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Le pavillon de la mort
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 05 - 2009

Il y a deux ans, jour pour jour, le représentant des parents de harraga disparus de la wilaya de Annaba, Kamel Benabed, saisissait le ministre chargé des relations avec le Parlement, par le biais d'un député indépendant pour exiger la vérité sur le sort réservé par les autorités tunisiennes aux candidats à l'émigration clandestine interceptés ou repêchés au niveau de leurs eaux territoriales.
Réagissant six mois après, en novembre 2007 exactement, à cette requête sur laquelle figurait une trentaine de signatures, le ministre avait affirmé que les autorités tunisiennes n'auraient rien à se reprocher dans ce dossier épineux et qu'au contraire celles-ci coopéraient étroitement avec notre pays pour élucider les cas de disparitions de harraga transitant par leurs eaux territoriales pour atteindre les côtes sardes. Cette réponse n'a pas du tout convaincu, elle a même scandalisé les parents de ces derniers, notamment ceux résidant dans la wilaya de Annaba.
L'un de ces derniers, Lazhar Hadef, dont le propre frère cadet, Riad, qui faisait partie d'un groupe de 7 candidats à l'émigration clandestine, est décédé en Tunisie le 30 mai 2007, ne cesse de crier sa colère. Les autres parents de harraga sans nouvelles de leurs enfants évaporés dans la nature, depuis plus de trois années pour certains, encouragent l'initiative de Lazhar Hadef. Ils projettent même de contacter de nouveau et individuellement les membres de l'APN et du sénat pour remettre à ces derniers ainsi qu'à tout haut responsable qu'ils pourront rencontrer un mémorandum sur le phénomène de l'émigration clandestine
A signaler que le président de l'association des parents de harraga disparus, Kamel Benabed accompagné de Boubakeur Sabouni ont entrepris une démarche similaire auprès des représentants de partis politiques et des chancelleries des pays méditerranéens.
Versions contradictoires
Selon les dires de son propre frère, donc, Reda Hadef serait mort dans des circonstances que celui-ci n'hésite pas à qualifier de suspectes, suite à son repêchage par les gardes-côtes tunisiennes, à environ 5 miles du Cap Bon. La version officielle se rapportant aux conditions dans lesquelles la dépouille de son défunt frère aurait été interceptée, autant que celles expliquant les causes de sa mort, ne serait pas crédible de l'avis de Lazhar. C'est la raison pour laquelle il continue d'exiger l'ouverture d'une enquête gouvernementale.
Avec le recul, il dit avoir fait les recoupements nécessaires entre les arguments avancés et les documents légaux qui lui ont été fournis par les autorités tunisiennes locales et ce qu'il a lui-même constaté sur les lieux. Sa quête personnelle de vérité lui permet de dire aujourd'hui, plus de cinq mois après le drame, que son frère n'est pas mort des suites de son naufrage comme l'affirment les officiels tunisiens. «Je suis en possession d'au moins un document attestant que Riad a été assassiné. Il s'agit du permis d'inhumer signé le 31 mai 2007 par la direction des gardes-côtes de Kelibia et entériné par le juge d'instruction près le tribunal de Gramblia.
Sur ce document il est spécifié en toutes lettres que mon frère était mort au moment où il a été repêché et que les gardes-côtes avaient alors conclu qu'il a succombé suite à des coups et blessures volontaires.» déclare-t-il. Et de continuer «je n'ai pas inventé ce document. Il en existe une copie dans le dossier qui a été remis à notre représentation diplomatique en Tunisie. Ce qui me chiffonne et m'autorise à douter de tout ce qui m'a été affirmé, c'est que ce constat officiel est en totale contradiction avec le compte rendu du médecin légiste de l'hôpital régional Maâmouri de Nabeul. Etablissement où la dépouille mortelle de mon frère Riad a subi une expertise.
Par ce document, le Dr Khaled Behir atteste tacitement sur la base d'un rapport signé par son confrère, le Dr Nabil Baghdadi, urgentiste au niveau de l'hôpital d'El Houaria, que mon frère était encore dans un état comateux au moment de son admission et qu'il n'a rendu l'âme que 45 minutes plus tard, après que l'on ait tenté de le ranimer. J'ai pu me rendre compte qu'il portait une profonde plaie au bas de la nuque. La blessure était encore sanguinolente et grossièrement suturée, cela ne m'avait que vaguement intrigué sur le coup, mais j'étais alors tout à mon chagrin. Maintenant avec le temps, je me pose des questions sur la cause de ces séquelles … »
3 jeans, 1 manteau et 1 pull détrempés
Pour ce parent affligé, qui affirme qu'il ne trouverait pas la paix tant que la vérité n'aura pas été faite sur le décès de Riad, il existe beaucoup d'autres zones d'ombre sur les circonstances de l'interception de la barque dans laquelle ce dernier se trouvait. Il continue de s'interroger sur le sort des 6 autres compagnons d'infortune de son frère. «Ils n'ont pas pu disparaître comme ça ! Les gardes-côtes m'ont montré leurs effets vestimentaires : trois paires de jeans, un manteau et un pull tous détrempés.
Il y avait également deux gilets de sauvetage et trois téléphones portables de toute évidence en bon état et curieusement propres et secs, dont l'un appartenait à feu mon frère. Quand on a vu ce que j'ai vu, on est en droit de chercher à comprendre ce qui s'est réellement passé durant cette fatidique cinquième journée de traversée. Comment, en effet expliquer que les occupants de l'embarcation ont pu se passer des gilets de sauvetage alors que, pour une raison ou une autre, ils ont été obligés de se jeter à l'eau. Et ces téléphones qui auraient pu donner de précieuses informations à d'éventuels enquêteurs, mais qui n'ont pas été remis à ce jour aux autorités algériennes ?... » conclut-il en réprimant un sanglot.


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