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Le romancier et journaliste Kamel Daoud :«J'arrête le journalisme sous peu»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 17 - 02 - 2016

Harcelé, critiqué, menacé… Kamel Daoud a tenu bon jusqu'à il y a deux jours. Dans sa chronique «Raïna Raïkoum» qui paraît sur le quotidien d'Oran, il a annoncé qu'il quittait la presse. «J'arrête le journalisme sous peu», a simplement écrit celui qui a été déclaré par la France meilleur journaliste de l'année. Une déclaration lourde de sens et de retombées. Kamel Daoud, tout le monde le connaît. Beaucoup sont fans alors que d'autres le haïssent, notamment les islamistes. Ces derniers brandissent contre lui une menace mort chaque fois qu'il leur oppose son talent à combattre la xénophobie et le terrorisme. Ce journaliste, chroniqueur depuis une vingtaine d'années, a enchaîné les prix et les distinctions. En retour, il s'est fait lyncher. Il en parle.

Le Temps d'Algérie : Est-ce qu'aujourd'hui vous craignez pour votre vie au point que vous décidiez de renoncez à votre métier, votre vocation première avant la littérature ?
Kamel Daoud : Non ! C'est juste, que je suis fatigué de tout ça. Je préfère me consacrer à la littérature. Franchement, je préfère écrire des livres, me reposer un petit peu parce que j'ai subi un ouragan pendant les deux dernières années.
Et puis, j'ai aussi envie de réfléchir à mes positions et prendre du recul. C'est exactement ça. Ce n'est pas exclusivement lié à ma chronique parue dans le Monde. La décision mûrissait depuis un mois ou deux. J'ai trop donné. J'ai fait énormément de chroniques depuis des années. Cela fait 20 ans. Et là je suis fatigué, j'ai besoin de repos.

Vous êtes devenu une personnalité incontournable des médias, pourtant vous abandonnez parce que des gens vous mettent la pression mais c'est l'essence même du métier de journaliste ?
Cela fait 20 ans que je subis ces pressions. Je suis arrivé au point où chaque fois que je reçois un prix, j'ai peur.
Parce que nous sommes arrivés à une situation de sous culture et de paranoïa où au lieu d'applaudir un algérien qui parvient à décrocher le prix du meilleur journaliste en France de l'année, on lui tombe dessus. Je ne dis pas que tout le monde est comme ça. Je reçois beaucoup de soutien, beaucoup de gens très sympas mais c'est juste que j'ai envie de me reposer. Je vous jure que faire une chronique pendant vingt ans, ce n'est pas évident.

Donc, vous ne démissionnez pas du Quotidien d'Oran, vous prenez juste un peu de recul. Vous avez peut-être le projet de vous installer aux Etats-Unis ?
Plusieurs mois. Beaucoup même. Mais non, je n'ai pas envie de quitter l'Algérie.
Probablement que j'irais aux états-unis pour deux ou trois mois, mais je reviendrai.

Est-ce que votre mode de vie a changé ? Faites-vous plus attention quand vous sortez ? Est-ce que vous vous sentez au final plus menacé ?
Je déteste le rôle de l'intellectuel menacé. Je ne le supporte pas. On est tous menacé. On doit tous résister et chacun sait ce qu'il a à faire.
Pour la précision, je ne m'attaque pas aux islamistes mais je me défends. Je ne suis pas un militant. J'ai une vie et je la défends. Je le répète toujours celui qui ne peut pas mourir à ma place, ne peut pas vivre à ma place. Je ne vois pas pourquoi ça serait à moi d'abdiquer avant les autres. J'ai dit ce que je pense. Maintenant je vais le dire autrement. J'ai envie d'écrire des romans. Ce n'est pas une démission. Ce n'est pas une lâcheté. Ce n'est pas une abdication. J'ai juste envie de changer de mode d'expression. Même si je quitte la presse, Kamel Daoud reste Kamel Daoud. Ce que je pense, je le dis. Je n'ai pas à baisser les yeux. Moi je n'ai tué personne.
Que cela soit un islamiste ou encore un imbécile qui croit à la théorie du complot ou alors que je fais ça pour avoir les papiers. Non !
Moi je suis algérien. Je vis en Algérie. Je défends mes idées. Je défends ma façon de voir. Et je défends ma terre et mes enfants !
Les gens n'arrivent pas à croire qu'on puisse être différent et de bonne foi.
Tout le monde croit que l'on fait quelque chose pour avoir les papiers, pour s'enrichir, vendre des livres. Je n'ai jamais été comme ça. Ceux qui me connaissent savent que je fonctionne comme ça.
Propos recueillis par


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