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Sur les traces du Christ ?
Benoît XVI en visite en Jordanie et en terre sainte
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 05 - 2009

Benoît XVI a repris son bâton de pèlerin. Direction le Moyen-Orient. Et la terre sainte qui reçoit, depuis vendredi et pour une semaine, pour
la troisième fois depuis que Paul VI s'y rendit du 4 au 6 janvier 1964, un souverain pontife. Paul VI ouvrit la voie à ces pèlerinages en déclarant : «Nous avons décidé, après mûre réflexion et non sans avoir beaucoup prié, de nous faire pèlerin sur la terre de Jésus notre Seigneur...
Nous verrons ce sol béni, d'où partit Pierre et où nul de ses successeurs ne revint.»
Après Paul VI et Jean-Paul II donc, c'est au tour de Benoît XVI de faire le voyage en «terre promise», malgré son âge et surtout la situation politique qui prévaut au Moyen-Orient. Un voyage préparé de longue date mais que d'aucuns considèrent comme étant hautement politique, même si Benoît XVI s'obstine à dire qu'il effectue ce voyage en tant que pèlerin de la paix au nom du Dieu unique.
Un périple politique, même si…
En effet, comment le chef de l'Eglise universelle pourrait-il se rendre en terre sainte, quelques mois seulement après le massacre de milliers de Palestiniens innocents par l'armée israélienne dans la bande de Ghaza sans que cela ne soit évoqué par l'une ou l'autre partie ?
Comment le pape fera-t-il pour éviter les questions que ne manqueront pas de lui poser les Palestiniens, mais aussi les juifs et les arabes chrétiens et musulmans qu'il rencontrera, ou du moins leurs représentants ?
A Amman où il est arrivé hier et où il a été reçu en grande pompe par le souverain hachémite, le pape Benoît XVI ira ce samedi à la basilique du mémorial de Moïse sur le mont Nébo, là où selon la légende ce dernier vit la terre promise.
Il visitera aussi la mosquée Hussein Ibn Talal et s'entretiendra surtout avec les chefs religieux musulmans, le corps diplomatique et les recteurs des universités jordaniennes. Et là il ne pourra pas s'agir seulement de dialogue œcuménique….
A Jérusalem, pas de gaffe possible
Mais le plus intéressant sera probablement la visite qu'effectuera à partir de lundi et jusqu'au 15 mai le pape en Israël et dans les territoires occupés.
A Jérusalem, la première étape de cette seconde partie du voyage papal au Moyen-Orient, le souverain pontife devra marcher sur des œufs… Tout ce qu'il dira, tous ses faits et gestes seront analysés, décortiqués, interprétés… Sur ces terres sacrées, le pape n'a plus droit à l'erreur. Tout le monde l'attend au tournant et ses conseillers, notamment ceux en charge de la communication, devront rouler leur langue sept fois dans leur bouche avant de prononcer quoi que ce soit…
Car ici particulièrement, personne n'a oublié, les juifs et encore moins les musulmans, les bévues du chef de l'Eglise de Rome… Les juifs ne pardonnent toujours pas au pape la réintégration des lefebvristes, et l'affaire du négationniste Williamson résonne encore sur le mur des Lamentations…
De leur côté, les musulmans sont loin d'oublier les propos injurieux du pape lorsqu'il a fait référence, lors de la conférence de Ratisbonne, aux propos de cet empereur byzantin qui affirmait que l'islam est violent…
«Le christianisme n'a pas dit son dernier mot !»
De quoi alimenter donc bien des débats. Et rappeler que, loin d'être une visite apostolique qui veut soutenir ce qui reste des communautés chrétiennes au Moyen-Orient et particulièrement en terre sainte, ce pèlerinage est surtout politique.
En effet, il ne faut pas l'oublier, pour Benoît XVI, le christianisme n'a pas dit son dernier mot sur la terre qui a vu naître le Christ…
Le pape qui rencontrera Shimon Pères, diplomatie oblige, se recueillera – c'est devenu un passage obligé pour tous les invités d'Israël – au mémorial de la «shoah». Mardi sera une journée particulière pour les musulmans, car Benoît XVI visitera le Dôme du Rocher (mosquée Omar) sur l'Esplanade des Mosquées, en compagnie du grand mufti de Jérusalem, Muhammad Ahmad Husayn, endroit d'où le prophète Mohammed (QSSSL) est monté au ciel (mi'radj).
Ce lieu est aussi sacré pour les juifs, car on se trouverait aussi sur le temple de Salomon. Et pour les chrétiens, il est le souvenir éternel de la visite qu'a effectuée Jésus au Temple. Ainsi donc, ce lieu sacré qui «réunit» les trois grandes religions du Livre sera probablement celui qui retiendra singulièrement l'attention du souverain pontife.
En territoires occupés ou en Cisjordanie ?
Le saint père se rendra ensuite à Bethléem, en Cisjordanie où il visitera le camp de réfugiés de Aïda, avant des entretiens avec Mahmoud Abbas qui a invité à l'occasion des représentants palestiniens de Ghaza. Car Ghaza n'est pas au programme du pèlerinage papal, et Benoît XVI ne se rendra pas dans cette région traumatisée par les derniers événements dramatiques qui s'y sont déroulés.
Dommage, car s'il est une population qui aurait dû être visitée par la délégation du Vatican, même si en majorité cette population est musulmane, c'est bien celle de Ghaza. Pour l'unique raison que c'est la population qui a vécu l'enfer ces derniers mois et qui continue encore à souffrir de l'apartheid israélien.
Benoît XVI rencontrera toutes les communautés de la région. Il fera… une trentaine de discours ! Il visitera de très nombreux sites légendaires ou sacrés et cheminera sur les traces du Christ. Mais il aura raté l'occasion de vivre un tant soit peu le calvaire du Christ à travers celui des populations ghazaouies.
Mais Benoît XVI a eu l'intelligence de se poser en pèlerin de la paix. Comment pourrait-on lui reprocher de privilégier le dialogue judéo-chrétien ou le rapprochement islamo-chrétien, dont il fait un véritable cheval de bataille depuis ses dernières et malencontreuses bévues ?
Affirmer une présence chrétienne ?
Pourtant, en procédant à la pose de pas moins de sept premières pierres d'universités, à Madaba ou à Nazareth, d'église, comme sur les bords du Jourdain, ou encore de centre de formation à Jérusalem, au cours de son pèlerinage, le pape Benoît XVI ne cherche-t-il pas à affirmer une présence chrétienne qui manque tant à l'Eglise ?
L'Eglise d'Orient ne vit que de ses reliques. Benoît XVI, en «bon samaritain», veut-il rappeler au monde qu'en ces terres, son Eglise doit reconquérir sa place, ses droits ? N'est-ce pas là le message de ce pape si controversé ?
De cet homme dont certains juifs se méfient et rappellent son origine allemande et son enrôlement – pendant sa jeunesse, certes, mais enrôlement quand même – dans les Jeunesses hitlériennes…
Le séjour sous très haute protection de Joseph Ratzinger au Moyen-Orient est un événement de taille que le monde entier observe avec attention. Il vient à peine de commencer. Que nous réserve-t-il ? Le pape ira-t-il jusqu'à sacrifier sur cette terre de sacrifices ancestraux les intérêts et les droits légitimes des Palestiniens spoliés de leurs terres et à fermer les yeux sur un nouvel holocauste qui ne dit pas son nom ?
Et les Palestiniens dans tout ça ?
Tout porte à le croire, même si l'Eglise qu'il dirige prône des valeurs de justice de fraternité et d'amour entre les hommes.
Le gouvernement de Netanyahu a créé, le 15 avril, un site internet en sept langues : «Un pont pour la paix» à l'occasion de cette visite. Les autorités jordaniennes en ont fait de même en créant aussi un autre site internet.
C'est dire l'attente des uns et des autres.
Notre espoir reste encore et toujours la justice qui doit être rendue au peuple palestinien spolié de sa terre depuis plus de 60 ans.
Une situation dont le monde occidental, dit civilisé, est responsable, comme il le fut aussi pour l'holocauste du peuple juif. Benoît XVI en est conscient. L'Eglise catholique aussi.
Mais Benoît XVI se rappelle-t-il que la vieille ville de Jérusalem était contrôlée par la Jordanie ? S'est-il rapproché de cet autre mur de la honte qui divise la ville et les familles ? Imagine-t-il seulement combien d'autorisations il leur a fallu et combien de check points il a fallu traverser avant que des fidèles puissent arriver jusqu'à lui ?
Si le pape suivra pas à pas les traces du Christ, visitera la grotte de la Nativité, se recueillera à la place de la Mangeoire… il achèvera sa visite vendredi au Saint Sépulcre, la dernière étape de son pèlerinage.
Mais là, ô surprise ! Sur le lieu du Calvaire, il découvrira que le tombeau du Christ est… vide !


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