Rues quasiment désertes, de rares automobilistes sur les routes et l'activité commerciale réduite au stricte minimum: les habitants du centre-ville d'Alger ont vécu le deuxième jour de l'Aïd El-Adha dans une ambiance de ''vendredi'', jour de fin de semaine, a-t-on constaté. Le manège pour enfant installé à la place de la Grande Poste et d'où s'échappent des sonorisations "spéciales fêtes", tentait vainement d'arracher le quartier à sa torpeur dimanche après-midi. Mêmes les enfants y étaient rares. "On dirait que nous sommes un vendredi. Il y a un service minimum comme durant tous les vendredis. L'essentiel est que cette situation ne se prolonge pas durant toute la semaine", indique un habitant rencontré au manège. En ville, ce qui préoccupe le plus les habitants lors des jours fériés comme l'Aïd El-Adha, fêté samedi et dimanche en Algérie, c'est l'ouverture des commerces et la disponibilité des moyens de transports. A la Grande poste et ses environs, l'activité commerciale est réduite au strict minimum: un boulanger-pâtissier, un cafetier, mais un tas de supérettes et de kiosques étaient ouverts dans les principaux boulevards. Pour le pain, les habitants et les passants avaient tout le loisir de s'adresser au boulanger de l'avenue Pasteur. Le produit était disponible et les commandes étaient souvent de deux à sept baguettes par client. Par moment une petite queue se formait sur le trottoir, l'exiguïté du magasin ne permettant pas d'accueillir beaucoup de monde à la fois. Concernant le transport, les arrêts de bus de la Grande Poste et de la place Maurice Audin, exploités par l'opérateur public Etusa, était également accessibles aux voyageurs voulant se rendre dans les communes des hauteurs d'Alger comme El Biar, El Mouradia, El Madania, Bouzaréah (Chevalley) ou Ben Aknoun. La gare interurbaine de Tafoura était également en pleine activité, mais des lignes sont plus fournies en moyens de transport que d'autres. Plusieurs bus étaient en effet à quais pour la ligne Tafoura-Koléa (Tipaza), mais aucun sur les lignes Tafoura-Douéra et Tafoura-Staouéli. Le nombre de bus était plus important que celui des voyageurs sur toutes les lignes, a-t-on constaté. Le flux modeste des voyageurs a par ailleurs amené l'exploitant du métro d'Alger (Tafoura-Haï El Badr) à bloquer plusieurs escaliers mécaniques dans les stations. "Les voyageurs sont rares. Autant alors économiser de l'énergie", explique-t-on. Lors d'une visite d'inspection jeudi à la gare interwilaya du Caroubier, le ministre des Transports Amar Ghoul a signifié aux gestionnaires de cette infrastructure que "le transport doit être assuré avec une prise en charge convenable des voyageurs durant les weekend et les jours fériés notamment les jours de l'Aïd". S'il est vrai que les moyens de transports étaient disponibles au Caroubier au deuxième et dernier jour de l'Aïd, il n'y a cependant pas de "prise en charge convenable" qui tienne. Un ou deux kiosques multiservices et un "chawarmiste", fastfood proposant des sandwichs à base de viande et de frites, et c'est tout! La gare n'était rien d'autre qu'un désert de commerces fermés. Ce silence est pour des agents "le calme qui annonce la tempête" : à partir de lundi, ils s'attendent à ce qu'elle soit submergée de voyageurs de retour vers Alger après avoir passé l'Aïd en famille à l'intérieur du pays. En attendant ce retour des travailleurs et des étudiants, les Algérois avaient accueilli l'Aïd El-Adha samedi sous d'importantes averses qui n'ont pas empêché les cœurs de retrouver la sérénité qui sied à pareille occasion et les esprits de raviver la flamme de la paix et de la fraternité.
