Les habitants de Bordj Bou Arréridj n'ont pas attendu longtemps pour réagir à la formation du nouveau gouvernement. Sitôt cette décision annoncée, des centaines de jeunes sont sortis dans la rue pour exprimer leur rejet de ce gouvernement, qui n'est pour eux qu'une copie de l'ancien. Ces jeunes qui ont sillonné les principales artères de la ville ont vivement critiqué le pouvoir en place. Ils ont notamment, scandé «FLN dégage», «Il n'y a pas de nouveau gouvernement de compétences, il y a juste un gouvernement bis», et «C'est un gouvernement de Feraoun», en référence au maintien à son poste de la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. C'est le signe de la volonté du pouvoir de poursuivre sa feuille de route, ont estimé les manifestants, qui ont déclaré qu'ils ne l'acceptaient pas. Seule celle du peuple, qui veut que tout le système parte doit être appliquée, ont ajouté les marcheurs, qui sont restés dehors jusqu'à une heure tardive de la nuit. Les contestataires, qui n'ont pas compris pourquoi le chef d'état-major siège dans le nouveau gouvernement, ont jugé qu'un compromis a été trouvé sur le dos des manifestants, entre ce dernier pour conserver sa place et le clan Bouteflika pour faire passer sa feuille de route. «Nous sommes déterminés à continuer notre action pour faire entendre notre voix», ont-ils dit. Notons que les policiers, qui suivaient la manifestation en civil et en tenue, ne sont pas intervenus pour l'arrêter. Le mouvement est resté pacifique, comme cela a été le cas les fois précédentes.
