«La tempête Byron a frappé Ghaza avec violence, aggravant les souffrances des familles déjà déplacées», a déclaré depuis l'enclave palestinienne, le Dr Rik Peeperkorn, Représentant de l'OMS. L'Organisation, alerte sur les conditions de vie «dangereuses» des familles, privées de refuges sûrs face aux intempéries à Ghaza. L'hiver froid et pluvieux rend les populations encore plus vulnérables aux maladies dans un contexte où les systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement sont gravement compromis, les pluies torrentielles qui s'abattent depuis vingt-quatre heures, ont provoqué inondations et effondrements d'habitations, causant la mort d'au moins dix personnes, ont indiqué des agences humanitaires des Nations Unies. Des milliers de familles sont contraintes de s'abriter dans des zones côtières basses ou jonchées de débris, sans drainage ni barrières de protection. Rien que le long du littoral de Khan Younis, plus de 4 000 personnes vivent dans des zones à haut risque. Parmi elles, environ 1 000 personnes directement exposées aux vagues sont évacuées en priorité avec le soutien des Nations Unies. Pénurie de médicaments L'Ocha rapporte que ces fortes pluies ont inondé les tentes, détrempé les effets personnels des habitants et accru les risques sanitaires, notamment l'hypothermie chez les bébés et les maladies liées au débordement des égouts. Les conditions hivernales, combinées à la mauvaise qualité de l'eau et de l'assainissement, devraient entraîner une recrudescence des infections respiratoires aiguës, notamment la grippe, ainsi que des hépatites et des maladies diarrhéiques. «Les enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques restent les plus exposés », a ajouté le Dr Peeperkorn. Sur le terrain, l'agence sanitaire mondiale de l'ONU a mis en place le Système d'alerte précoce et de réponse en janvier 2024. Ce système recense actuellement 16 maladies et affections à déclaration obligatoire. Depuis la mise en place de système, plus de 1,47 million de cas d'infections respiratoires aiguës et plus de 670.000 cas de maladies diarrhéiques aiguës ont été signalés. Toutefois, les diagnostics et les tests restent très limités en raison du manque de réactifs de laboratoire, dont l'entrée a été refusée. «C'est l'une des principales demandes de l'Oms pour soutenir le secteur de la santé pendant la saison hivernale : nous avons besoin que les réactifs puissent entrer à Ghaza ». Plus largement, l'Oms fait état « d'une grave pénurie de médicaments et de fournitures médicales essentiels » nécessaires au traitement des maladies cardiaques, à la transplantation rénale et à l'hémodialyse, à la chirurgie orthopédique, aux soins intensifs, à la chirurgie ophtalmologique, aux soins de santé primaires, à la chimiothérapie et aux troubles sanguins, aux services de santé mentale et aux soins aux mères et aux enfants. Bien que les taux d'approbation des fournitures se soient améliorés, le processus d'acheminement des médicaments et des équipements médicaux reste inutilement lent, long et complexe. Une façon pour l'Oms de rappeler les difficultés rencontrées quotidiennement pour faire entrer à Ghaza des réactifs de laboratoire et des composants essentiels pour les appareils de laboratoire, car de nombreux articles se voient refuser l'entrée au motif qu'ils sont classés comme à double usage. Ces derniers développements interviennent alors que la moitié des hôpitaux (18 sur 36) et plus de 40 % des centres de soins de santé primaires (84 sur 195) fonctionnent partiellement. Parmi ces déserts médicaux, l'OMS note qu'aucun hôpital ne fonctionne à ce jour dans le nord de Gaza. Au sud de Ghaza, majorité des hôpitaux sont débordés avec une capacité d'accueil supérieure à 100 %. Les évacuation médicale sont impossible «Toutefois, ce chiffre est probablement sous-estimé et n'est pas tout à fait représentatif, car il repose uniquement sur les décès signalés », a affirmé l'Oms, relevant que le nombre total de patients évacués depuis octobre 2023 est de 10 645 dont plus de la moitié sont des enfants (5632 enfants). S'agissant de l'épineux dossier des évacuations médicales, « les registres du ministère de la Santé (MOH) indiquent que 1 092 patients sont décédés alors qu'ils attendaient une évacuation médicale entre juillet 2024 et le 28 novembre 2025. Plus de 18 500 patients (dont 4 096 enfants) attendent toujours une évacuation médicale. L' Organisation, appelle davantage de pays à accueillir des patients et à rétablir les évacuations médicales vers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. Une situation humanitaire critique et grave ou se trouve la population.