Simple épidémie à ses débuts puisque circonscrite au seul Mexique, la grippe porcine s'est, dans une seconde étape, rapidement, trop rapidement même, étendue à d'autres pays voisins avant de s'«exporter», dans une ultime phase, vers des pays d'autres continents, prenant ainsi la «stature» de pandémie. Une propension qui a ébranlé la planète entière ou presque, suscitant une très vive inquiétude, du reste amplement justifiée de par la dangerosité de la maladie. Ceci quoiqu'elle n'ait touché jusqu'ici que neuf pays, le dernier en date étant l'Allemagne où trois cas ont été officiellement confirmés hier. Les médias, tous supports confondus, débitent instantanément le développement de l'épidémie avec des cas confirmés et d'autres suspects signalés continuellement aux quatre coins de la planète. Et c'est le branle-bas de combat au niveau des Etats touchés par la pandémie mais aussi à l'échelle de presque l'ensemble des pays de la planète. Les premiers pour arrêter l'avancée de l'épidémie et les seconds pour s'en prémunir totalement. Place alors à des mesures des plus radicales allant, comme c'est le cas du Mexique où l'épidémie aurait fait 7 morts alors que 159 autres décès seraient probablement causés par le virus, en sus de pas moins de 1600 cas de patients potentiellement contaminés par le virus qui ont été recensés depuis le 24 avril dernier, les autorités sanitaires ont mis en place un système de dépistage rapide généralisé et ont déclenché plus vite désormais le traitement pour les personnes contaminées. Aussi, tout un train de mesures draconiennes a été décidé, comme la fermeture des établissements scolaires, étendue à tout le pays, tout comme celle des sites archéologiques. A Mexico, où les églises, les musées, les théâtres, les cinémas, les zoos et les parcs d'attraction étaient fermés depuis le week-end, la mairie a décrété également la fermeture d'autres espaces comme les bars, les cafés, les restaurants et autres dancings. Dans le pays voisin, les USA, où le premier décès dû à l'épidémie, un enfant en bas âge, a été enregistré hier, l'état d'urgence a été décrété en Californie, Etat le plus peuplé du pays suite à une mort suspecte. Autre signe majeur de l'inquiétude américaine, le président Obama a sollicité du Congres le déblocage de 1,5 milliard de dollars pour renforcer les capacités de réaction des Etats-Unis face à une potentielle aggravation de l'épidémie. Les élus se sont réunis en séance extraordinaire pour évoquer les préparatifs mis en œuvre par les pouvoirs publics dans la perspective d'une épidémie de grande ampleur. «Lorsqu'on a affaire à un nouvel agent infectieux, on ne reste pas les bras croisés. On prend des mesures fortes et on fait marche arrière si nécessaire», a déclaré le Dr Richard Besser, directeur par intérim du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Des experts de la FAO au Mexique La FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture) s'est aussi mise de la partie. Une équipe d'experts était attendue hier au Mexique pour aider ce pays à faire face à l'épidémie. L'équipe conjointe FAO-OIE (Organisation mondiale de la santé animale), à laquelle collaborera une épidémiologiste américaine, travaillera sur place avec les experts de l'OMS. Dans un communiqué publié en milieu de semaine, la FAO a estimé que rien n'indiquait jusqu'ici que «la nouvelle souche du virus grippal ait été transmise directement à l'homme par les porcins» car, a-t-elle signalé, le virus grippal semble actuellement «se transmette d'homme à homme seulement». A ce stade, il s'agit d'une crise humaine et non animale, puisqu'il n'y a pas de preuve d'une menace sur la chaîne alimentaire, mais nous devons être vigilants et préparés», pouvons-nous lire dans le communiqué. Conclave hier de l'OMS sur l'évolution du virus dans le monde L'Organisation mondiale de la santé (OMS) devait faire hier le point sur l'évolution du virus de la grippe porcine dans le monde avec les experts des pays affectés. Cela fait suite aux demandes de la communauté scientifique pour une information scientifique plus détaillée sur la grippe porcine. «Des experts des pays affectés fourniront un bilan actualisé sur la situation actuelle et débattront des connaissances disponibles sur la maladie du point de vue virologique, épidémiologique et clinique», a précisé un communiqué de cette organisation. L'Union africaine veut mettre en place un plan de prévention Quoique le continent soit à ce jour épargné par la pandémie, l'Union africaine souhaite mettre en place «rapidement» un plan continental de prévention et de lutte contre la grippe porcine, a annoncé le président de la commission de l'UA, Jean Ping. Actuellement, au niveau de l'UA, l'on serait au stade de la concertation avec notamment la FAO et l'OMS, pour ce faire.