Un accueil triomphal a été réservé, lundi après-midi dans la capitale des Hauts plateaux, aux joueurs de l'ES Sétif qui ont remporté, samedi dernier à Blida, la ligue des champions d'Afrique de football aux dépens de l'équipe congolaise de l'AS Vita Club. Les joueurs sétifiens qui brandissaient le trophée acquis de haute lutte sur le gazon du stade Mustapha Tchaker ont été attendus, des heures durant, par une véritable marée humaine qui les a salués, à leur arrivée, par des vivats, des chants diffusés à plein décibels, des youyous et des salves de baroud tirées par des cavaliers en tenue traditionnelle. Le bus à impériale, celui-là même qui avait servi au défilé à Alger des joueurs de l'équipe nationale à leur retour du Mondial brésilien, a eu beaucoup de mal à se frayer un chemin entre la Place d'Ain Fouara, littéralement prise d'assaut, et le siège de la wilaya. Visiblement émus, mais très heureux de cet accueil, Khedaïria et ses camarades brandissaient à tour de rôle le précieux trophée, suscitant des scènes proches de l'hystérie chez les dizaines de milliers de supporters agglutinés derrière des barrières le long de l'avenue du 8-Mai 1945 qui sépare sur quelque 800 m la Place de l'Indépendance, où trône la mythique statue d'Ain Fouara, du siège de la wilaya. Une distance de moins d'un km que le bus a mis plus d'une heure à parcourir, ce qui donne une idée sur le caractère exceptionnel de la liesse vécue par la ville de la ville de Sétif. Sur la place attenante à la wilaya, noire de monde, tous les édifices alentours, comme l'Hôtel de la Poste, les tours jumelles d'El Aâli où se construit l'hôtel Marriott, et même le bâtiment de la wilaya, étaient "habillés" de monde, qui sur les balcons, qui sur les terrasses, qui encore sur les arbres. Grâce à un impressionnant dispositif de sécurité, constitué d'agents de l'ordre et d'éléments de la protection civile dont les véhicules étaient positionnés en nombre dans toutes les artères parallèles au parcours du bus, aucun incident notable ne semble avoir émaillé ce défilé des joueurs et du staff de l'Entente. Reçus en fin de parcours par les autorités locales, les footballeurs de l'ESS, leur président, Hacene Hamar, et leur jeune entraîneur, Kheireddine Madoui, arrivés à l'aéroport de Sétif-Ain Arnat aux alentours de 15 heures 30, ne s'attendaient manifestement pas à un tel accueil, aussi enthousiaste, aussi ardent. Sans doute le plus délirant que les "Aigles Noirs" aient connu depuis l'indépendance.
