C'est officiel. Béji Caïd Essebsi, leader du parti Nidaa Tounès, et le président par intérim sortant, Moncef Al Marzouki, s'affronteront au deuxième tour de l'élection présidentielle. Le chef du parti Nidaa Tounès, présenté par les médias comme étant «anti-islamiste», Béji Caïd Essebsi, est arrivé en tête de la présidentielle de dimanche avec 39,46% des suffrages, devant le président sortant Moncef Al Marzouki (33,43%), a annoncé hier l'instance électorale. Ce sera donc un duel plus serré que prévu entre un candidat sortant, qui a beaucoup déçu les Tunisiens, notamment en s'alliant aux islamistes et fermant dès son investiture par intérim pourtant, le siège de l'ambassade de Syrie à Tunis et un Béji Caïd Essebsi qui a pu «vaincre» le parti Ennahda aux élections législatives qui se sont déroulées le 26 octobre de l'année en cours. Les autres candidats sont loin derrière, le score le plus important ne dépassant pas les 8%. L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a rendu publics, hier, les résultats préliminaires du premier tour de l'élection présidentielle en Tunisie qui s'est déroulé le 23 novembre, en annonçant que Béji Caïd Essebsi a obtenu 39,46% des voix, Moncef Al Marzouki 33,43%, Hammami 7,82%, Hamedi 5,75% et Riahi 5,55%. Le deuxième tour de cette présidentielle est attendu pour fin décembre 2014. La campagne électorale pour le deuxième tour sera, selon des observateurs, «davantage électrique». La compétition entre les deux candidats en lice, en l'occurrence Béji Caïd Essebsi et Moncef Al Marzouki, semble très serrée, comme en témoignent les scores obtenus par les deux rivaux. Les Tunisiennes et les Tunisiens devront donc attendre un mois environ pour élire leur futur Président dans un suffrage, le premier du genre dans l'histoire contemporaine de la Tunisie et les premières élections présidentielles depuis la révolution du jasmin de 2011. Des voix s'élèvent en Tunisie pour éviter le vote blanc. Les partisans de Béji Caïd Essebsi ne veulent pas rater cette occasion pour battre les «islamistes», tandis que les partisans de Moncef Al Marzouki, présenté comme étant proche des «islamistes», expriment leur souhait de ne pas voir le leader de Nidaa Tounès arriver à la présidence de la République de Tunisie. Pour de nombreuses Tunisiennes et de nombreux Tunisiens, «Moncef Al Marzouki a fait la même erreur que celle faite par le président déchu égyptien, Mohamed Morsi», expliquant que «les deux ont exprimé des positions contraires à celles de leurs peuples concernant le dossier syrien». Moncef Al Marzouki a, dès son investiture par intérim, fermé le siège de l'ambassade de Syrie en Tunisie, et Mohamed Morsi n'avait pas hésité à appeler au «djihad» en Syrie, se mettant, de cette manière, au service de l'internationale islamiste dont l'objectif est la destruction de la Syrie. Les Tunisiennes et les Tunisiens qui rejettent les «islamistes» comme le prouvent les défaites d'Ennahda, du parti de Moncef Al Marzouki, et la victoire de Nidaa Tounès, parti de Béji Caïd Essebsi, aux élections législatives du 26 octobre 2014, cherchent à obtenir une fermeté face au radicalisme et à l'extrémisme enregistrés depuis quelques années en Tunisie où le terrorisme a fait, pendant ce laps de temps, des dizaines de victimes parmi les civils, les militaires et les forces de sécurité. Le peuple tunisien qui a démontré sa maturité au cours de ces élections est conscient de la menace que représente le retour éventuel de milliers de «djihadistes» tunisiens partis combattre dans les rangs de l'organisation terroriste appelée «Etat islamique» (EI ou Daech), sévissant en Syrie et en Irak. La fermeture du siège de l'ambassade de Syrie en Tunisie par Moncef Al Marzouki est, pour beaucoup de Tunisiens, une sorte d'«encouragement» aux organisations terroristes, dont Daech et Al Qaïda qui, financés et soutenus par certains pays, détruisent la Syrie au nom de «la lutte contre le régime de Bachar Al Assad».