Une patera avec 10 personnes à bord, dont des mineurs qui voulaient rejoindre clandestinement les côtes espagnoles, a fait naufrage mardi en haute mer, à 45 milles (environ 80 km) des côtes algériennes. Cette embarcation avait chaviré dès l´apparition des premières vagues alors qu´elle se trouvait à mi-chemin entre l´Algérie et l´Espagne, ont indiqué des sources officielles de la région de Cartagena, au sud de l´Espagne. Cinq de ses occupants ont péri dans cette tragédie, vraisemblablement parce qu´elles ne savaient pas nager ou ne portaient pas de gilet de sauvetage. Si tel est le cas, les organisateurs de la traversée risquent gros si les autorités algériennes ou espagnoles parviennent à les identifier. Les cinq autres ont pu être sauvés par une autre patera qui effectuait le même trajet avec onze autres harraga. Une autre patera avec ses seize occupants ne semble pas avoir été repérée par les radars du Système électronique de surveillance côtière (Sevi) dont l´efficacité est de moins en moins évidente, selon certains experts. Elle a été localisée à 16 miles (30 km environ) de Cabo de Palos (Cartagena) par l´équipage d´un chalutier qui avait immédiatement transmis un message d´alerte aux gardes. Les seize personnes ont été évacuées vers le port de Cartagena, l´une des destinations les plus privilégiées par les organisateurs des traversées pour sa proximité des côtes algériennes. Sur place, une équipe de la Croix-Rouge espagnole les attendait pour leur fournir des vivres, des vêtements chauds, et leur apporter les premiers soins. «En dehors de quelques symptômes d´hypothermie, ils sont tous en bonne santé», selon le médecin de l´équipe de la Croix-Rouge. Dans leur récit aux enquêteurs de la police, les rescapés ont déclaré avoir été 21 au départ de la côte algérienne à bord de deux pateras. Ils auraient navigué pendant 24 heures avant le naufrage. Après les avoir interrogés, les services de police ont procédé aux formalités d´usage pour le retour des adultes vers le territoire national. Les mineurs, eux, devront se soumettre aux examens «oséométriques» pour déterminer leur âge. S´il se confirme qu´ils sont mineurs, ils seront placés dans un centre d´accueil social, comme le prévoit la loi sur les personnes en détresse.