Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a qualifié «d'aberration» la déclaration du président américain Barack Obama selon laquelle «la Russie arrive en deuxième position dans la liste des menaces pesant sur l'humanité». «Il est bien triste qu'en énumérant les menaces qui pèsent sur l'humanité dans son discours aux Nations unies, le président Obama ait mis la fièvre hémorragique Ebola à la première place et la Fédération de Russie à la deuxième, avant l'Etat islamique», a déclaré Medvedev dans une interview à la chaîne de télévision CNBC. «Je ne veux même pas le commenter. Il s'agit bel et bien d'une aberration totale», a constaté le Premier ministre. Il a qualifié «d'inepte» la tendance des Etats-Unis à sacrifier les assises fondamentales des relations internationales au désir de punir ceux qui ne leur plaisent pas, afin de montrer «combien ils sont cools». Dans ce contexte, le redémarrage des relations russo-américaines est totalement impossible tant que les sanctions occidentales contre Moscou ne sont pas levées, a conclu le chef du gouvernement russe. Fin septembre, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait indiqué que les relations entre Moscou et Washington ont de nouveau besoin d'un «reset», en référence au terme anglais utilisé par l'administration américaine pour parler de la remise à plat des relations entre les deux pays avec l'arrivée de Barack Obama. Interrogé par la chaîne américaine CNBC sur un possible «reset» tant que les sanctions sont en vigueur, Medevedev a répondu : «Non, bien sûr que non. C'est absolument impossible.» «Je n'ai pas de doutes que les sanctions vont disparaître dans quelque temps», a-t-il toutefois espéré, «mais on ne peut nier qu'elles ont endommagé nos relations». «Il est impératif de laisser tout ça derrière nous, revenir à la normale, peut-être retourner au stade zéro, et ensuite seulement, (nous pourrons) parler de nos futures relations», a-t-il martelé, qualifiant la politique de sanctions occidentales d'«absolument destructive, et j'irais même jusqu'à dire, stupide». Le Premier ministre russe, qui rencontrait son homologue chinois Li Keqiang lundi, a indiqué que la Chine est «le plus grand partenaire commercial» de Moscou, rappelant cependant que «la Russie est à la fois un pays européen et asiatique, c'est pourquoi nous faisons du commerce avec l'Europe et nous souhaitons continuer à le faire».
