Il fait chaud. Il va faire chaud pendant tout le reste de la semaine, à en croire les prévisions météo. Mais la météo, on la croit volontiers, quand les nouvelles ne sont pas bonnes, ça fait longtemps que nous avons adopté le scénario catastrophe même quand nous avons la latitude de mettre un peu d'optimisme dans notre vie. Pourtant, il arrive souvent que notre météo se plante. Il n'y a aucune raison que les avertisseurs sur la pluie et le beau du temps soient précis dans un pays qui fonctionne à l'approximatif, quand il ne marche pas sur la tête. Il fait chaud et le soleil tape fort sur le parvis de la présidence de la République. Depuis deux jours, ce sont les gendarmes et les soldats de la Garde républicaine qui ont remplacé les policiers. Les raisons ne sont pas les mêmes mais le soleil ne fait pas la différence entre celui qui est venu crier sa colère et celui qu'on a chargé de lui signifier que la récréation est terminée. Le soleil ne brille pas de la même façon pour tout le monde, mais ça, c'est de la philosophie. Sur le parvis de la présidence de la République, il fait chaud pour tout le monde sauf pour ceux qui le traversent en voiture climatisée pour rejoindre les bureaux… climatisés. Quelque part, on négocie au frais, aux frais de la princesse. On ne va quand même pas ajouter de la chaleur à la chaleur. Qu'on fasse confiance à la météo ou non, le pays est assez chaud comme ça. Ce n'est pas interdit de sauter du coq à l'âne. Loin de l'Algérie et de ses pavés, en Namibie plus exactement, l'Equipe nationale de foot, pas la «vraie», celle des filles, se fait éliminer de la Coupe d'Afrique des nations. Personne n'y a fait attention, cette raclée contre l'Afrique du Sud, le pays du… rugby. Ici, au pays de l'été qui joue d'interminables prolongations, on a pris la nouvelle - enfin pour ceux qui l'ont prise - avec la froideur d'un hiver qui s'éloigne. Les filles de l'Equipe nationale de foot, on s'en fout tellement qu'on ne les les appelle même pas les «Vertes». Non parce qu'elles ne sont pas mûres mais parce qu'elles ne drainent pas les foules, seules génératrices de chaleur. C'est l'été en automne et l'ami Aissa, toujours aussi inspiré, a trouvé la bonne synthèse des deux saisons. C'est «l'étomne», a dit l'ami Aissa. Il paraît que la France (aura) attribué plus de 300 000 visas d'ici la fin de l'année 2014. C'est son ambassadeur à Alger himself qui l'a annoncé très officiellement à la très officielle APS. Voilà qui ne donne pas spécialement chaud au cœur des «candidats» au départ. Mais quand un ambassadeur parle à l'APS, ce n'est pas pour donner chaud aux cœurs, c'est juste pour… réchauffer les relations entre les deux pays qui trouvent le moyen de refroidir en été pour se réchauffer en hiver. Il fait chaud et les cours du pétrole commencent à givrer sur les marchés du monde. Mais il fait toujours chaud dans les caisses. C'est la fièvre. Au fait, quand on a la fièvre, on a froid ou on a chaud ? Il paraît que la fièvre est une chaleur qui se manifeste par le froid. C'est à n'y rien comprendre, on a tout compris. Et si la semaine de chaleur annoncée par la météo ne tempérait pas ses ardeurs ?
