciser aussi que cette pratique qu'on retrouve, donc, à de multiples occasions, mais beaucoup plus en cette période de l'année et qui constitue un enjeu social et communautaire de taille, ne se pratique pas de la même façon, mais diffère bien d'une région à une autre.
Au souvenir des absents
Selon l'écrivain et essayiste, chercheur en patrimoine culturel immatériel, Rachid Oulebsir, l'achoura est une «fête juive que les Amazighs avaient adoptée avant l'avènement du prophète de l'islam qui s'était approprié sa célébration.
Elle garde encore de nos jours un contenu et des formes prè-islamiques qui distinguent notre culture de celle des pays arabes». C'est aussi la «journée où l'on se souvient des absents, des morts, des disparus». D'ailleurs des cérémonies de recueillement devant les tombes des chers disparus y sont organisées tout comme dans les mausolées. Ce sont, dès lors, les plus vieux souvenirs qui sont invoqués à l'occasion, qui refont surface d'une manière vivace.
C'est également une occasion pour raviver les anciens réflexes de solidarité pour prendre en charge les pauvres et les démunis. Offrandes et oboles pour les plus démunis sont offertes en cette journée.
Que de croyances
Si de nos jours l'achoura est consacrée comme une fête légale, en conséquence journée chômée et payée, et rendue telle par la force des textes de lois, elle l'a – depuis les temps immémoriaux – toujours été, mais autrement. De nos grands-mères, on retient qu'elles nous apprenaient, en effet, que la filature et le tissage, les moutures et les lavages de linge à l'exception de la cuisine, sont interdits sous peine d'une malédiction qui s'exprimera par des trémulations des membres supérieurs. C'était aussi une occasion pour permettre à la femme d'oublier le temps d'une journée les difficiles et pénibles tâches qu'elle devait accomplir et qui lui courbait l'échine quotidiennement.
En plus, donc, du rite sacrificiel propitiatoire de l'achoura où l'on immole veaux et moutons pour «Timechret», les garçons nés ce jour auront tous pour prénoms Achour ! plus encore, à cette même occasion, on fait des suppliques et des prières pour intercéder auprès des hautes divinités. On prie pour que tel ou tel autre malade retrouve la santé, d'appeler un émigré à rentrer après de longues années d'absence, ou encore de redonner la fertilité à une jeune femme qui n'arrive pas à enfanter.


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