Il est des parcours qui s'inscrivent en lettres d'or dans le destin d'une catégorie d'hommes. Il est des destins comme celui de Rabah Aït Hamadouche qui ne ressemblent à aucun autre. Nous l'avons rencontré il y a quelques jours au cours de l'une de ses escales dans la capitale. Sans actualités précises, mais toujours en quête d'un nouveau projet à mettre en place ou encore d'une idée à concrétiser, Rabah Aït Hamadouche a bien voulu se raconter et revenir sur ce qu'il a construit dans le monde des médias en Europe. Portrait ! Rabah Aït Hamadouche a presque la quarantaine, même si il en paraît beaucoup moins. Il est né dans l'Essonne en France, dans une famille qui a pu s'y réunir après l'indépendance de l'Algérie. Son père, ouvrier parti de Aïn El Hammam en Kabylie vers la fin des années 1960, est un moudjahid. Rabah Aït Hamadouche en est fier et il le répète à chaque fois que l'occasion se présente. Rabah, lui, se verra bientôt remettre l'insigne de l'Ordre de Chevalier des Arts et des Lettres par la ministre française de la Culture et de la Communication. Une récompense ou plutôt une reconnaissance qui, d'après le journaliste, est méritée. Le mérite, Rabah Aït Hamadouche sait de quoi il parle. Il a beaucoup travaillé pour arriver à se hisser parmi les meilleurs. Il s'y est beaucoup accroché. Ce n'était pas facile et surtout il n'était pas question pour lui de se laisser aller au petit bonheur la chance. Aujourd'hui, il occupe un poste de rêve pour beaucoup de monde. Rabah Aït Hamadouche est journaliste à la rédaction des news de la chaîne classée numéro 1 en Europe, en l'occurrence TF1. Il est surtout le seul Français d'origine algérienne sur les deux chaînes les plus regardées du bouquet européen, TF1 et France 2. Mais avant d'y arriver, il a fallu trimer. Il lui a fallu enchaîner les boulots pour survivre et suivre un cursus très étoffé. «Méritocratique»… Voilà le maître-mot qui resurgit du discours de Rabah Aït Hamadouche. «Méritocratique», parce qu'il est clair qu'il lui a fallu galérer quand il a eu à jongler entre ses trois cursus universitaires. En effet, Rabah Aït Hamadouche a dû s'accrocher pour obtenir ses diplômes en sciences politiques, histoire et sociologie jusqu'au doctorat. Et plus encore quand il a intégré plusieurs écoles de journalisme. Il y a eu l'Institut France Presse (IFP), puis l'Institut de Journalisme de Bordeaux (IJBA) pour le DUT. Cela n'a pas été une partie de plaisir, se confie le journaliste. «C'est une école reconnue dans l'univers des médias où il est extrêmement difficile d'entrer. A mon époque, il n'y avait que dix-huit places disponibles pour 600 candidats, avec, faut-il le préciser, des bacs + 4». Il y a eu ensuite les stages non rémunérés au départ à LCI pour commencer, et puis peu de temps après, cette fois, avec rémunération. Du rêve à la réalité… Travailleur acharné, passionné dans le sang, Rabah Aït Hamadouche n'a pas rechigné à la tâche. Il est y allé franco et le reste a suivi. Après LCI, son objectif s'est ancré d'office. Sa première collaboration au «Figaro», Rabah s'en souvient très bien, comme il se souvient de son passage à «l'Express» puis au «Nouvel Observateur», avant d'intégrer les équipes de Capa, France 3 à Marseille et en région PACA. Il y a eu également son expérience, et non des moindres, parmi les membres de l'agence de Tony Comiti Productions… 2004 ; cependant, restera que l'année la plus marquante pour le journaliste reporter, celle qui est classée comme la plus grande chaîne de tv en Europe, lui ouvre ses portes. TF1 ou le Saint Graal ! Rabah Aït Hamadouche en rêvait. Cette année-là, c'était dans la poche, même s'il fallait redoubler d'efforts pour asseoir son expérience et se faire reconnaître par ses pairs une bonne fois pour toutes. A présent, c'est chose faite. Pourtant, le journaliste n'est pas totalement satisfait. Des rêves, il lui en reste encore à concrétiser. Mais celui qui le tient le plus à cœur, c'est celui de se frayer un chemin de retour sur les traces de ses parents et ancêtres. En Algérie, à Alger ou ailleurs, mais le plus important est de partager son expérience, créer de nouvelles aventures professionnelles, participer à l'effort de guerre pour l'expansion et le développement des métiers des médias et de l'audiovisuel, pourvu qu'on lui donne l'occasion de prouver son savoir-faire. Rabah Hamadouche ne lâche pas des yeux ce challenge. Il multiplie ses déplacements professionnels et personnels afin de s'imprégner, mais surtout de consolider ses contacts pour réaliser ses futurs projets en Algérie.