L'Etat de Palestine insistait hier sur le rejet de l'invitation du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à négocier l'annexion des futures colonies juives en Cisjordanie occupée, appelant Israël à s'engager en faveur d'une solution à deux Etats basée sur les frontières de juin 1967. «L'invitation de Netanyahu vise à avoir une légitimation palestinienne et internationale pour poursuivre les constructions dans les colonies illégales. Ce qui est inadmissible sur le fond comme sur la forme», a affirmé le négociateur palestinien en chef, Saëb Arekat, dans une déclaration à la presse. Le quotidien israélien Haaretz, citant un responsable israélien, a rapporté que Benjamin Netanyahu souhaitait reprendre les négociations avec les Palestiniens pour parvenir à des arrangements sur les frontières des blocs de colonisation qu'Israël annexerait dans le cadre d'un accord de paix. M. Arekat a souligné que si Netanyahu veut la paix, «il n'a qu'à annoncer qu'une officialisation des frontières doit se faire sur la base de deux Etats avec les frontières du 4 juin 1967 et non se référer aux colonies illégales». «Les colonies devraient être stoppées, au lieu d'être légitimées», a-t-il dit. Il a ajouté à ce propos que la direction palestinienne était engagée à poursuivre sa politique d'internationalisation de la question palestinienne et soumettre ce dossier aux instances internationales, en se dirigeant notamment vers le Conseil de sécurité de l'ONU et la Cour pénale internationale (CPI) concernant notamment le respect du droit international. Le responsable israélien Netanhyahu, cité par le quotidien israélien Haaretz, a déclaré lors d'une rencontre à El Qods occupé avec la porte-parole de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qu'une partie des territoires occupés en 1967 devait rester aux mains des Israéliens. D'après le journal, le Premier ministre a expliqué qu'«il serait ainsi clair pour Israël dans quelles parties de Cisjordanie il pourra continuer à construire». Réagissant à cette nouvelle sortie israélienne, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a appelé à l'arrêt total de la colonisation, estimant que «toute négociation doit être fondée sur la reconnaissance des frontières de 1967 et d'El Qods comme capitale de l'Etat palestinien indépendant». Par les propos qu'il a tenus, le Premier ministre israélien a montré qu'il n'était pas disposé à mettre un terme à la colonisation et à s'engager à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 et avec El Qods-Est comme capitale, a estimé, de son côté, le chef de la diplomatie palestinienne, Rydh Al-Maliki. Selon Al-Maliki, «la composition actuelle du gouvernement israélien est une preuve qu'Israël n'est pas concerné par le processus de paix et la partie palestinienne ne croit plus avoir en face d'elle un partenaire israélien pour la paix».
Frappes aériennes israéliennes à Ghaza L'aviation militaire israélienne a mené hier quatre raids aériens sur la bande de Ghaza, selon des témoins palestiniens. Les avions visaient des camps d'entraînement du Jihad islamique à Rafah, Khan Younès et dans la ville de Ghaza, selon des témoins. Aucune victime n'avait pour l'instant été recensée. Le raid israélien d'hier est le troisième perpétré depuis la fin de l'agression contre Ghaza de 2014.