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Le trop lourd bilan des accidents domestiques
La maison, un terrain miné pour les enfants
Publié dans El Watan le 25 - 07 - 2007

Les Algériens font face à un phénomène tout aussi meurtrier que ce qui est communément qualifié de « terrorisme routier » : les accidents domestiques.
Il ne se passe pas un jour sans qu'au moins une personne d'une quelconque région du pays ne soit victime de ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur en Algérie. Un véritable enjeu de santé publique : les accidents domestiques sont responsables chaque année de centaines de victimes. Les enfants sont les plus touchés par ces accidents qui surviennent surtout à la maison et son environnement immédiat. Ces accidents comptent parmi les causes de la morbidité et de la mortalité chez les jeunes enfants. Une seconde d'inattention et les conséquences sont dramatiques. Chute, choc, brûlure, intoxication, ingestion des produits caustiques, électrocution, asphyxie, strangulation… La maison est un vrai champ de mines. Durant la période de janvier à avril, 39 enfants ont été intoxiqués, 71 asphyxiés, dont 6 sont décédés, et 22 autres ont été brûlés, dont un a succombé à ses blessures. Pourtant, les accidents de la vie courante ne sont pas une fatalité. L'explosion qui s'est produite en mai dernier à Aïn Allah, qui a fait quatre morts, aurait pu être évitée, si les caves où l'accident avait eu lieu n'avaient pas été inondées et mal aérées. Mais malheureusement ce drame s'ajoute aux milliers d'autres accidents domestiques qui ont eu lieu ces dernières années à travers le pays. Comme pour les années précédentes, 2007 a débuté avec son lot de victimes. Les accidents de la vie courante ont déjà causé la mort de 226 personnes durant les cinq premiers mois de l'année en cours. La direction générale de la Protection civile a en effet enregistré durant la période de janvier à mai 2007, 307 interventions pour asphyxie où 512 personnes ont été sauvées et 85 autres décédées. Le même corps a sauvé 755 personnes des intoxications. Il a été également enregistré 279 interventions pour brûlures au cours desquelles 297 personnes ont été sauvées et 27 autres sont décédées. Pas moins de 41 personnes ont été par ailleurs secourues dans des explosions de gaz qui ont fait 11 morts durant la même période. Le phénomène de strangulation ne cesse également d'augmenter. Les éléments de la Protection civile ont enregistré 103 personnes décédées par strangulation. En 2006, le bilan était accablant : 859 personnes sont mortes à cause de ces accidents. Près de 20 000 interventions – 19 947 interventions – ont été enregistrées par la Protection civile durant la même année à l'issue desquelles ont été secourus 19 061 blessés dont des cas graves qui auraient succombé par la suite à leurs blessures. Il est à remarquer qu'en termes de nombre de victimes, l'asphyxie demeure en première position devançant les autres types d'accident. Un tel phénomène revient de façon inquiétante durant la saison hivernale. La première cause de ces cas d'asphyxie incombe essentiellement à des fuites de gaz à partir d'appareils ménagers, tels que les chauffages, et qui n'arrivent pas à être évacuées pour absence de bouches d'aération du fait que beaucoup de ménages installent les appareils de chauffage domestiques dans des endroits dépourvus de bouches d'aération. Des dizaines de personnes meurent chaque année après avoir inhalé du monoxyde de carbone provenant des appareils de chauffage. Lesquels appareils commercialisés sur le marché sont pour la plupart non conformes aux normes de sécurité. Mais il n'en demeure pas moins que des vies pourraient être sauvées si les ménages connaissaient les premiers gestes d'urgence. Les familles sont en manque flagrant de culture des risques. « Les familles algériennes ne sont pas suffisamment informées, elles perçoivent les mesures de sécurité comme des contraintes », reconnaît le capitaine Achour, chargé de la communication au niveau de la direction de la Protection civile.
MANQUE DE CULTURE DES RISQUES
Du coup, la maison est devenue un lieu où tout peut arriver et à chaque instant de la vie. Les familles se mettent inconsciemment en danger. Sachant qu'une mauvaise aération ou un défaut de rangement de certains produits peut être fatal. Parfois, même le fait de transvaser de l'eau de Javel dans une bouteille d'eau est une erreur qui peut conduire à un drame. Il est vrai que l'apprentissage des dangers à la maison est un long chemin pour l'enfant, il requiert une attention de tous les instants. Des précautions simples s'imposent alors à tous les parents pour éviter tous ces accidents qui surviennent dans la cuisine, la salle de bains, la salle de séjour, l'escalier, le jardin… Mais l'endroit le plus risqué reste la cuisine. C'est le lieu où tout type d'accident peut arriver : brûlures, asphyxie, explosion de gaz, ingestion des caustiques... Et les premières victimes sont toujours les enfants. Ceci du fait que pour ces derniers (les enfants), la période du tout à la bouche commence à partir de six mois. Le bilan de la Protection civile révèle d'ailleurs que les enfants recourent souvent à l'ingestion des produits caustiques. Des cas d'intoxication avec des produits alimentaires et ménagers sont également signalés. La protection des consommateurs est mise en danger. En dépit de l'application de textes en matière d'étiquetage depuis juin 2006, certains pays continuent de nous fourguer des produits dangereux et impropres à la consommation. Des produits dangereux en matière d'accidents domestiques inondent toujours nos marchés et mettent le consommateur algérien en danger. Il s'agit des produits non conformes, des fils électriques contrefaits, des jouets dangereux, etc. Des importations douteuses avaient créé il y a quelques années 5000 cas d'épidémie de botulisme et des intoxications dont 3500 ayant conduit à l'hospitalisation. Cependant, il n'est pas sans prendre en compte les risques liés à l'environnement dans les maisons. Les défauts de la planéité des sols, les marches isolées, les escaliers mal conçus sont à l'origine des chutes parfois mortelles. Pour les explosions, la quasi-totalité des cas a été provoquée par des bouteilles de gaz butane. « La mauvaise qualité des accessoires utilisés en est la raison essentielle », explique le capitaine Achour de la Protection civile. Quant aux brûlures, elles sont liées, selon notre interlocuteur, à la manipulation des produits de peinture. Il a été d'ailleurs enregistré avant le mois de Ramadhan de l'année dernière un pic important de ce phénomène. « Les familles algériennes refont souvent la peinture de leur maison à la veille du mois sacré, d'où le nombre important de brûlures enregistré », explique M. Achour. C'est dans les grandes villes, comme Alger, Constantine et Oran qu'ont lieu la plupart des accidents en raison du nombre d'habitants, selon la Protection civile. L'intervention pour ce corps commence par une étude de risques qui permet d'édicter des normes de sécurité et des mesures de prévention. Quant à ses actions, celles-ci se résument, selon l'officier Achour, en « informations, sensibilisation et formation des gestes du premier secours ». La population ciblée sont les parents. Pour le chargé de la communication de la Protection civile : « Il faut sensibiliser particulièrement les parents, car c'est à eux d'apporter un comportement de sécurisation ». La Protection civile invite les gens à dire : « Je ne veux pas avoir d'accident », explique notre interlocuteur qui précise aussi que « la Protection civile dispense une formation de gestes du premier secours pour les femmes au foyer ». Le capitaine Achour estime que « la culture de prévention doit être inculquée dans les esprits des familles ». Mais il avoue qu'un tel combat ne peut être effectué par un seul corps. « Il faut le concours de tout le monde pour réussir à diminuer le nombre d'accidents », reconnaît-il. La Protection civile s'emploie par ailleurs à sensibiliser plus les enfants scolarisés, lesquels pourraient jouer un grand rôle dans la sensibilisation de leurs parents. Dans ce cadre, une convention a été signée en 1999 entre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui de l'Education nationale sur la prévention des risques en milieu scolaire. Dans un premier temps, ce programme a été appliqué dans certaines wilayas, mais la Protection civile compte l'étendre dès les prochaines années à l'échelle nationale. Le capitaine Achour estime que pour « offrir aux enfants un environnement sain », il faut que « les recommandations de la Protection ne soient pas perçues comme des contraintes, mais plutôt comme des règles de sécurité ». Comme pour l'asphyxie qui est répandue en hiver, en été c'est la période des intoxications. Beaucoup de cas ont déjà été enregistrés (755 personnes déjà secourues), alors gare à ce phénomène !


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