La Sud-Africaine Caster Semenya a accusé mardi la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) de s'être servie d'elle «comme d'un rat de laboratoire» dans le passé, alors qu'elle conteste en justice le nouveau règlement concernant les athlètes hyperandrogènes. La double championne olympique du 800 m accuse dans un communiqué l'IAAF d'avoir expérimenté sur elle un traitement hormonal destiné à réduire son taux de testostérone, ce que le nouveau règlement de la fédération exige désormais de la part des athlètes hyperandrogènes pour concourir au niveau international du 400 m au mile (1,609 m). «L'IAAF m'a utilisée comme un rat de laboratoire dans le passé pour expérimenter la façon dont le traitement qu'ils voulaient me faire prendre abaisserait mon niveau de testostérone», indique Semenya, citée dans le communiqué. La Sud-Africaine fait référence aux mois qui ont suivi son premier titre mondial de 2009. Soumise à des tests de féminité et interdite de compétition pendant onze mois, elle indique avoir suivi ce traitement sur demande de l'IAAF. «Bien que ce traitement hormonal m'ait fait me sentir malade de façon constante, l'IAAF veut maintenant l'imposer à un degré encore plus élevé sans connaître les éventuels effets secondaires», dénonce Semenya. «Je n'autoriserai pas l'IAAF à m'utiliser, moi et mon corps, une nouvelle fois.» Déboutée par le TAS le 1er mai, Caster Semenya a depuis fait appel devant le Tribunal fédéral suisse, qui a suspendu de façon «super provisoire» l'application du règlement pour Caster Semenya seulement. Le Tribunal décidera du maintien ou non de la suspension du règlement après avoir entendu les arguments de l'IAAF avant, dans un deuxième temps, de juger l'affaire.