La préemption d'innocence est un principe qui n'est pas encore adopté par certaines télévisions en Algérie. Les affaires dites de corruption, dénoncées par l'opinion publique et faisant l'objet d'enquêtes judiciaires avec arrestations de nombreuses personnalités militaires, politiques et d'hommes d'affaires, ont inspiré certaines télévisions pour les sketchs du mois sacré du Ramadhan. Les réalisateurs de ces sketchs n'ont pas attendu les procès des mis en cause, et ont condamné les accusés aux yeux de l'opinion publique, usant d'humour ne respectant pas le droit des accusés à la préemption d'innocence. Certains responsables, qu'ils soient en prison ou non, sont qualifiés de voleurs durant ces sketchs, tandis que le procès n'a pas encore lieu lieu. Il n'est pas question, ici, de plaider en faveur ou contre les accusés, mais de préciser que la raison, notamment durant le mois sacré du Ramadhan, devrait l'emporter sur la recherche précipitée de pseudo scoops. Les protestations populaires appellent à la rupture avec ces méthodes, et non les relancer.