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8 Mai 45 un goût d'inachevé pour la France…
Anciens combattants français, 1er et 2e collèges
Publié dans Le Temps d'Algérie le 10 - 05 - 2009

8 mai 1945… Cela fait 64 ans que la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie est fêtée ce jour-là. Principalement par la France. Une France qui commémore donc une journée devenue «victorieuse» grâce, notamment, au sacrifice des troupes coloniales engagées et qui ont payé
un lourd tribut afin de libérer l'Europe du joug nazi.
8 mai 2009, Sarkozy, féru de shows médiatiques à l'américaine dont il s'inspire sans modération, saisit l'opportunité de cette date symbolique, pour de nouveau réaffirmer son statut de président des Français. C'est comme s'il lui fallait régulièrement se convaincre qu'il occupe toujours ce poste…
On ne rate pas pareille aubaine ! Et c'est le débarquement des alliés en Provence – pour trancher avec celui de Normandie ? – qui servira d'événement officiel. La plage de La Nartelle, près de Sainte-Maxime (Var), où débarquèrent, le 15 août 1944, de très nombreux spahis, tabors, tirailleurs sénégalais et autres indigènes arrachés à leurs terres d'Afrique…
Les troupes coloniales et autres «bougnoules»
Aux côtés – plus souvent devant – des Français et des Américains, les troupes «coloniales», à peine foulé le sable provençal, durent affronter le déluge de feu des armées nazies. La 1re Armée du Général de Lattre de Tassigny, forte de ces «indigènes» souvent enrôlés de force et arrachés à leurs familles, a remporté de nombreuses victoires.
Les soldats indigènes dont beaucoup étaient analphabètes – parce que la France colonisatrice les considérait comme des moins que rien, des bêtes, des «Mohammed», «Bamboula» et autres «bougnoules» – défendaient pour beaucoup, d'abord, leur peau d'Arabe ou de nègre !
Ils n'ont jamais demandé à se retrouver sur les fronts nord, le Monte Cassino ou dans les Ardennes. Ils n'ont pas demandé à «visiter» Stalingrad ou la Crimée et encore moins, plus tard, Berlin ou Strasbourg…
De la chair à canon. C'est ce qu'ils furent en réalité. Et cela, tous les alliés refusent à le reconnaître. La France aujourd'hui veut leur rendre hommage. Quelle magnanimité ! Que de générosité…
Des combattants superbement ignorés par la République
Non Monsieur Sarkozy, vous ne pourrez pas, cette fois-ci encore, falsifier l'histoire. L'histoire écrite avec le sang de ces indigènes que la «douce France» a superbement ignorés depuis 64 ans… Certes, ils ont eu des médailles, des retraites aux flambeaux, des drinks de bravoure…
Ils ont eu droit à l'écharpe tricolore et aux attestations honorifiques, mais dans la misère ils n'ont été secourus par aucune France.
Et ce qui les fait souffrir aujourd'hui, davantage que leurs blessures, ce qui les mutile en 2009, c'est la discrimination dont ils font encore l'objet. Au moment où vous vous pavanez, toute honte bue, sur cette plage arrosée du sang de leurs compagnons d'armes.
Une discrimination «positive» ?
Sacrilège Monsieur ! Oui, sacrilège et injure à ces martyrs de la Liberté et… mépris aux survivants qui ont libéré la France et l'Europe. Mépris cultivé depuis 64 ans, puisque le tabor marocain ne reçoit que… 80 euros de pension militaire, contrairement à l'ancien combattant français qui perçoit… 600 euros !
Peut-on, en 2009, être encore fier de cette France discriminatoire comme on ne peut pas l'être ? Ce coq gaulois qui fait cocorico à toute occasion et qui monte sur ses ergots, oubliant – quelle honte ! – le sacrifice de ces autres «enfants français», à peine plus basanés que les Maximois qui vous ont accueillis…
Vous leur avez rendu hommage. Vous avez été jusqu'à évoquer leur courage admirable, que la France n'oubliera jamais leur sacrifice, «qu'ils se battaient pour la France comme s'ils se battaient pour leur mère patrie». Est-ce à dire alors que la France que vous évoquez – lapsus politique ? – n'était pas leur mère patrie ?
Les massacres du 8 Mai 1945
Nous n'avons pas besoin de réponse, l'Algérie ne la connaît que trop après 132 ans de colonisation douloureuse et avilissante. Nous connaissons trop la réponse surtout après le 8 mai 1945, justement ! Rappelez-vous : 45 000 morts à la suite de la répression sanglante de l'armée coloniale française dans la région de Sétif et de Constantine. Parce que les Algériens, dont beaucoup s'étaient sacrifiés sur les champs de bataille en défendant la France et l'Europe, croyaient naïvement à la liberté, la justice, l'égalité, qu'ils chantaient avec leurs camarades du front.
Quelle déception ! Quelle désillusion ! Quels massacres inutiles et que de sang innocent versé ! Mais rassurez-vous : grâce ou à cause de cette répression barbare, le peuple algérien s'est réveillé. Il a pris conscience. Il a su à qui il avait affaire et s'est organisé. La suite, vous la connaissez. La France, le 8 mai 1945, a sans doute «gagné», grâce à ses alliés et à ses indigènes enrôlés de force, la bataille contre le nazisme, mais elle a perdu la guerre de la colonisation. Définitivement.
Obama «débarquera» en Normandie
Ce 6 juin, Barack Hussein Obama – vous permettra-t-il de l'appeler Hussein ? – vous rejoindra, enfin !, sur les côtes de Normandie… Là où le 6 juin 1944, de nombreux jeunes Américains découvrirent la guerre et mêlèrent leur sang à celui des indigènes…
55 000 Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d'Afrique noire furent tués pendant la Seconde Guerre mondiale contre l'Allemagne nazie.
25 000 d'entre eux servaient dans les rangs de l'Armée d'Afrique, qui comptait 400 000 hommes dont 173 000 Africains, soit presque la moitié des effectifs… C'est énorme !Des chiffres auxquels l'histoire de France devrait ajouter les 45 000 morts des massacres de Sétif, Kherrata, Constantine et Guelma, au moment où le monde libéré fêtait la fin de la guerre contre les nazis…
Puissiez-vous rappeler cela à notre ami Obama, afin que la France que vous représentez se réconcilie avec elle-même et sa conscience. Deux jours avant son «débarquement» en Normandie, Hussein s'adressera, en Egypte, dans un long discours à la nation musulmane du monde entier. Lui, au moins, a eu le courage de se démarquer de ses prédécesseurs….


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