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Le Moulin à remonter le temps
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 04 - 2016

Quand les programmateurs de l'ENTV sont assez inspirés pour nous passer de vieux films algériens, ils font doublement dans l'œuvre utile. D'un point de vue culturel et artistique, ils nous rappellent que dans une autre vie, on produisait et diffusait encore des films qui, s'ils ne sont pas du niveau de ce qui se faisait de mieux dans le monde, s'en rapprochait tout de même. Sur un second plan, plus général, voir ou revoir ces films permet de mesurer l'immense fossé qui sépare entre le niveau d'ouverture de la société de l'époque et l'état des lieux en la matière aujourd'hui. Pour la génération qui n'était pas encore née ou n'était en âge de les apprécier à leur sortie, cela donne, en forçant à peine le trait, un vrai «choc des civilisations». Pour les autres, ceux qui ont à vivre ces moments en lorgnant des perspectives plus ambitieuses pour le pays, c'est toujours à partager entre le soupir nostalgique et le haussement d'épaules suggérant le constat d'échec. L'un et l'autre, l'un dans l'autre aussi, cela donne ce que ça donne : la double régression. Ce n'est peut-être pas grand-chose mais voir ou revoir «Les vacances de l'inspecteur Tahar», si ce n'est pas forcément un grand moment de cinéma, peut être un instant de réflexion à posteriori. Un peu de mouvement de caméra et de la vie d'hier pour conjurer l'immobilité de marécage d'aujourd'hui. Oui, il fut un temps, on a commencé à faire du cinéma, on pouvait même aller en voir dans les salles. A la télé, les bisous ne passaient pas encore au ciseau et sur les plages, les femmes étaient toutes en bikini. Des images rendues avec plus ou moins de talent, dans des conditions de liberté de création et d'expression pourtant très difficiles. Voir ou revoir «Kahla ou beida» rappelle que le cinéma est aussi, sinon toujours, une question d'esthétique et d'émotion, deux ingrédients chassés par le mauvais goût et l'emphase. Voir ou revoir «Le moulin de Monsieur Fabre» rappelle qu'un autre regard sur la proche Histoire du pays est possible. Un regard qui déserte le discours creux et le manichéisme mortel. Du temps où on faisait et diffusait ces films, on pouvait encore entrevoir, à la discrète lumière des torches de mesdames les ouvreuses, des couples d'étudiants venus chercher le câlin dans la foulée des images. C'était le temps où la police ne traquait pas encore les saltimbanques en guitare et la bière en terrasse était une succulente banalité. Au fait, c'était il y a très longtemps ou pas si longtemps que ça ? La réponse importe peu. Dans le meilleur des cas, elle inspire un moment de douce nostalgie. Dans le pire, le sentiment d'un immense gâchis
Slimane Laouari
[email protected]
Quand les programmateurs de l'ENTV sont assez inspirés pour nous passer de vieux films algériens, ils font doublement dans l'œuvre utile. D'un point de vue culturel et artistique, ils nous rappellent que dans une autre vie, on produisait et diffusait encore des films qui, s'ils ne sont pas du niveau de ce qui se faisait de mieux dans le monde, s'en rapprochait tout de même. Sur un second plan, plus général, voir ou revoir ces films permet de mesurer l'immense fossé qui sépare entre le niveau d'ouverture de la société de l'époque et l'état des lieux en la matière aujourd'hui. Pour la génération qui n'était pas encore née ou n'était en âge de les apprécier à leur sortie, cela donne, en forçant à peine le trait, un vrai «choc des civilisations». Pour les autres, ceux qui ont à vivre ces moments en lorgnant des perspectives plus ambitieuses pour le pays, c'est toujours à partager entre le soupir nostalgique et le haussement d'épaules suggérant le constat d'échec. L'un et l'autre, l'un dans l'autre aussi, cela donne ce que ça donne : la double régression. Ce n'est peut-être pas grand-chose mais voir ou revoir «Les vacances de l'inspecteur Tahar», si ce n'est pas forcément un grand moment de cinéma, peut être un instant de réflexion à posteriori. Un peu de mouvement de caméra et de la vie d'hier pour conjurer l'immobilité de marécage d'aujourd'hui. Oui, il fut un temps, on a commencé à faire du cinéma, on pouvait même aller en voir dans les salles. A la télé, les bisous ne passaient pas encore au ciseau et sur les plages, les femmes étaient toutes en bikini. Des images rendues avec plus ou moins de talent, dans des conditions de liberté de création et d'expression pourtant très difficiles. Voir ou revoir «Kahla ou beida» rappelle que le cinéma est aussi, sinon toujours, une question d'esthétique et d'émotion, deux ingrédients chassés par le mauvais goût et l'emphase. Voir ou revoir «Le moulin de Monsieur Fabre» rappelle qu'un autre regard sur la proche Histoire du pays est possible. Un regard qui déserte le discours creux et le manichéisme mortel. Du temps où on faisait et diffusait ces films, on pouvait encore entrevoir, à la discrète lumière des torches de mesdames les ouvreuses, des couples d'étudiants venus chercher le câlin dans la foulée des images. C'était le temps où la police ne traquait pas encore les saltimbanques en guitare et la bière en terrasse était une succulente banalité. Au fait, c'était il y a très longtemps ou pas si longtemps que ça ? La réponse importe peu. Dans le meilleur des cas, elle inspire un moment de douce nostalgie. Dans le pire, le sentiment d'un immense gâchis
Slimane Laouari
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