En se rendant à El Kalitous ou les Eucalyptus, le visiteur passe par El Djoumhouria, mais rares sont ceux qui s'y arrêtent, pour la bonne raison qu'il n'y a rien à voir. Pourtant, ce quartier enclavé et déshérité est situé dans une commune connue pour son marché de gros en fruits et légumes. Un marché qui alimente plusieurs wilayas limitrophes, et particulièrement la capitale. Cette municipalité est en train de prendre de l'ampleur en matière de démographie avec des lotissements qui ont surgi ces dernières années à la faveur d'une nette amélioration des conditions sécuritaires. El Djoumhouria, qui porte mal son nom, grandit en effet. Sauf que les commodités ne suivent pas. Les haouchs et les agglomérations urbaines en souffrent énormément. Les citoyens qui croyaient en avoir fini avec le calvaire des routes ayant atteint un degré de détérioration avancée ne voient pas le bout du tunnel, alors que le réseau d'assainissement qui bloquait le projet de réfection est terminé depuis deux années. Dès l'entrée de cette agglomération, le citoyen est «accueilli» par l'état du réseau routier où les nids-de-poule sont devenus des cratères rappelant un temps de guerre. Le seul tronçon qui a quelque peu échappé au massacre connaît des embouteillages à longueur de journée. Il constitue un carrefour reliant les voies menant vers les villes voisines comme El Kalitous-centre, Meftah et El Harrach. La liste des calvaires ne s'arrête pas là pour les habitants d'El Djoumhouria. Ces derniers souhaitent, entre autres commodités, l'ouverture d'un bureau de poste de proximité, une maison de jeunes, l'agrandissement du petit stade communal qui n'arrive plus à contenir le nombre élevé de pratiquants ainsi que d'autres aires de détente au profit des jeunes accablés par le phénomène du chômage. Même les commodités essentielles font défaut, à l'image de l'absence de raccordement de la population au gaz de ville, contraignant les résidents à parcourir des kilomètres à la recherche d'une bonbonne de gaz butane. Celui-ci vient souvent à manquer durant la période hivernale, provoquant une tension, et de facto un envol des prix. Le secteur des transports pour sa part ne semble pas faire mieux. Se déplacer d'El Djoumhouria vers les régions limitrophes relève parfois du miracle. L'on est soumis à de longues attentes d'un hypothétique bus en provenance de Meftah pour rejoindre cette dernière et en position debout en raison du nombre important de voyageurs. Les élèves du cycle secondaire, faute de lycée proche, sont contraints eux aussi de faire le déplacement dans les mêmes conditions vers les établissements implantés dans les communes voisines. Certains d'entre eux, en dépit de leur jeune âge, font de l'autostop, ce qui constitue un risque en ces moments où les enlèvements sont légion. Des citoyens sont exacerbés par les lenteurs accusées dans l'application du plan de développement communal qui fait du surplace depuis des années. Ils craignent que la politique d'austérité décidée par le gouvernement ne fasse reculer les échéances, pour ne pas dire un renvoi aux calendes grecques. Si les élus locaux n'ont pu rien faire pour cette localité, l'espoir est permis du côté de la wilaya d'Alger.