Mais qu'est-ce qu'il leur prend donc tous à vouloir fuir la 2e Conférence des Nations unies sur le racisme qui se déroule depuis hier et jusqu'à vendredi à Genève ? Est-ce en souvenir de Durban I où les pays bien pensants, donneurs de leçons et chantres des droits de l'homme et de la démocratie s'étaient rendus compte qu'il fallait, désormais, compter avec le reste de la planète ? Se rendent-ils enfin compte ces pays dits civilisés qu'ils ne seraient plus seuls à prendre des décisions et que d'autres pays, dit émergents, ne sont plus dupes des salades qui leurs étaient servies ?Il faut le croire. A Genève, il y aura beaucoup d'absents. D'abord Hussein Obama qui vient à mon sens de faire sa première vraie gourde. En tant que président américain d'abord, mais surtout en tant que premier président noir ! Obama vient de gaffer par son absence C'est le comble de la bêtise mais je peux le comprendre, lui qui a axé sa politique sur l'ouverture et la main tendue sans exclusive. Je peux le comprendre car, on a beau être le locataire de la Maison-Blanche, il faut aussi quelquefois se plier aux «injonctions» de la haute finance. Mais l'absence de Washington à Genève, c'est aussi et surtout la conséquence des énormes pressions qu'a subies l'Administration américaine de la part d'Israël mais plus particulièrement des puissants groupes de défense des intérêts juifs aux Etats-Unis… Pour faire bonne figure, la Maison-Blanche dit boycotter cette conférence non seulement par la crainte de voir à nouveau Israël taxé de pays raciste par rapport à sa politique sioniste vis-à-vis des Palestiniens, mais aussi parce que pour de nombreux pays, le concept de diffamation de la religion équivaudrait à interdire de critiquer notamment l'Islam ! Je suis noir et j'en suis fier ! Sur ce point, l'Occident bien pensant, l'oncle Sam en tête, nous disent qu'il s'agirait alors, si on laissait passer cela ni plus ni moins que d'une atteinte à la liberté d'expression !!! C'est d'un comique… Mais oui Hussein, avec un prénom de musulman et une peau noire, tu peux dire au reste du monde : «I am black and I am Proud !» Noir et fier de l'être… Mais ne voilà-t-il pas que cet «allié maudit», belliqueux de surcroît qui fait activer ses machines à sous de Brooklyn et New York, en pleine crise financière et économique… Je vous l'ai toujours dit : Obama a beau se prénommer Hussein, ce sont d'abord les intérêts supérieurs des USA, son pays, qui comptent pour lui ! Et ses électeurs ne s'y sont pas trompés, reconnaissons-le ! Okay pour les States mais les autres pays ? Ne sont-ils que de dociles vassaux ? La partition jouée en 2001 en Afrique du Sud à ce fameux Durban I, les a-t-elle à ce point échaudés ? Tout ce beau monde a peur. Peur de la confrontation, du débat d'idées, de l'argumentaire.Mais n'est-ce pas surtout parce que ces pays «démocratiques» qui nous vantent à chaque fois leurs libertés et leurs droits de l'homme, ne sont pas si nets que ça en matière des droits de l'homme justement et de racisme ? Chantres des droits de l'homme, vous avez dit ? J'en suis convaincu, ne serait-ce que par le fait que l'actualité nous démontre chaque jour que c'est dans ces pays que le racisme, les discriminations, les atteintes aux droits de l'homme, sous toutes les coutures sont les plus en vue. C'est vrai que dans les pays sous développés, et ailleurs, là où des «french doctors» aiment à ressasser des cours de morale, il y a aussi de telles atteintes. Mais n'est-ce pas alors justement pour cela qu'il convient de participer à Durban II ? La politique de la chaise vide, le boycott des pays européens particulièrement n'est que le signe flagrant de leur incapacité à résoudre les problèmes récurrents de racisme, de discrimination, de disparités, et autres tares qui minent leurs sociétés «bien pensantes». Ils ne le reconnaîtront jamais, surtout face à des pays qui étaient leurs anciennes colonies dont ils ont pillé toutes les richesses et qu'ils veulent encore soumettre par le biais de politiques néocoloniales. Comment pourraient-ils accepter, ces chantres de la liberté et de la démocratie, qu'un ancien colonisé du genre «y a bon banania» exige une reconnaissance du fait colonial et donc d'actes racistes ?Non mon frère, les Nations unies et surtout Navi Pillay, le haut commissaire aux droits de l'homme, n'ont pas été très inspirés de revenir avec cette conférence, huit après celle tenue en Afrique du Sud. Surtout après le chaos qui s'en était suivi. Huit ans après, le Lac Léman et la baie de Genève risquent de connaître une grosse tempête. Forte montée des extrémismes en Europe Mais bon sang, pourquoi maintenant ? Après que – ce n'est pourtant qu'un hasard de calendrier – «la présidence du conseil préparatoire eut été confiée à la Libye, la vice-présidence à… l'Iran et Cuba comme rapporteur… Non ! Trop c'est trop ! Faut pas pousser «bobonne» quand même. On boycotte, un point c'est tout… On vous le disait, les Nations unies se mettent à dos l'Europe bien pensante, l'Occident au col blanc. On ne peut pas s'asseoir à la même table. Même pas pour défendre les femmes battues, les exactions en tout genre, les nouvelles brigades vêtues en SS qui se pavanent en Europe occidentale, les partis nazis qui défilent en toute impunité dans la plupart des nouveaux admis au sein de l'Union européenne. On ne peut plus défendre la veuve et l'orphelin et encore moins les homosexuels… Les pauvres choux ! Non, on ne pourra pas et s'il faudra sacrifier tous ces beaux principes, ce sera sur l'autel des intérêts particuliers de chacun. Cela, l'actuelle présidence tchèque de l'Union européenne l'a bien souligné. Comme une réponse de Gascon, elle a dit que la décision de participer ou non revenait à chacun des Etats membres et… qu'une position commune pourrait ne pas être arrêtée. L'Europe divisée, question d'intérêts Il n'y eut et n'y aura pas de position commune, chaque pays jouant sa carte selon ses intérêts et chacun y allant de ses arguments. L'Union européenne montre toutes ses disparités et son incapacité à parler d'une seule voix devant des thèmes aussi importants et actuels que le racisme et les droits de l'homme ! Scandaleux… Surtout quand on sait qu'en 2001, parallèlement à Durban I, six mille ONG, et pas des moindres, avaient déclaré : «Israël est un Etat raciste» ! Vous avez compris maintenant pourquoi les USA, l'Italie, le Canada, les Pays-Bas, l'Australie, la Pologne et l'Allemagne ont décidé de ne pas se rendre à cette conférence. Et pourquoi le french doctor chantre des droits de l'homme s'excite ? Racisme, esclavage, islamophobie, traite des êtres humains, discriminations, homophobie, génocides… Tout le monde occidental s'en fiche de ces fondamentaux. Pour eux, seul le business et les intérêts priment. Et là-dessus, Israël excelle au chantage. Israël s'en prend désormais à Hans Rudolph Merz, le président de la Confédération helvétique. Vous savez pourquoi ? Israël condamne le gouvernement suisse ! Parce que selon l'Etat sioniste la Suisse «favorise la fourniture de matériels et de technologies sensibles à l'Iran et à la Syrie». Tel-Aviv reproche aussi à la ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, de s'être rendue récemment à Téhéran pour y conclure de gros contrats de fourniture de gaz avec l'Iran, malgré les sanctions internationales». Et d'ajouter sur un ton qui ne «chaut» guère à Israël : «Ces gens-là ne pensent qu'à leurs intérêts !» Que dire alors de tous ceux qui boycottent cette conférence ? Les Suisses aussi privilégient les intérêts de leur pays. C'est de bonne guerre. Mais au-delà de cette raison «terre à terre», ce qui déprime Israël, c'est surtout le fait que le président et les autorités suisses dérouleront le tapis rouge à Ahmadinejad. De quoi étouffer le plus stoïque des sionistes car pour eux, Ahmadinejad est l'homme qui ne cesse de remettre en question la «Shoah» qu'il qualifie de mythe et dont Israël commémore, aujourd'hui mardi, le fameux «Yom Ha Shoah» le jour de la Shoah… Pure coïncidence ? Pure coïncidence aussi le fait d'avoir choisi la journée du 20 avril qui correspond à l'anniversaire de la date de naissance d'Adolf Hitler – encore le hasard ? – pour démarrer cette conférence ? Le gouvernement sioniste israélien croit dur comme fer que le monde entier lui en veut. Comme toujours…
