Mohamed Nebbou, premier secrétaire national du FFS : «Au FFS, nous avons cessé de douter depuis longtemps. Chacun est libre d'initier la démarche qu'il veut. Mais concrètement, qu'est-ce que cela va changer ? Nous sommes face à une crise de système, pas de personne. La solution est de s'inscrire dans un processus global. L'urgence pour nous est d'arrêter les fondamentaux d'un Etat de droit. Le dialogue, nous ne cesserons jamais de le dire, est un préalable sans lequel rien ne se fera. Seul un consensus national est capable de nous sortir de la crise.» Ismaïl Maâraf, politologue : «Je ne crois pas qu'une telle démarche aura un quelconque impact sur la pérennité du pouvoir, jusqu'ici inébranlable. Le jeu politique est totalement verrouillé notamment après l'éviction du général Toufik. Les partis politiques et les personnalités nationales composant ce groupe font dans l'amateurisme politique. Ils jouent dans les temps morts. Pourquoi demander à vérifier la santé de Bouteflika si le simple citoyen peut le constater par lui-même. Quel intérêt ? Qui tire les ficelles derrière ? Connaissant les pratiques du pouvoir, je n'exclus aucun scénario. Le pouvoir nous a habitués, particulièrement depuis ces vingt dernières années, à la gestion de la crise par la crise. Les exemples sont multiples : la Kabylie dans le passé, Ghardaïa récemment…» Khaled Dhina, membre du BP du parti Talaï El Houriat, chargé des relations avec les partis politiques : «Pourquoi un Algérien n'a-t-il pas le droit de demander à voir son président ! Pourquoi dérouler le tapis rouge aux étrangers et rejeter ses propres concitoyens ! La démarche entreprise par les 19 ne nous surprend pas. C'est une demande d'audience tout à fait normale. D'ailleurs, beaucoup pensent la même chose mais n'osent pas le dire. Nous avons, nous-mêmes au sein de l'Isco, discuté d'une telle démarche. Ceci étant dit, dans notre parti, cela fait longtemps que nous ne doutons plus de l'incapacité du Président à gérer les affaires. Il y a aujourd'hui un groupe non identifiable qui s'est accaparé les attributions et les prérogatives du président de la République. La vacance du pouvoir n'a plus besoin de preuve.» Lakhdar Benkhelaf, député FJD : «Nous ne sommes pas contre le principe d'une telle démarche. Nous respectons un bon nombre de personnalités qui composent ce groupe. Cependant, nous nous étonnons que certains, après avoir soutenu le président de la République et appuyé la candidature de Bouteflika à la dernière élection présidentielle, à l'image de Khalida Toumi, resurgissent aujourd'hui de nulle part et viennent demander audience au président. Louisa Hanoune, elle aussi, étonne par son attitude. Elle a bien participé à l'élection de 2014. Mieux, elle a même soutenu la candidature du Président ! Ces paradoxes interpellent et renseignent à plus d'un titre ! Il y a trop de manipulation. Qui est derrière une telle démarche ? Sinon au FJD, il y a bien longtemps que nous ne reconnaissons plus la légitimité du Président.»