Les héros de l'épopée de la Coupe du monde au Brésil sont de retour au pays. Et ce dernier leur a rendu l'hommage qu'ils méritent après ce qu'ils ont accompli dans ce lointain et grand pays d'Amérique du Sud. Alors que l'arrivée de la délégation algérienne était annoncée à 13h25, nombreux étaient les supporters qui avaient afflué vers l'aéroport Houari-Boumediène bien avant cet horaire. Ils étaient là par dizaines à avoir pris place aux abords du salon d'honneur, la plupart d'entre eux habillés aux couleurs nationales. Il n'y avait pas qu'eux. En effet, à cette foule en effervescence, il fallait ajouter les nombreux groupes musicaux qui n'ont pas manqué de faire une ambiance du tonnerre. Ces gens-là étaient là malgré la chaleur moite qui régnait sur Alger et le fait qu'on était en plein mois de Ramadhan. Qu'importent les difficultés, ils voulaient voir leurs héros. Il était 14h15 hier à Alger lorsque l'Airbus A 330-200, le Beni Chougrane, s'est positionné juste en face du salon d'honneur de l'aéroport Houari-Boumediène. Quelques minutes auparavant, alors qu'il s'avançait vers son aire de stationnement, le Jet a eu droit à un lancer d'eau par le biais de deux camions-citernes de la Protection civile, disposés sur chacun de ses côtés. Cette gerbe d'eau était une sorte de bienvenue à toute la délégation. Tout autour de l'aire de stationnement, il y avait là des dizaines et des dizaines de gens, notamment des employés de l'aéroport et de la compagnie Air Algérie, mais surtout des journalistes, des photographes et des cameramen. Dès que l'avion s'est arrêté, le cordon de sécurité a été bousculé par cette foule presque en transe. Quand l'une des portes du jet s'ouvrit, l'un des premiers à apparaître fut le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouaraoua. Après avoir donné des consignes aux joueurs et à leurs accompagnateurs, il descendit, en premier, la passerelle qui venait d'être installée, suivi immédiatement après par le coach national Vahid Halilhodzic puis par les joueurs, en premier le capitaine Madjid Bougherra. Au pied de la passerelle, ils ont trouvé à leur accueil le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, le ministre des Sports, M. Mohamed Tahmi, le ministre de la Jeunesse, M. Abdelkader Khomri ainsi que de nombreuses personnalités parmi lesquelles le wali d'Alger, M. Abdelkader Zoukh et le PDG d'Air Algérie, M. Mohamed Salah Boultif. Dans la cohue qui s'est créée, il était difficile de se retrouver. Les joueurs agrippés soit par les journalistes en vue de déclarations ou simplement par des fans pour prises de photos ont éprouvé les pires difficultés pour rejoindre le salon d'honneur. Quelques-uns d'entre eux comme Slimani et Mbolhi ont choisi la fuite, zigzaguant entre la nuée de journalistes sans s'arrêter un seul instant. Le plus communicatif aura été Madjid Bougherra qui a bien voulu s'arrêter quelques minutes pour parler avec les représentants des médias, imité, mais dans un temps vraiment limité, par Carl Medjani et Yacine Brahimi. Comme pour Oum Dourman Après quelques minutes de repos dans le salon, tous les joueurs ont été priés de prendre place dans un bus spécialement aménagé en vue d'un défilé à travers les rues de la capitale. Ils ont eu droit dès leur sortie de l'aéroport à ce qui les attendait, à savoir un bain de foule comme seuls les anciens comme Bougherra, Halliche ou Yebda ont connu du temps de l'épopée d'Oum Dourman en 2009. C'est ainsi qu'une fois arrivés à la place du 1er Mai où ils ont été accueillis par une foule estimée à plusieurs milliers de personnes, les joueurs, perchés sur leur bus à toit ouvert, ont emprunté l'avenue de l'Indépendance jusqu'au rond-point Addis Abeba. De là, le véhicule est descendu vers la rue Didouche-Mourad dans un vacarme assourdissant au cri le plus souvent du célèbre «one, two, three, viva l'Algérie». Des balcons, c'était les youyous qui ajoutaient à cette folle ambiance sans oublier les confettis et les jets de pétards. Arrivé à la Grande Poste, le bus se dirigea ensuite vers le Boulevard Colonel- Amirouche puis emprunta la rue Hassiba Ben Bouali jusqu'à la place du 1er Mai et au siège du ministère des Sports où les joueurs prirent place dans un autre bus qui devait les conduire jusqu'à leur hôtel, le Sheraton. Par la suite, les joueurs et leurs accompagnateurs ont été reçus par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, devant un immense parterre de personnalités. A cette occasion, le chef de l'Etat leur a réitéré les félicitations et les remerciements du peuple algérien pour ce qu'ils ont accompli. Dans la soirée, l'ensemble de la délégation algérienne était l'hôte à dîner du Premier ministre à Djenan El Mithaq. Selon les informations que nous avons reçues, la plupart d'entre eux, notamment ceux résidant hors d'Algérie, rejoindront leurs familles dès ce matin. Déclarations Madjid Bougherra : «Je suis vraiment content de fouler de nouveau la terre de ma patrie. J'aurais aimé que ce soit un peu plus tard ce qui aurait signifié que nous serions allés plus loin en Coupe du monde. Ce ne fut malheureusement pas le cas mais il ne faut pas avoir trop de regrets. Je pense que nous avons démontré que le footballeur algérien est un joueur pétri de qualités et qui sait se débrouiller dans les plus grandes compétitions internationales. J'espère que cette équipe ne va pas se désunir. Elle est jeune et elle a de l'avenir devant elle. Elle peut encore progresser et nous valoir bien des satisfactions.» Carl Medjani : «Nous avons fait ce que nous pouvions. Au départ on ne nous accordait pas beaucoup de chances. On a vu par la suite que notre équipe avait de la qualité et savait se battre.» Yacine Brahimi : «Ce match contre l'Allemagne nous aurions pu le gagner si nous avions cru un peu plus en nos chances. Cela n'est pas un drame. Le plus important maintenant est de continuer dans cette voie car cette équipe a de l'avenir. Elle peut encore surprendre pas mal de gens.»