L'euro tentait de rebondir face au dollar lundi, après un plus bas depuis fin novembre, aidé par un indicateur encourageant en zone euro, au début d'une semaine chargée en indicateurs macroéconomiques et en décisions de politique monétaire. Vers 10H15 GMT (11H15 HEC), l'euro valait 1,3513 dollar, contre 1,3487 dollar vendredi vers 22H00 GMT. Lundi vers 07H50 GMT, l'euro est tombé à 1,3477 dollar, son niveau le plus faible en deux mois et demi. La monnaie unique européenne se stabilisait face à la devise nippone, à 137,64 yens - après être tombé à 1,3742 yens en début d'échanges asiatiques, au plus bas depuis fin novembre - contre 137,61 yens vendredi soir. Le dollar baissait un peu face à la monnaie japonaise, à 101,86 yens contre 102,03 yens vendredi soir. L'euro était soutenu lundi par des chiffres de l'activité de l'industrie manufacturière en zone euro un peu meilleurs qu'attendu en janvier. L'activité manufacturière en zone euro s'est inscrite à 54, soit un peu au-dessus de la première estimation de 53,9 publiée le mois dernier, grâce à de "solides données sur les exportations et l'emploi", notait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com. "L'Allemagne mène le rebond de l'activité manufacturière dans la zone euro, mais il y a aussi de bonnes nouvelles en provenance d'Espagne et l'Italie est solide", relevait Mme Brooks. De plus, l'activité de l'industrie manufacturière française s'est redressée en janvier par rapport à décembre, affichant un plus haut de quatre mois. Ces chiffres étaient ainsi de nature à rassurer les cambistes qui avaient fuit l'euro en fin de semaine dernière après l'annonce d'un nouveau ralentissement inattendu en janvier de l'inflation en zone euro, à 0,7% contre 0,8% en décembre, renforçant les craintes de déflation. D'autre part, le chômage reste à un niveau toujours élevé, accroissant d'autant la pression sur la Banque centrale européenne (BCE) qui se réunit jeudi et pourrait être tentée d'abaisser à nouveau ses taux. L'institution européenne avait abaissé en novembre son taux directeur à un nouveau plus bas historique (0,25%), afin de contrer le ralentissement de la hausse des prix au sein de l'Union monétaire. Une baisse de taux rendrait l'euro moins rémunérateur et donc moins attrayant pour les investisseurs spéculatifs. " De nouvelles annonces de la BCE sont peu probables à ce stade, mais l'euro pourrait être affaibli par des spéculations" sur les perspectives de la politique monétaire de l'institution, prévenait Simon Smith, analyste chez FxPro. De son côté, le dollar restait tout de même soutenu par de récents chiffres encourageants sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis. Selon des chiffres publiés la semaine dernière, la première économie mondiale a progressé davantage que prévu au quatrième trimestre, affichant une croissance de son Produit intérieur brut (PIB) de 3,2% en rythme annualisé. "Pour le dollar, l'attention (des cambistes) va se porter de toute évidence sur le rapport sur l'emploi et le chômage (aux Etats-Unis pour janvier) qui doit être publié à la fin de la semaine, en particulier sur l'envergure du rebond attendu après les mauvais chiffres de décembre", expliquait Simon Smith. De mauvais chiffres de l'emploi pour décembre avaient alimenté des spéculations sur une pause dans la diminution des rachats d'actifs de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui fait de l'amélioration notable du marché du travail et surtout une baisse marquée du chômage la condition d'une éventuelle hausse de ses taux d'intérêt. La Fed a tout de même estimé la semaine dernière que la croissance de l'économie américaine s'est "accélérée" en annonçant une nouvelle réduction de 10 milliards de dollars de son programme de rachats d'actifs mensuels, les portant pour février à 65 milliards de dollars. Ces injections massives de liquidités visent à soutenir la reprise, en influant sur les taux à la baisse pour favoriser l'investissement et l'emploi, mais ont pour effet collatéral de diluer la valeur du billet vert. Toute diminution de ce programme tend ainsi à revigorer la devise américaine. Vers 10H15 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro, à 82,62 pence pour un euro, ainsi que face au dollar, à 1,6355 dollar pour une livre. La devise helvétique se stabilisait face à l'euro, à 1,2218 franc pour un euro - après avoir atteint vers 06H15 GMT 1,2210 franc, son niveau le plus fort en six semaines et demi. Le franc montait face au dollar, à 0,9042 franc pour un dollar. L'once d'or valait 1246,09 dollars contre 1251 dollars vendredi soir.
