Enchaînant les révélations et les accusations, Nordine Aït Hamouda ne rate désormais aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur Saïd Sadi. Selon lui, ce dernier a bénéficié d'un terrain, à El Biar, où il a construit une villa qu'il loue à 12 000 euros grâce à l'intervention de l'ex-patron du DRS, Toufik. Nordine Aït Hamouda s'en est violemment pris à l'ancien président du RCD, Saïd Sadi qu'il a accusé de tous les torts lors de son passage, avant-hier, sur BRTV. Revenant d'abord sur son exclusion du RCD, Nordine Aït Hamouda a déclaré avoir été victime d'une cabale montée par Saïd Sadi. «C'est le seul responsable de mon exclusion. Il est derrière cette décision de m'écarter du RCD», a déclaré le fils du colonel Amirouche. Pourquoi Sadi aurait-il agi ainsi ? Nordine Aït Hamouda pense que c'est une décision liée à la prochaine élection présidentielle. «C'est lié à la prochaine élection présidentielle. Sadi a reçu des ordres d'en haut. Il devait donner des gages pour s'assurer de la participation du RCD à cette élection», a révélé Aït Hamouda qui a ajouté que cette négociation conditionnait son isolement, ensuite son exclusion du RCD. Car, dit-il encore, «je suis un homme qui dérange. Je n'entre dans aucun moule. C'est un peu une manière pour lui (Saïd Sadi Ndlr) de donner une preuve de son «algérianité» et il fallait donc qu'il «dékabylise» le parti afin de s'assurer les voix de Tlemcen et d'Oran», a accusé vertement l'ex-député qui n'a pas manqué non plus de dénoncer la mainmise de Sadi sur le RCD et ce, quand bien même ce dernier ne soit qu'un «simple militant». L'invité de l'émission Art et société n'a pas hésité, dans ce sens, à parler d'un «parti enchaîné par Saïd Sadi».Selon lui, le RCD a d'ailleurs abandonné les principes fondateurs d'un parti qui était à l'avant-garde des luttes démocratiques. «Animé par ses seuls intérêts, Sadi a réussi à faire le vide autour de lui. Les meilleurs éléments son partis. Aujourd'hui, Sadi a fait changer radicalement d'orientation politique au parti. Sinon, comment peut-on croire qu'un jour le RCD, parti laïc, se réunisse avec des islamistes !», a dit encore Nordine Aït Hamouda qui a laissé entendre que la direction actuelle va vers une allégeance au FLN d'Amar Saâdani. Preuve en est, poursuit-il, «les dernières révélations faites par certains médias qui ne font que confirmer ce rapprochement avec les partis au pouvoir». Le fils du colonel Amirouche, pour étayer davantage ses déclarations, a affirmé, d'autre part, que le voyage du président du RCD, Mohcine Belabbes, au Maroc, d'où il avait demandé l'ouverture des frontières, obéit également à cette démarche qu'il a qualifiée d'«offre de service». Une villa louée à 12 000 euros Dressant le portrait d'un homme sombre cultivant un ego jusqu'à la démesure et n'agissant que pour ses intérêts personnels et les intérêts de ses proches amis, Nordine Aït Hamouda enchaîne les accusations. Il révélera que «l'ancien président du RCD a bénéficié d'un terrain à El Biar où il a construit une villa qu'il loue à 12 000 euros». Selon l'accusateur, ce terrain aurait été cédé à Sadi grâce aux multiples interventions du général Toufik, ex-patron du DRS. Abordant justement ses rencontres avec le DRS, avant sa restructuration, Nordine Aït Hamouda a affirmé «assumer pleinement» ses rapports avec les chefs militaires. «Oui, j'ai rencontré le général Toufik une dizaine de fois, mais Saïd Sadi qui pourtant n'hésite jamais à accuser tout le monde d'être sous la coupe du DRS, a rencontré Toufik plus de cinq cents fois.» Pis encore, «moi, contrairement à Saïd Sadi, je ne voyais pas le général Toufik pour solliciter ses interventions pour mes amis et moi. Moi, contrairement à Sadi, je n'allais pas, aussitôt mes rencontres terminées avec Toufik, rendre des comptes aux ambassades américaine et françaises», assène encore Nordine Aït Hamouda qui promet de faire d'autres révélations. «Maintenant que je suis exclu du RCD, j'ai donc tout mon temps pour faire d'autres révélations encore plus graves», a conclu l'inénarrable Aït Hamouda.