Avant les réseaux sociaux, les opinions politiques, les points de vue socioéconomiques et les petits secrets, se limitaient aux groupes d'amis ou aux familles. Aujourd'hui, ça n'est plus pareil du moment que, tous étant plus ou moins connectés, les vies se vivent à grande échelle. Est-ce un bien, est-ce un mal ? Tout dépend de la façon dont sont utilisés ces réseaux sociaux…La façon de montrer que l'on profite de la vie, que l'on sait s'amuser, se divertir en dévoilant au plus grand nombre qu'on est heureux, riches et insouciants, c'est somme toute, tout à fait normal, dans le tourbillon des apparences. Plus de place à la morosité, à la mélancolie, le bonheur doit s'afficher, même si, pour épater la galerie, on retouche des photos, on se livre à des montages, on mêle réel et virtuel. Comme pour l'image publicitaire, c'est le modèle de base pour être enviés, regardés, à défaut d'être discrets et humbles. Toutes voiles dehors, la pudeur est partie se réfugier chez les accidentés de la vie, ceux qui n'ont pas besoin de luire par la pacotille, la camelote…Grand bien leur fasse, à ces accros du «m'as-tu vu» sur Facebook, Twitter ou Linkedin. Le hic est ailleurs. Il est dans le fait que certains hurluberlus veulent que leurs idées et opinions personnelles soient celles de tous. Si au moins ce partage visait des causes louables, méritant entraide et solidarité citoyenne. Si ces «amis», ô combien virtuels, faisaient la part belle aux blagues et à l'autodérision. Non, ça se la joue «zaâma, zaâma» branchés, souvent derrière des pseudos, «réseaux d'influence». Ils pensent même faire partie de nos vies, en nous prenant pour des gogos…Mais personne n'est dupe. La facilité et la constance dans la détestation d'autrui, du fils de famille, de l'instruit, du cultivé, au savoir-vivre, etc…, dénotent du fait que ces sagouins peu scrupuleux, n'ont aucun respect pour la vie privée de leurs concitoyens. Autrement, comment expliquer ces publications offensantes ou injurieuses, sans logique ni cohérence ? Elles font le lit à de folles rumeurs, souvent relayées par du négatif, afin de créer tensions sociales et détresse, au sein d'une vox populi réduite à gober des sornettes et autres fake news. Et, lorsque l'on apprend qu'un vaste réseau de chantage et d'extorsion des fonds, activant via les réseaux sociaux, a été démantelé par la Gendarmerie nationale, on se perd entre mots à dire, et maux à circonscrire. Et comment qualifier ces réseaux dits sociaux ? Des fléaux sociaux, ni plus ni moins ! Des preuves accablantes parlent de chantage, d'extorsion de fonds, de diffamation, de dénigrement, le tout en gros et en détail à des fins criminelles, ça en fait du boulot pour les services de sécurité et la justice. Ces derniers ont, pourtant, d'autres chats à fouetter, que cette cybercriminalité infamante, au fronton du progrès escompté avec les nouvelles technologies. Hélas, mille fois hélas, nous en sommes à craindre pour nos enfants, nos familles, nos véritables amis et, bien sûr, pour ce pays peinant à sortir des archaïsmes sociaux. Heureusement que l'expertise scientifique des experts de l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la gendarmerie nationale, et les fins limiers du service central de la lutte contre la cybercriminalité, sont là pour veiller au grain malsain. N'empêche que les réseaux sociaux, ça a du bon, du lien social. Mais y avoir raison tout le temps, ça rappelle ces aiguilles d'une montre arrêtée, qui prétendent avoir raison deux fois par jour. A méditer…