Le nombre des accidents de la vie courante (AcVc) est en hausse en Algérie, d'où la nécessité d'intégrer certains facteurs pour repenser la politique de prévention, ont suggéré hier des spécialistes de différents domaines tels que les assurances, santé, Protection civile et associations de protection des consommateurs. Lors du séminaire sur la prévention des accidents de la vie courante, organisé à Alger par l'entreprise Amana, Dr Laid Youcef, de l'Institut national de santé publique, a indiqué que le nombre moyen annuel des accidents domestiques est de 500 000 graves parmi lesquels 18% ou plus nécessitent une hospitalisation et causent un handicap dans 2 à 4%. Selon une enquête réalisée par le ministère de la Santé entre 2010-2013, 44,18% des accidents sont causés par les chutes, suivies par les blessures avec 24,75% et les brûlures avec 10,54%. Les AcVc sont notamment les accidents domestiques se produisant à la maison ou dans ses abords immédiats (jardin, cour, garage et autres dépendances), les accidents scolaires, incluant les accidents survenant lors du trajet, durant les heures d'éducation physique et dans les locaux scolaires, la pratique sportive, lors des vacances et des loisirs. Le directeur de la recherche et du développement à l'Union algérienne des sociétés des assurances et de réassurances (UAR), Noureddine Mameri, a parlé des différentes causes de la hausse des AcVc citant entre autres la prolifération accrue de l'urbanisation, l'exode rural conséquent, la hausse de la demande en termes d'équipements électroniques. Le colonel Farouk Achour de la Protection civile a expliqué que les multiples dangers peuvent survenir dans les domiciles en raison notamment du non contrôle des installations électriques, du bricolage anodin pour installer un chauffage ou une installation électrique et de l'utilisation «irrationnelle» fréquente d'un réchaud à trépied «tabouna». Celle-ci, à l'origine d'un grand nombre d'accidents, surtout les brûlures causées aux enfants, «doit être interdite», a souhaité le colonel Achour. Certains la mettent dans les salles de bain comme moyen de chauffage, ce qui est dangereux car elle peut provoquer une asphyxie par monoxyde de carbone. La «tabouna» de tous les maux La «tabouna» doit être installée sur un support élevé, ce qui permettrait de réduire de moitié le nombre des accidents. Dans ce sens, il a cité la large campagne de sensibilisation menée depuis mi-novembre sur les risques d'asphyxie et les explosions de gaz. A travers cette campagne qui a ciblé le grand public, d'une manière générale, la Protection civile a axé ses actions vers les habitants des nouvelles citées, fraîchement raccordées au gaz naturel. Les agents de sécurité des entreprises et autres établissements ainsi que les étudiants résidant dans les cités universitaires ont été ciblés par ces actions de sensibilisation car ils ont l'habitude d'utiliser des résistances pour se chauffer et de fermer tout moyen d'aération. Le colonel Achour a indiqué que 344 actions de sensibilisation ont été menées à travers le pays, soulignant que le bilan des dix derniers mois fait état de 187 décès causés par les asphyxies, surtout dans les wilayas des Hauts Plateaux. Il a appelé les collectivités locales et les compagnies d'assurance à s'impliquer dans les campagnes de sensibilisation et de prévention. «Le citoyen doit s'intéresser aussi à sa propre sécurité», a-t-il suggéré, annonçant que la Protection civile a initié un nouveau programme pour aider les établissements scolaires à élaborer leurs plans d'évacuation en cas de séisme. Lors de ce séminaire organisé par Amana, en collaboration avec la Macif et Calyxis, il a été recommandé d'agir sur l'avant et l'après-sinistre, de renforcer le rôle des assureurs-préventeurs, de contribuer aux débats de société et faire valoir l'expertise des compagnies d'assurances prévoyance et de santé et d'inscrire la prévention au cœur de la relation des compagnies avec leurs clients. La société d'assurance Amana, spécialisée dans les assurances prévoyance et de santé, a décidé de s'investir auprès de ses clients en matière de prévention des risques de la vie courante, avec le concours de la mutuelle d'assurance des commerçants et des industriels de France (Macif) et Calyxis. Amana, première compagnie d'assurances de personnes en Algérie depuis novembre 2013, envisage après une année d'existence de créer un espace de concertation et fédérer autour d'une action commune, les différents intervenants qui œuvrent dans la prévention et la sensibilisation sur les risques quotidiens.
