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Les petits bonheurs du jeudi
Publié dans Le Temps d'Algérie le 16 - 12 - 2015

Dans sa localité entre mont et vallée, El Hadj Aïssa est connu comme un loup blanc. Issu d'une famille de commerçants toujours citée en exemple, il est souvent évoqué comme le dernier «patriarche», prospère, généreux et digne. Quand, pour une raison ou une autre, on parle de lui, on ne manque jamais de l'opposer, avec respect et admiration, aux nouveaux riches avides, sans scrupule et incapable du moindre élan du cœur.
Les nouveaux riches, sans savoir-vivre et sans savoir-faire, ce n'est pas ce qui manque dans le coin. Dans cette ancienne bourgade, rapidement élevée au rang de «poumon économique» de la région, les occasions ont fait beaucoup de larrons. Les opportunités, qu'elles soient le fruit des pénuries passées, des nouvelles habitudes de consommation ou de la rapine publique, se sont multipliées pour créer des fortunes détenues par des ploucs aussi arrogants qu'inconsistants. On le dit parfois «dépassé» mais El Hadj Aïssa a résisté. Surtout depuis qu'il est resté seul à gérer ses affaires, ses enfants étant tous partis faire leur vie loin du giron familial. Qu'on ne s'y méprenne pas, il ne s'en est jamais plaint. Sous ses apparences de vieux conservateur accroché à une conception de la vie et des hommes d'un autre temps, El Hadj Aïssa avait gardé cet esprit vif et attentionné qui lui ont permis de faire preuve d'un niveau d'ouverture assez rare chez les gens de son âge et de sa tradition. Ses enfants n'ont ainsi jamais eu le moindre reproche d'avoir très tôt manifesté leur volonté de voler de leurs propres ailes. Ayant tous réussi de brillantes études, filles et garçons, ils se sont installés qui à l'étranger, qui dans la capitale, qui dans une grande ville du pays. Personne n'avait jamais entendu El Hadj Aïssa fulminer comme c'est souvent le cas sur ces jeunes qui laissent péricliter les affaires familiales pour aller «travailler chez les autres». Pour cela et pour plein d'autres choses, ses enfants ont gardé à l'endroit de leur père cette relation de tendresse discrète, ce respect sans fioriture et cette sollicitude jamais prise en défaut dans la difficulté comme dans des moments de joie à partager. Au crépuscule de sa vie, alors qu'il sentait l'usure gagner son corps, El Hadj Aïssa réunit sa progéniture. Après un repas généreux et une discussion sur la pluie et le beau temps, il leur révéla l'objet de l'assemblée : «Je vous ai réuni parce que je me sens de plus en plus faible. Je vous invite donc dès demain au partage de votre héritage. J'ai voulu que ça se fasse de mon vivant parce que j'appréhende que vos sœurs en soient privées après mon départ.» Le plus âgé des garçons avait alors pris la parole pour lui dire que c'est normal qu'il pense à ses filles pour l'héritage et qu'il n'avait pas à s'en inquiéter, même si le partage se faisait après sa mort. El Hadj Aïssa a eu alors cette réplique devenue célèbre, depuis : «Je sais, tous les hommes voudraient laisser quelque chose à leurs filles, mais ce n'est jamais évident que leurs garçons acceptent de donner quelque chose à leur sœurs» !
Slimane Laouari
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