L'isolement et les mauvaises conditions de vie ont fait sortir les villageois dans la rue. Hier, des dizaines d'habitants de plusieurs villages relevant de la commune de Cap Djinet, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Boumerdès, ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya pour réclamer l'amélioration de leur cadre de vie. Les villages Ouled Larbaa, Houche Bali et Chérif sont les plus touchés par le sous-développement et l'absence de commodités. Les manifestants déplorent l'absence d'une salle de soins dans la région et sont contraints d'aller se soigner au niveau des structures de santé des autres communes, à savoir Sidi Daoud et Bordj Ménaïel. Mais ils éprouvent beaucoup de difficultés pour se soigner en raison de l'absence des moyens de transport. Les écoliers souffrent encore le martyre en raison de l'absence de bus de ramassage scolaire. Ils parcourent plusieurs kilomètres pour rejoindre l'unique école primaire se trouvant au village Ouled Larbaa. Cette école manque de tout : pas d'eau potable, pas de cantine scolaire et pas suffisamment de classes. Elle fonctionne en double vacation. Les élèves de près de six villages y sont scolarisés. Le P/APC de Cap Djinet a déclaré, qu'à défaut de CEM, les collégiens sont scolarisés à Sidi Daoud, une commune voisine. «Nous nous ne savons plus à qui nous adresser», nous dira un manifestant qui affirme avoir habité dans une région partagée entre quatre communes, à savoir Sidi Daoud, Ouled Aissa, Bordj Ménaïel et Cap Djinet. Les habitants de ces régions rencontrent d'énormes difficultés pour se faire établir des documents administratifs et se trouvent parfois en train de faire de la gymnastique entre ces quatre APC pour un simple document administratif. Notre interlocuteur précise que les villages de la région vivent une pénurie d'eau potable intenable en plein hiver. «Nous achetons de l'eau ailleurs. Une citerne d'eau se vend à plus de 1500 DA», a-t-il ajouté, avant d'enchaîner : «Nos enfants n'ont pas encore d'eau au niveau de leur école».